La liste des intervenants avait été modifiée le matin même: les personnalités du monde du spectacle (Nadine Trintignant et Véronique Genest en vidéo, Claude Lelouch en live) étaient des «surprises» concoctées par le candidat et ses plus proches, qui n'avaient pas prévenu la plupart des membres du QG et de l'UMP. À l'inverse, le jeune Guillaume Peltier, qui devait intervenir, n'a finalement pas eu la parole. Comme pour mieux relever la gravité du moment, seule une poignée de poids lourds de la majorité - triés sur le volet - ont pris la parole sous le chapiteau: le ministre du Travail, Xavier Bertrand, et celui des Affaires étrangères, Alain Juppé, la porte-parole du candidat, Nathalie Kosciusko-Morizet, le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, et le premier ministre, François Fillon.
Tous ont martelé le même message, soit en substance: «Nicolas Sarkozy ou le chaos» ou encore «Au secours, la gauche revient!». «Récusez ceux qui se drapent dans le vieux drapeau rouge, parce que le vent du progrès s'est toujours confondu avec le drapeau tricolore», a lancé Fillon, qui a tellement forcé sur sa voix qu'il a été à deux doigts de la casser. Le premier ministre en a appelé au général de Gaulle pour critiquer le candidat PS: «Au fond, François Hollande est le reflet de ce portrait de politiciens dénoncé par le général de Gaulle: “ces hommes à demi-mot qui ne prennent jamais la vie à plein parce qu'ils ne sont ni assez forts ni assez vrais”.» Et d'ajouter: «La France a besoin d'un chef d'État, pas d'un conteur de bonne aventure, pas d'un homme qui n'est constant sur rien, sauf sur sa sarkophobie.»
«Attention à l'arrogance»
Juppé n'a pas été en reste pour critiquer les socialistes: «Attention à l'arrogance, à la confiscation de tous les pouvoirs par un seul parti dont on connaît l'aptitude au népotisme (…). Attention au retour en arrière, au rétropédalage vers l'ancien monde!» Le ministre des Affaires étrangères a vanté le bilan international du président sortant, tandis que Xavier Bertrand vantait le bilan social: «Le social, ça commence comme socialiste, mais ça n'a rien à voir», a ironisé le ministre du Travail. «C'est le retour des petites combines», a stigmatisé NKM.C'est Jean-François Copé qui avait ouvert le bal, avant d'intervenir une deuxième fois à la tribune. Il a appelé la «majorité silencieuse» à faire mentir les sondages et les «ricanements médiatiques»: «À Saint-Germain-des-Prés, on nous disait que tout était joué, on nous demandait de regarder la gauche gagner (…) Il reste sept jours pour lever l'imposture intellectuelle de la gauche», a-t-il lancé.
Tous ont insisté sur le nombre de participants à ce meeting en plein air: «plus de 100.000», selon Copé ; moins, au jugé (les Champs-Élysées et les bas-côtés étaient vides). Le patron du parti a invoqué Napoléon qui haranguait ses soldats, au soir de la victoire d'Austerlitz: «Il vous suffira de dire “j'y étais”, on vous dira “Vous êtes des braves”!» Fillon, pour sa part, a évoqué «le long chemin tracé par nos rois».
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