TOUT EST DIT

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dimanche 4 décembre 2011

La crise rebat les cartes de la présidentielle

Nicolas Sarkozy a-t-il repris la main? François Hollande l’a-t-il perdue? Décidément, la campagne électorale emprunte de drôles de chemins.
Après la polémique sur le nucléaire, c’est la relation franco-allemande qui sert de terrain d’affrontement entre les principaux rivaux de la présidentielle. Deux sujets qui faisaient jusqu’à présent consensus entre les deux partis de gouvernement. Mais voilà, la crise bouscule les clivages, chahute les candidats. À moins de 140 jours du premier tour, le candidat socialiste peine à trouver la bonne carburation. En baisse dans les sondages et malmené par ses alliés écologistes et communistes, le député de Corrèze fait toujours la course en tête, mais l’écart se resserre. "La dynamique n’est plus de son côté", jubile-t-on à l’Élysée, où l’euphorie semble revenue.
Imperturbable malgré l’inquiétude de plusieurs barons socialistes, François Hollande concentre le tir sur le chef de l’État, désormais ouvertement en campagne. Trois jours après le discours prononcé à Toulon, François Hollande lui apporte la contradiction dans nos colonnes en livrant sa propre vision de l’Europe. Par un curieux hasard de calendrier, le Président recevra lundi à déjeuner à l’Élysée la chancelière Angela Merkel, tandis que François Hollande sera à Berlin au côté de Sigmar Gabriel, le patron des sociaux-démocrates allemands et candidat à la chancellerie.
Nicolas Sarkozy n’en revient pas. Pour un peu, il finirait presque par trouver le match contre François Hollande trop facile. "Sa campagne est presque aussi nulle que celle de Ségolène. Qu’est-ce que ça patine, chez les socialistes! s’exclame-t-il en petit comité. Depuis la primaire, c’est une erreur par semaine. Et ces attaques politiciennes contre l’Allemagne, quelle folie!" Dans le camp sarkozyste, on est passé en un mois de l’abattement le plus complet à un excès d’optimisme. Brice Hortefeux, qui a croisé Daniel Cohn-Bendit la semaine dernière au Parlement européen, n’a pas pu s’empêcher de lâcher : "Tu m’as retiré le mot de la bouche. Hollande est vraiment en voie de ségolinisation!"

"L’opposition aphone"

Nicolas Sarkozy est rentré satisfait de Toulon. "L’opposition est aphone. Ils ont trouvé comme seule riposte d’attaquer l’Allemagne", grince un conseiller. D’autres avouent avoir été déçus par les critiques de la presse : "On n’a jamais dit que ce serait un discours historique." En attendant, les attaques du PS contre la campagne du "Président payé par les contribuables" laissent l’Élysée de marbre. "Un marronnier de campagne. On avait fait le même coup à Mitterrand et Chirac", réplique un homme du Président. Sarkozy ne changera rien à sa tactique et continuera à sillonner la province le plus longtemps possible.
Depuis un mois, il reçoit chaque semaine, par petits groupes, anciens Premiers ministres, ministres, dirigeants de l’UMP, etc. "Son proche entourage s’affaire pour que tout soit prêt quand il se déclenchera", assure un sarkozyste dans la confidence. L’équipe rapprochée ne devrait pas dépasser la demi-douzaine. "On tiendra dans un appartement de 200 m2. L’opérationnel sera délégué à l’UMP", sourit l’un des privilégiés. Quant au QG, il aurait été localisé. Rien de clinquant, dit-on. Il ne serait pas éloigné de l’Élysée quand même.

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