The Economist, dont la spécialité est de distribuer les bons et les mauvais points, nous rappelle cette semaine combien la France est nulle : "La France dans le déni – La campagne la plus frivole des pays occidentaux",
titre en Une l'hebdomadaire britannique. Sur la couverture, Nicolas
Sarkozy et François Hollande conversent avec décontraction, entourés des
muses dévêtues, dans une parodie du Déjeuner sur l'herbe de Manet.
Car à quelques semaines de l'élection présidentielle, la crise n’en est plus une en France, avec, explique The Economist dans son éditorial :
A droite, le président candidat qui, en 2007, promettait une rupture, propose désormais le protectionnisme, d’attaquer les exilés fiscaux, menace l’Europe de quitter Schengen, évoque les méfaits de l’immigration et de la viande halal, enfin avec les drames de Toulouse, un débat recentré sur la sécurité et l’islmamisme, des thèmes traditionnellement porteurs pour la droite.
A gauche, un candidat socialiste qui propose de renforcer le secteur public avec notamment la création de 60 000 postes d’enseignants, de revenir partiellement sur le passage, décidé par le gouvernement Sarkozy, de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, et enfin, de presser les riches avec une imposition à 75 %, des riches "qu'il [Hollande] avait une fois déclarer ne pas aimer", prend soin de préciser le journal.
Pour la bible des libéraux, en ignorant la réalité des problèmes économiques, les hommes politiques français les aggravent. Et ce qui est à son sens frappant dans les élections françaises, "c’est de constater qu'il n’y a presque personne pour expliquer à quel point le pays est économiquement mal en point. Aucun des deux candidats n’a présenté un agenda sérieux pour réduire le niveau désolant de la taxation."
Et si The Economist recense les bons arguments français, qui sont :
-contrairement aux autres économies et bien qu’il ait perdu son triple A, le pays échappera à la récession cette année , un endettement inférieur à ceux de l’Italie et de l'Espagne, des atouts économiques enviables tels qu’une force de travail éduquée et productive, le plus grand nombre de grandes entreprises au classement de Fortune 500 que n’importe quel autre pays européen, et des forces dans les services et dans la fabrication haut de gamme;
l’hebdomadaire souligne aussi l’incapacité du pays à trouver un équilibre budgétaire depuis 1974, une dette publique en hausse constante, la sous-capitalisation des banques, un chômage à son plus haut niveau depuis 1990 et qui n’est jamais tombé sous la barre des 7% depuis 30 ans, des zones sans emploi dans des banlieues criminalisées, enfin des exportations qui stagnent.
Bref, conclut The Economist , si la France pouvait très bien vivre à crédit avant la crise financière, la donne a aujourd'hui bien changé. Et Pour le magazine, le prochain pays à se retrouver au centre de la prochaine crise de la zone euro, c'est la France.
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