samedi 21 avril 2012
Devoir électoral
Dimanche, les Français sont appelés aux urnes pour contribuer, chacun
avec l’infime parcelle de pouvoir que lui donne son bulletin de vote, à
définir l’avenir de la France. Quelle France ?
— La France où nous sommes, par la volonté et par la faute de ceux
qui la gouvernent, est celle dont les lois, la politique étrangère, le
visage « multiculturel », les moindres règlements et jusqu’à la taille
des fosses septiques ont été largement laissés au pouvoir de l’Europe.
L’Europe, cette Europe-là, ne se soucie pas du bien commun national de
la France. Ceux qui gouvernent à Bruxelles ne se soucient pas davantage
de la loi naturelle : ce minimum qu’il faudrait aujourd’hui, à partir de
l’héritage européen chrétien commun, faire fructifier pour retrouver la
sève de nos racines, la vie, en somme. C’est la France gangrenée par le
nihilisme qui gomme les différences : entre les peuples, les cultures,
les religions, et même les sexes.
— Ou bien la France française, libre et souveraine. Où tant de
choses sont à restaurer. C’est aujourd’hui une France qui tolère le
génocide de ses enfants à naître, où le pouvoir a laissé à la gauche,
depuis des décennies, la haute main sur la culture et l’éducation,
jusqu’à empêcher quasiment partout la transmission de ce qui fait la vie
de cette nation choisie. C’est une France où l’histoire n’est plus
partagée, où le sentiment patriotique est de plus en plus incompris, où
l’intelligence elle-même est saccagée. Mais une France qui peut renaître
à condition d’être elle-même.
Les Français voteront dimanche et leur devoir électoral, qu’ils en
soient conscients ou non, sera de choisir le bien pour une communauté de
destin qui s’appelle la France : pour eux-mêmes, et pour leurs enfants.
Nos enfants.
Ce devoir comporte un devoir de mémoire : pas seulement la
mémoire d’un patrimoine à sauvegarder (et encore davantage, à faire
revivre), mais la mémoire du mal qui a été fait à la France par ceux qui
l’ont bradée.
Mais aussi un devoir de lucidité. Si le résultat sorti des
urnes dimanche soir ne laisse pas espérer cette restauration de la
France française, ce ne sera pas totalement inattendu. Et il restera à
sauver ce qui peut l’être.
De nombreux lecteurs m’ont fait part de leur colère d’avoir « laissé
passer » la chronique de Jacques Trémolet de Villers ( a lire dans Présent aujourd'huj) annonçant son
intention de voter, au premier tour, pour Nicolas Sarkozy. Il n’a pas
donné de consigne de vote. Il a exprimé une opinion de chroniqueur, dans
un journal d’opinion, à un moment de l’histoire du mouvement national
français qui s’avère tourmenté et difficile, et où lui est laissée la
liberté de traduire sa vision de choses.
On est d’accord ou on ne l’est pas. Mais cette chronique ne fait pas de Présent un journal « qui roule pour Sarkozy ». Présent
est même le seul quotidien où le vote « national » n’est pas présenté
comme une honte ou un choix extrême, mais comme un pas raisonnable vers
la reconquête nécessaire des droits de la France.
Mais la chronique de Jacques Trémolet de Villers est le reflet d’une
désunion de ce mouvement national cristallisée dans la déception d’une
partie de son électorat historique qui se reconnaît souvent mal dans les
choix laïcistes et un certain « gauchissement » du discours électoral
de Marine Le Pen. Il n’est pas tabou de le dire, même « chez
nous », surtout pas « chez nous ». Il n’est pas inutile, il n’est pas
interdit de réclamer, à temps et à contretemps, les vraies solutions
pour la France. Aux uns comme aux autres. Et chaque électeur du
mouvement national, avec son infime parcelle de pouvoir, a ce souci
premier.
Ne nous divisons pas davantage. La division, cette division parmi
les Français est le fruit empoisonné d’un système qui les oppose les uns
aux autres parce qu’il faut choisir un camp et un bulletin de vote. La
renaissance française a besoin, aussi et peut-être surtout, de l’amitié
française.
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