Les marchés s'inquiètent de l'incapacité des Européens à trouver un accord pour sauver Athènes. Le premier ministre grec a annoncé ce mercredi le remaniement de son gouvernement pour la fin de semaine.
Outre les tensions politiques qui vont crescendo en Grèce, c'est surtout le blocage total au niveau européen sur les mesures à prendre pour refinancer Athènes qui inquiète les observateurs. Jusqu'à présent, le calendrier misait sur un accord formellement approuvé lors du sommet des chefs d'État les 23 et 24 juin prochain. Mais mercredi, les ministres des Finances luxembourgeois et slovaque ont tous deux laissé entendre que les divergences étaient telles qu'on ne pouvait exclure l'absence d'accord avant le 11 juillet. Une telle hypothèse serait dramatique car le Parlement grec est supposé, d'ici là, avoir adopté sa nouvelle stratégie de réduction de ses déficits à moyen terme.
Éviter un scénario noir
Pour éviter ce scénario noir, l'Europe entame à partir de jeudi et jusqu'au 23 juin une série de réunions cruciales. Le premier acte se déroulera à Berlin où la chancelière allemande Angela Merkel doit recevoir, jeudi après-midi, le candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la présidence de la BCE - Mario Draghi - en attendant un sommet avec le président français, Nicolas Sarkozy, vendredi. Ces deux rencontres seront décisives pour infléchir la position allemande. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, porté par une partie de l'opinion publique, veut en effet obliger les investisseurs à accepter un rallongement de sept ans de la date de remboursement des obligations grecques qu'ils détiennent. Une telle option serait assimilée à un défaut. Dans ce cas, selon un document de travail européen cité mercredi par le Financial Times, il faudrait trouver 20 milliards supplémentaires pour refinancer les banques grecques. Ces chiffres sont brandis par les opposants à la mesure allemande - France et BCE en tête - pour qui la meilleure des solutions consiste à demander «volontairement» aux banques de maintenir inchangées leurs expositions à la dette grecque. Cette opération, connue sous le label «d'initiative de Vienne», reste pourtant hautement hasardeuse. L'agence Fitch a précisé mercredi qu'elle considérerait une telle démarche comme un défaut si les nouveaux titres émis devaient s'avérer de qualité inférieure aux précédents et s'ils ne permettent pas à la Grèce de se prémunir définitivement contre un défaut de paiement.Le second acte de ce drame se déroulera à partir de dimanche. Les ministres européens des Finances se retrouveront au Luxembourg pour une nouvelle réunion. Prévu lundi à l'origine, ce sommet a été avancé d'une journée pour faciliter la recherche d'un compromis. Signe que de tous bords on s'attend encore à de longues et difficiles tractations, alors que la Grèce s'enfonce un peu plus chaque jour dans le chaos.
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