jeudi 16 juin 2011
L'Europe remède et « poison » de la Grèce
La protestation populaire enfle en Grèce qui a connu hier une mobilisation sans précédent depuis la junte militaire des années 70. La récession dans laquelle le pays est plongé est, elle aussi, douloureusement inédite. La crise de la dette n'a de cesse de s'aggraver, malgré le plan de soutien de l'Europe et du FMI. La banqueroute menace, le temps est compté. Le spectre de la faillite se double d'une crise de confiance : les Grecs ne croient plus dans leur système politique, ils se défient du gouvernement, des syndicats et bien sûr des institutions internationales qu'ils accusent d'asphyxier l'économie. Contexte ô combien explosif et en apparence inextricable : la Grèce a vécu au-dessus de ses moyens, elle n'a plus la capacité d'emprunter seule sur les marchés pour financer son déficit ; elle doit rembourser mais à des taux plus raisonnables que ceux qui lui sont imposés. Aussi se tourne-t-elle vers l'Europe qui certes vient à son secours mais lui prescrit, en échange, une potion amère. La crise de la dette aggrave l'austérité qui s'ajoute à l'austérité... qui désespère le peuple des « indignés ». La tentation est forte de s'affranchir de la tutelle de l'Europe et de sortir de l'euro. Un scénario jugé apocapyptique en ce qu'il déstabiliserait la zone euro, et mortifère pour la Grèce. Car jusqu'à présent, c'est l'Europe qui lui a permis d'éviter le pire. Et c'est elle qui va remettre la main à la poche, encore faut-il qu'elle s'accorde sur la manière de faire participer les banques privées. La solution passe par davantage d'Europe. La rue en colère ne l'entend pas ainsi ; elle ne veut plus payer les pots cassés.
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