A la crise financière s'ajoute une crise politique. A la suite des manifestations de mercredi, à Athènes, émaillées d'incidents, le Premier ministre Georges Papandréou a annoncé dans la soirée un remaniement. «Demain, je formerai un nouveau gouvernement et immédiatement après, je demanderai la confiance au Parlement», a-t-il déclaré dans une brève déclaration télévisée, prenant acte du refus de l'opposition conservatrice de parvenir à un accord pour former un gouvernement d'union nationale.
Entre 20.000 et 40.000 manifestants
Dans la journée, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale pour protester contre les mesures d'austérité en préparation. Brandissant trompettes, casseroles, et sifflets devant un impressionnant dispositif policier, la foule, mêlant adhérents des syndicats et militants du mouvement des «Indignés», s'est massée autour autour du Parlement, où devait être débattu le nouveau plan de rigueur, pour un vote attendu fin juin. La police a compté plus de 20.000 personnes, les médias et observateurs au moins le double.
En marge de la manifestation, un groupe de jeunes a jetté des cocktails Molotov, des pierres et d'autres projectiles sur les membres des forces antiémeutes. La police a tenté de reprendre le contrôle de la place Syntagma (place de la Constitution), devant le Parlement, en tirant des gaz lacrymogènes qui ont éparpillé la foule, sans la faire partir. Au total, une trentaine de personnes ont été blessées et hospitalisées, dont beaucoup pour des problèmes respiratoires.
Après une première vague d'austérité en 2010, le gouvernement socialiste a bâti un projet d'économies à moyen terme, sur la période 2012-2015, destiné à obtenir de nouvelles aides financières pour éviter la faillite du pays. Le vote du plan est en effet l'une des conditions posées pour obtenir le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d'euros accordé en 2010 par l'UE et le FMI - 53 milliards ont déjà été versés - et une probable deuxième aide financière. Le pays se trouve au bord d'un défaut de paiement, selon les agences de notation financière.
Dans le même temps, à Bruxelles, les créanciers du pays peinaient à s'entendre sur la façon d'aider le pays, menacé de défaut de paiement, selon les agences de notation financière. Les créanciers se déchirent en effet sur l'effort à demander aux banques privées : certains craignent qu'un trop fort engagement des banques dans le plan de sauvetage ne déclenche de facto un défaut de paiement de la Grèce, qui pourrait entraîner l'effondrement de l'ensemble de la zone euro.
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