"La cour de cassation s'apprête par la voix de son avocat général et aussi du rapporteur de la chambre à rendre une décision rétrograde, étriquée, qui ne prend pas en compte les impératifs du monde moderne", a-t-elle dit sur Europe 1. Cette décision "va protéger BP, toutes les grandes compagnies, pour les rendre irresponsables s'il y a des naufrages futurs."
"Je voudrais vraiment que les juges qui composent la chambre criminelle prennent ce problème à bras le corps et ne s'en remettent pas à l'avocat général, qui dans ce dossier n'est autre que celui de Total", a-t-elle souligné.
Comme on lui demandait si c'était l'ancienne magistrate qui s'exprimait, Eva Joly a répondu: "Non, c'est la citoyenne et c'est le candidat écologique à la présidence de la République, qui a compris (...) réellement l'enjeu de cette décision". "Ca n'est pas parce que Total a payé que ça n'est pas grave. Au contraire, c'est notre avenir qui est en jeu, l'avenir écologique". "Ca n'est pas du tout une question symbolique", a-t-elle encore dit.
"Total a payé 200 millions, mais ça n'est rien, c'est des cacahuètes. Lorsque les bateaux qu'ils affrètent sont des poubelles ambulantes, ils veulent être irresponsables." D'après elle, "la loi pénale permet de discuter. Le lieu du naufrage est une chose mais le pétrole a dérivé vers nos côtes (...). On peut aussi considérer que l'impact des côtes, c'est là où a lieu l'accident et donc (il y a) compétence de nos tribunaux". "Le droit n'a jamais arrêté d'évoluer", a-t-elle ajouté.
Joly : "une complicité entre l'Etat et Total" par Europe1fr
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