dimanche 29 avril 2012
La coupe jusqu’à l’hallali
La coupe jusqu’à l’hallali
L’approche du débat entre François Hollande et Nicolas Sarkozy (par
ordre alphabétique), mercredi soir, provoque une montée des tensions
dans la campagne présidentielle. Des courts-circuits se sont déjà
produits dans les mots et dans les thèmes, qui sont peut-être
inséparables des lois du genre. Mais la coupe ne doit pas encore être
pleine : deux acteurs supplémentaires ont surgi avec leur propre
contribution aux transes. Feu Mouammar Kadhafi, par le truchement de son
ancien chef des services secrets, et Dominique Strauss-Kahn, par le
biais d’un journaliste américain attaché à la défense de sa vérité,
mettent en cause la France officielle et sarkozyenne, non sans nuances
et non-dits. L’accusation libyenne, qui concrétise des menaces de
révélations datant de plus d’un an, rapporte un « accord de principe »
pour « appuyer » la campagne 2007 de M. Sarkozy, mais rien n’indique que
cet accord – sous réserve d’authenticité – ait été matérialisé. La
réserve s’impose, malgré le souvenir honteux des honneurs rendus au
Guide libyen autour de sa tente parisienne. De même, la mise en cause de
services officiels français et d’adversaires politiques, par M.
Strauss-Kahn, dans l’exploitation du mystère intime de la chambre 2806
du Sofitel de New York, se termine par l’aveu qu’il n’en existe aucune «
preuve formelle ». Les deux démarches ont cependant pour effet commun
d’augmenter la pression sur le président sortant, sans préjuger du
verdict final des Français. Le moment choisi pour servir ces mises en
cause à l’opinion, au milieu de l’entre-deux-tours, n’est pas innocent,
et le trouble jeté, au détriment du candidat élyséen, peut être une arme
en soi. Représailles d’outre-tombe, vengeance d’outrecuidance, tout est
possible. Les Français manifestent sans doute pour ces révélations
l’intérêt que suscite le mystère en général, mais ne détesteraient pas
que ces brouillards soient dissipés par une justice indépendante. Encore
une fois, leurs préoccupations premières ne sont toutefois pas les
scandales, réels ou allégués.
Plus des deux tiers de nos compatriotes
viennent de redire qu’ils sont surtout « inquiets et pas rassurés »
quant à l’évolution de leur situation économique et financière.
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