lundi 16 mai 2011
Présumé innocent, politiquement fini
La campagne présidentielle de Dominique Strauss-Kahn est finie avant même d'avoir commencé. Le super-favori des socialistes pour 2012 ne peut quitter le territoire des Etats-Unis où il est mis en examen. Aucun auteur de polar noir n'aurait osé ce scénario. L'inimaginable est devenu, hier, l'actualité. Le respect de la présomption d'innocence est un devoir qui ne peut empêcher de réfléchir aux conséquences probables – ou possibles – pour DSK, pour le PS et pour notre pays.
– Pour DSK, hormis l'hypothèse (peu crédible à ce stade) d'un coup monté et d'un piège où il serait tombé, l'avenir paraît sombre. On lui connaissait deux faiblesses, l'argent et les femmes. Une histoire de Porsche l'avait fait vaciller, une histoire de sexe l'abat, comme si l'on tombait toujours par là où l'on penche. Même s'il était reconnu innocent, DSK est sorti du champ aussi bien du FMI que de l'élection présidentielle de 2012.
– Pour le PS, le séisme rebat toutes les cartes : il conforte François Hollande dans sa progression ininterrompue, il redonne un peu d'espace à Ségolène Royal et, surtout, il pousse Martine Aubry à une candidature à laquelle elle avait quasiment renoncé. A moins que la première secrétaire ne s'efface devant Laurent Fabius, toujours prêt au cas où... Globalement pourtant, le PS, atteint de plein fouet par ce drame, est affaibli, ses divisions inévitables, la victoire de la gauche plus aléatoire.
– Pour notre pays enfin, quelle humiliation ! Quand on voit la presse populaire de New York afficher à la une le Français le plus gradé dans les institutions internationales comme « le pervers »... Bonjour les dégâts !
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