mardi 10 avril 2012
L'Ouest n'est plus à la périphérie
Pendant longtemps, il a été courant de désigner les régions de
l'Ouest comme des régions « périphériques » - entendez par là des
régions éloignées des centres de gravité de l'Europe, là où il se passe
tant de choses. Cette marginalisation signifiait nécessairement retard
de développement, conditions d'accessibilité épouvantables, déclin
démographique et faible attractivité...
Cette qualification de « périphériques » avait néanmoins une
implication heureuse : elle justifiait, au nom d'une nécessaire cohésion
territoriale européenne, des aides spéciales et des compensations en
tous genres. Ce qui fut fait pendant des années.
Mais aujourd'hui, après tant d'efforts, peut-on toujours considérer
nos régions comme « périphériques » ? Évidemment, sur un plan
géographique, on peut difficilement nier que les régions de l'Ouest se
situent à l'extrême pointe du continent asiatico-européen et que cela
constitue encore souvent un handicap dans la compétition qu'elles
doivent livrer. En revanche, sur un plan socio-économique, voilà belle
lurette que Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire ont effacé bon
nombre des traits qui caractérisaient les régions « périphériques ».
Souffrent-elles encore de leur éloignement ? On connaît l'avancée des
lignes à grande vitesse, l'expansion des ports et aéroports, le
développement des quatre voies ; on connaît aussi l'essor de toutes les
techniques de communication qui font que les idées circulent désormais à
la vitesse de la lumière. Toutes ces évolutions ont contribué à
rattacher l'ouest français au continent et à sonner la fin d'un monde
qui serait exclusivement ordonné par les distances...
Un grand rebond
Les régions de l'Ouest manquent-elles de moyens de production ? À
côté de l'exploitation de leurs ressources naturelles traditionnelles
(la terre, la mer), elles ont su développer tous les moyens qui leur ont
permis d'entrer la tête haute dans la société de la connaissance et de
la création, développant (plus qu'ailleurs) les efforts de formation,
stimulant les activités de recherche et facilitant le développement de
leurs compétences, grâce à toutes sortes de technopôles, pôles de
compétitivité et autres systèmes de diffusion d'innovations...
Les résultats de toutes ces initiatives ne se sont pas fait attendre.
Nos régions sont désormais parmi celles qui connaissent les plus forts
taux de croissance démographique, tant elles sont devenues attractives
pour les entreprises, les jeunes, les seniors, les touristes... Dans le
même temps, le monde rural renaît, les ports du passé deviennent des
villes du futur, tandis que se renforce le rôle des métropoles,
productrices de services qui profitent à leurs territoires...
La production connaît aussi un grand rebond : peut-on encore considérer comme « périphériques » des régions qui se placent au 5e rang national (Pays de la Loire) ou même au 7e
rang (Bretagne) pour le montant de la production ? Les taux de chômage
se sont resserrés et, dans nos trois régions, les revenus moyens par
habitant sont désormais supérieurs à la moyenne nationale.
Ainsi, grâce à l'histoire qu'elles ne cessent de construire, les
régions de l'Ouest sont progressivement devenues des régions de plus en
plus « centrales ». Ni isolées, ni désolées. Et même capables de
s'affranchir de leurs limites traditionnelles pour coopérer entre
elles...
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