samedi 21 avril 2012
Nadine Morano : "Ne brouillons pas la parole de Nicolas Sarkozy : il faut maintenir le cap à droite"
Alors qu'Alain Juppé et Valérie
Pécresse ont évoqué ces derniers jours l'éventualité d'une nomination de
François Bayrou comme Premier ministre, Nadine Morano insiste sur la
nécessité de "mobiliser l'électorat de droite pour engager une puissante
dynamique".
Nadine Morano : Il
ne vous aura sans doute pas échappé qu’un sondage en contredit un autre
en permanence à vous donner le tournis. Info, intox, manipulation ? Au
fond, on ne sait plus vraiment sur quoi se fondent ces analyses. Je
crois pour ma part à la réalité du terrain et à ce que me disent les
gens. J’entends le ras-le-bol du matraquage contre Nicolas Sarkozy,
j’entends des souffrances, des indécisions, mais je ne ressens pas
d’adhésion à Hollande. C’est sans doute pour cela qu’il essaie de gagner
cette élection en faisant campagne contre Nicolas Sarkozy et non pour
lui-même et son projet.
En ce qui nous concerne, nous devons garder le cap, celui de la France Forte
qui protège. Nous devons nous concentrer sur le bilan dont nous devons
être fiers et que nous devons valoriser. Nous devons nous concentrer à
mobiliser notre électorat de droite pour engager une puissante
dynamique. Mais nous ne devons pas disperser nos expressions sur des
sujets qui ne sont pas la priorité du premier tour, comme je l’ai
entendu sur le choix du Premier ministre.
Nos
concitoyens sont conscients des crises internationales que nous
traversons. Ils attendent du chef de l’Etat une politique rigoureuse de
réduction de la dette, des déficits publics. La montée du chômage les
angoisse, et c’est légitime. Notre pays a mieux tenu que les autres et
les Français regardent ce qui se passe ailleurs, en Grèce, en Espagne,
au Portugal, en Angleterre etc… D’ailleurs, en cette période de crise,
nous devons plus que jamais maîtriser une immigration que nous serions
incapables d’intégrer. Il y a une grande cohérence dans l’expression de
Nicolas Sarkozy, sans doute parce qu’il a cette expérience
internationale et qu’il a assumé comme le dit Barack Obama un leadership
incontestable.
La France ne vit pas repliée sur
elle-même. Nous sommes dans la zone euro, dans la mondialisation des
échanges. C’est pour cela qu’il fait la proposition de revenir sur
l’espace Schengen unilatéralement si l’Europe ne consolide pas ses
frontières extérieures, comme la gréco-turque qui est une vraie
passoire. C’est pour cela aussi, qu’il propose de réserver la commande
publique à nos entreprises qui fabriquent en Europe pour protéger nos
emplois
Je
dis qu’en période de crise économique et au moment où le chômage
progresse, nous devons réserver nos emplois en priorité à ceux qui
vivent sur notre territoire et maîtriser fortement l’immigration.
Comment accepter chez nous des personnes qui seraient sans emploi et
leur permettre de vivre dignement ? Notre gouvernement a lutté contre
l’immigration illégale et procédé à des milliers de reconduites à la
frontière. Nous continuerons dans ce sens et nous diviserons par deux
l’immigration légale.
François Hollande lui
propose le droit vote des étrangers avec tout ce que cela comporte comme
message et appel d’air à l’immigration, mais aussi sur les risques de
politiques communautaristes. D’ailleurs, Monsieur Hollande n’a aucune
crédibilité en la matière, lui qui n’a pas voté la loi d’interdiction du
port de la burqa en France. Avec les événements que nous avons connus à
Toulouse, nous ne devons pas nous permettre le moindre laxisme sur ces
tentations d’envahir notre pays de comportement contraires à notre
République.
L’élection
présidentielle, c’est un candidat face au peuple français. Nicolas
Sarkozy a cette force de caractère qui consiste à entendre les conseils
mais qui consiste surtout à trancher. Il a l’expérience et le sang froid
nécessaire. Je me méfie plus des expressions de son entourage qui
pourrait lui nuire. J’appelle chacun à être vigilant et à faire
attention à ne pas brouiller la parole de Nicolas Sarkozy. Notre devoir
est de la renforcer, de la démultiplier, pas de la déformer ou de faire
passer ses propres idées personnelles.
C’est
la dure réalité de l’égalité du temps de parole pour un candidat qui
est le Président sortant, qui plus est dans un contexte de crise
économique. Neuf candidats lui tapent dessus matin, midi et soir.
Salissez, critiquez, méprisez, il en reste toujours quelque chose. C’est
la campagne de l’anti-sarkozysme et pas celle d’un projet pour la
France. Je le regrette et sans doute les Français aussi.
Pour
avoir fait beaucoup de campagnes, je n’ai jamais vu une telle violence.
Certes, l’info en continu, internet et les réseaux sociaux ont changé
la façon de couvrir la politique avec une mémoire et une vision à courte
vue.
Il
a tenu ses engagements de 2007 et je n’ai cessé de le valoriser tout au
long de son mandat. Je l’ai dit, il a tenu le cap et s’est adapté à la
crise. Le courage de faire la réforme des retraites, ou de réduire nos
déficits publics nous démontre qu’il a l’étoffe d’un président de la
République. Il a toujours privilégié l’intérêt général
face aux intérêts particuliers ou aux corporatistes. Il sait dire non
quand d’autres, dont François Hollande, ne pensent qu’à faire plaisir à
tous.
J’aurais
sans doute apprécié que tout le monde mette son énergie à faire preuve
de pédagogie tout au long de ces cinq ans. Mais pour le reste, vous ne
m’entraînerez jamais dans ce genre de débat. J’ai une famille politique.
Je ne tire jamais contre mon camp. C’est ma conception politique. Je
regrette certains débordements ponctuels ou le manque de loyauté et de
reconnaissance.
Le
choix du Premier ministre est du ressort exclusif du président de la
République et ceci, après l’élection. Il n’est pas utile voire néfaste
d’aller sur ce genre de débat avant le premier tour.
Je
vous répondrais bien de poser la question aux intéressés, je préfère
vous dire concentrez vous sur l’essentiel et sur la parole de Nicolas
Sarkozy c’est la seule au fond qui compte, c’est lui le candidat.
Le
soir du premier tour, vous pourrez voir combien de personnes comme moi
lui font confiance. Et je constate une force militante à ces côtés
encore plus forte qu’en 2007.
Non,
puisque l’une est légale, l’autre pas. Mais l’une et l’autre doivent
être contraintes. D’autres pays comme les Etats-Unis ou le Canada sont
rigoureux, nous le sommes aussi.
Elle
le doit en tout cas. Je sens que nos valeurs sont majoritaires dans le
pays, c’est pour cela que nous devons les défendre. En Espagne, le
socialisme a échoué, en Grèce le socialisme a mis le pays par
terre. Quant au microcosme médiatique parisien, il vit bien loin des
réalités et les exprime bien mal.
C’est clair, je dois dire que je partage pas mal de ses analyses.
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