TOUT EST DIT

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dimanche 4 décembre 2011

Dérapages en Merkozy

L’écrasante domination de l’économie allemande, la promotion par l’UMP de la « Merkozy » mélange d’orthodoxie budgétaire et de modèle libéral d’outre-Rhin, l’obstination d’Angela Merkel à refuser de confier les clés de l’euro à la banque centrale peuvent exaspérer.

Néanmoins, en comparant la Chancelière à Otto Von Bismarck, qui pour unifier l’Allemagne attaqua Sedan en 1870 avant de propager la dangereuse idée de Grande Allemagne en Europe, Arnaud Montebourg a franchi la ligne Maginot de la décence. Il n’est pas le seul à gauche. Chevènement et Mélenchon ont un lourd passif germanophobe. Le Guen, un autre socialiste, avait comparé Sarkozy à « Daladier en 1938 à Munich », Martine Aubry a osé le verbe « capituler ». Cette poussée de germanophobie à gauche abîme François Hollande déjà bien maltraité par le choc nucléaire avec les écologistes et les outrances de Mélenchon à son égard. Après tout, cela regarde la gauche si elle veut compliquer la tâche de son candidat qui, s’il est élu, devra travailler avec Angela Merkel. Mais le passé est suffisamment douloureux, le présent tellement dangereux, l’avenir si incertain que manipuler des comparaisons déraisonnables et agiter des peurs inutiles ne peut qu’entretenir cette crise européenne, aussi financière qu’existentielle.

Cette germanophobie est en outre démentie par un principe de réalité : l’euro ne sera pas sauvé, l’Europe n’existera pas dans le concert mondial sans l’Allemagne. Et si Montebourg se taisait un peu…

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