Le président-candidat a rassemblé ses troupes dimanche place de la Concorde, à Paris.
À une semaine du premier tour, il n'a pas hésité, non plus, à avancer encore deux nouvelles propositions: la généralisation des faillites civiles contre le surendettement - qui permet d'effacer les dettes des familles surendettées et de leur donner «une deuxième chance» -, et l'objectif de croissance pour la BCE (lire ci-dessous). Cette nouvelle proposition prolonge le discours de Villepinte, et déplace, encore une fois dans cette campagne, le combat politique hexagonal au niveau européen. Cette fois-ci, il s'agit d'inscrire la croissance parmi les objectifs de la Banque centrale européenne. Nicolas Sarkozy sait qu'il faudra pour cela convaincre une Allemagne plus que réticente et il estime être le mieux placé pour le faire. Il a rappelé qu'il avait déjà obtenu de Berlin la création d'un gouvernement économique européen en décembre dernier, dont le but est de mettre en place des mécanismes de croissance dans la zone euro. Cette proposition est avancée à dessein par le président-candidat pour contrecarrer François Hollande qui a annoncé que, s'il était élu, il renégocierait le traité de discipline budgétaire signé début mars par 25 États européens, en vue d'y ajouter un volet sur la croissance.
Intervenant après les ténors de la majorité qui ont lourdement tourné en dérision les états de service politique de François Hollande, Sarkozy s'est refusé au discours militant dont il avait beaucoup usé ces derniers jours. Contrairement à son adversaire, qui n'a pas lésiné sur l'antisarkozysme, il n'a pas une seule fois prononcé le nom du candidat socialiste, ni ironisé sur ses propositions.
À 15 h 30, Nicolas Sarkozy a monté les marches de la tribune pour faire face à une place de la Concorde noire de monde, et couverte de drapeaux tricolores. Une heure plus tôt, l'un de ses très proches s'inquiétait encore de l'affluence insuffisante. Elle aura finalement été au rendez-vous. Cette image d'un rassemblement réussi était décisive pour éviter la spirale du défaitisme qui se répand dans les rangs de la majorité depuis qu'une batterie de sondages ont souligné que la campagne du président sortant marquait le pas. «Un meeting réussi ne fait pas une élection, mais il évite la contagion du défaitisme», glisse un sarkozyste.
Pour rompre avec le défaitisme, ce discours «sur la nation», rédigé par Henri Guaino, veut tenter de relancer la dynamique enrayée de ces derniers jours. Au pied de l'estrade, la première dame, Carla Bruni-Sarkozy, a écouté son mari évoquer ces mots de l'écrivain italien Malaparte à propos des Français qui «considèrent l'histoire comme un fait de la volonté des hommes», par opposition aux Italiens ou aux Anglais. Une volonté collective qui passe encore «par la nation», a expliqué longuement Sarkozy. «Nous avons fait l'erreur, ces trente dernières années, d'oublier les nations, car ce sont elles qui font l'histoire», a-t-il lancé en rappelant l'importance des frontières. Une volonté collective qui doit s'unir pour «déconstruire un État bureaucratique, et construire un État entrepreneur, qui refuse la drogue de la dépense publique», a aussi invoqué Sarkozy.
En citant Victor Hugo et Charles Péguy, le président sortant a voulu revenir aux sources du message principal de sa campagne, le seul qui lui a valu un retour en force dans les sondages: le refus d'une mondialisation subie, et la maîtrise d'un destin national qui passe par la défense de l'Europe des frontières. «Où voulons-nous aller?», a-t-il plusieurs fois demandé, en défendant cette idée d'une mondialisation enfin maîtrisée, qu'il s'agisse des flux migratoires ou des flux commerciaux.
Puis, reprenant la célèbre phrase de l'ancien pape Jean-Paul II prononcée au début de son pontificat, Nicolas Sarkozy a terminé son discours par un tonitruant
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