Quand le "conseiller" en stratégie politique de Sarkozy raconte le sarkozysme, cela peut faire froid dans le dos.
Aujourd'hui, on n'échappe ni au bac, ni à Patrick Buisson, conseiller du président Sarkozy, personnage intrigant dont on se demande d'ailleurs quelle est la fonction réelle. Gourou ? Augure ? Influenceur ? Eminence grise ? Raspoutine? Raseur ?
Lepoint.fr publie un portrait assez étonnant du personnage, et pour tout confesser, assez terrifiant. Passons sur la revendication d'une stratégie droitière pour remporter la prochaine présidentielle (à droite, rien de nouveau) et concentrons nous sur les propos de Patrick Buisson qui éclairent la personnalité de celui à qui l'on prête tant d'influence sur le président.
Et d'une, Buisson fait parler les morts. Et voici Pierre Bérégovoy présenté comme la "gorge profonde" de Minute du temps où Buisson y officiait. Et voici encore François de Grossouvre, qui recevait chez lui le même Buisson de Minute dans le but de partager une bonne tranche d'anticommunisme primaire.
Ben voyons...
Et de deux, Buisson dévoile le vrai rapport à la presse de l'actuel pouvoir. Cela donne un pot-pourri de citations d'anthologie. Il avoue plaisanter avec Sarkozy :"Cite-moi un journaliste de droite à France Télévisions", mais disserte aussi sur "les idiots du village médiatique" avant de dénoncer l'inévitable "hégémonie idéologique de la gauche sur le monde de la culture et des médias".
Ben voyons...
Et de trois, Buisson, à travers Sarkozy, invente un truc incroyable. Après avoir décrété que "Chirac était une grande nouille solennelle" (la famille Chirac va apprécier) Buisson annonce que "Sarkozy, c'est un chapitre du roman de l'énergie nationale. Très barrésien.". Avis aux lycéens qui préparent le concours d'entrée à Sciences Po : une nouveau chapitre de l'histoire des idées politiques vient de s'ouvrir avec la création du "sarkozysme barrésien".
Gageons que Barrès, là où il est, va se sentir obligé de faire un communiqué de démenti, car si Sarkozy est un "déraciné", il ressemble peu à François Sturel.
Enfin, il y a cette dernière sortie, qui mériterait et mérite bien des commentaires, tant elle est hallucinante : "L'antisarkozysme est une forme d'antisémitisme qui ne s'assume pas." Afin que chacun prenne la dimension de cette sentence, relisons là encore une fois :
"L'antisarkozysme est une forme d'antisémitisme qui ne s'assume pas."
"Ben mon vieux", aurait sobrement commenté Pierre Dumayet.
Quelle conclusion tirer des tirades buissonnières ? Simple : les communicants de Sarkozy, surtout Buisson, ça ose tout, et c'est même à ça qu'on les reconnaît.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire