lundi 2 avril 2012
Les absents ont toujours tort
La menace d’un retour massif d’abstention plane sur la
présidentielle. Le formidable élan citoyen de 2007 avec 36 millions de
votants (82 %) s’est vite brisé lors des scrutins qui ont suivi, tous
dominés par une participation faible. La crise, la mondialisation qui a
dépossédé les politiques du pouvoir réel, les médias qui pour faire du
clic et du buzz détournent la politique vers l’anecdotique expliquent
cette désaffection.
Le plateau des candidats apporte peu de
nouveauté. Sarkozy est hyperprésent depuis cinq ans. François Bayrou
semble posé dans le paysage de la présidentielle comme Michel Drucker
dans celui de la télévision. Le Front national ne change ni de nom ni de
discours. Hollande subit le contre coup de la primaire qui donne
l’impression d’une campagne avec des propositions, des arguments déjà
anciens. Pas étonnant que Mélenchon, le plus nouveau, le plus
antimondialiste bénéficie de ce phénomène. Et pourtant, leurs idées ne
se ressemblent pas
Ce dépit touche d’autres champs que la
politique. Les Français s’abstiennent de plus en plus de donner au
téléthon, aux restaus du cœur, au sidaction : tous enregistrent une
baisse des dons de 10 %. Le repli individuel sur son petit quotidien, sa
petite épargne, son micro-univers ajoute une crise citoyenne à la
crise, un désenchantement plus pernicieux qu’une révolte. Il reste 20
jours pour se ressaisir et se souvenir qu’en démocratie, les
abstentionnistes ont toujours tort.
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