Que des noms à coucher dehors, ou alors sur les moquettes de Roissy. L'Eyjafjöll gronde, sous le glacier Eyjafjallajokull. Son éruption, dans les faubourgs du cercle polaire, donne des boutons à l'Europe entière. La route du ciel est coupée, même pour les chefs d'État. Obama, Sarkozy ou Merkel n'ont pu gagner Cracovie, hier, au chevet funéraire du président polonais. Les obsèques de Lech Kaczynski, pour un peu, se déroulaient dans la plus stricte intimité nationale.
Cela ne consolera pas les "naufragés des aéroports" qui, par milliers, se retrouvent cloués au sol. Ah, les malheureux ! Partis pour un petit week-end à Hong-Kong, les voilà contraints de rentrer à pied par la Chine. C'est bien pire, convenez-en, qu'une grève du RER, qui plante
le banlieusard à la gare Montparnasse.
Tant pis, la sécurité prime. Aucun avion ne décollera, tant que plane la menace de cet invisible "nuage de cendres." Personne ne saurait nier pareille évidence. Une compagnie allemande, peu suspecte d'irresponsabilité, ose pourtant.
La Lufthansa a effectué "dix vols sans passagers" au départ de Munich, zone théoriquement sinistrée. Son constat : "Les appareils ne présentent pas le moindre dommage, aucune égratignure." Ni sur le pare-brise, ni sur le cockpit, ni sur le fuselage, ni sur les moteurs. Un vent de contestation se lève. L'intransigeance imposée se trouve maintenant suspecte. Ne pourrait-on pas, sur la base "d'analyses rationnelles", rouvrir une partie de l'espace aérien ?
Déjà, s'amorce le procès des autorités. En interdisant le trafic, par une coupable frilosité, elles auraient abusé du "principe de précaution." Ce sera, à n'en pas douter, la polémique - tellement prévisible ! - des prochains jours. Les dernières scories du volcan d'Islande...
Gilles Debernardi
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