Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont appelé vendredi à une solution rapide à la crise de la dette grecque. La participation des créanciers privés ne se fera que sur une base volontaire, ont déclaré les deux dirigeants à l'issue d'une réunion à Berlin.
La chancelière a en effet prononcé des mots de nature à les rassurer: "Nous voulons que le secteur privé participe sur une base volontaire (au plan de sauvetage de la Grèce). Je veux insister là-dessus, il n'y a aucune base légale pour une participation obligatoire", a-t-elle indiqué. L'Allemagne souhaitait jusqu'ici que les banques qui détiennent de la dette toxique grecque perdent une partie de leur mise dans le cadre d'un rééchelonnement des échéances. La France favorisait plutôt, comme la BCE, une solution "volontaire" pour ne pas déclencher ce que les marchés nomment un "événement de crédit" susceptible d'être interprété par les marchés comme un défaut de paiement de la Grèce.
"Nous voulons faire des progrès et nous voulons une solution aussi vite que possible, afin que toute la situation soit clarifiée. Nous avons discuté de cela tout mai et juin (...) sans que cela soit résolu jusqu'ici", a ajouté Angela Merkel. Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il fallait aller le plus vite possible, "sans fixer de date", mais tout en laissant entendre qu'une solution sur le nouveau plan d'aide serait trouvé bien avant septembre.
Les Européens discutent actuellement d'une nouvelle aide pour Athènes qui pourrait atteindre une centaine de milliards d'euros, en plus des 110 milliards sur trois ans qu'ils lui avaient déjà promis l'an dernier avec le FMI. Ce second plan d'aide est censé éviter la banqueroute du pays, en pleine crise politique et sociale, et une contagion au reste de la zone euro.
Le Premier ministre grec a nommé vendredi un nouveau gouvernement, marqué par l'entrée de ténors socialistes tels Evangélos Vénizélos au ministère critique des Finances. Le premier défi pour le nouveau gouvernement sera de faire adopter d'ici la fin du mois un projet de loi d'austérité, vivement contesté par la rue et une partie de la base du parti socialiste au pouvoir, mais jugé indispensable par les créanciers du pays pour débloquer une deuxième aide financière.
M. Vénizélos, 54 ans, qui est aussi un rival malheureux du Premier ministre Georges Papandréou pour le leadership du parti socialiste, et à revient aussi le poste de vice-premier ministre, devra notamment obtenir de la base des députés rétifs un vote de confiance, que M. Papandréou devrait demander dès vendredi.
Il sera aussi chargé de mettre en oeuvre les réformes demandées par les créanciers du pays, dont il devient l'interlocuteur. Le politologue Ilias Nikolakopoulos indique qu'il "doute de ses possibilités pour faire avancer les vraies réformes" dont la Grèce a besoin, car "il n'a jamais montré de grandes capacités administratives". "On a une dizaine de jours pour voir comment il va réagir avant le bouclage des discussions en Europe" a-t-il ajouté.
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