Hervé Gattegno intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 8 h 20 pour sa chronique politique "Le parti pris".
Ce week-end à Toulouse, le PS tenait son premier congrès depuis
l'élection de François Hollande. Harlem Désir a été intronisé au poste
de premier secrétaire et les socialistes ont serré les rangs derrière le
Premier ministre. À part ça, pas grand-chose. Votre parti pris : le PS
ne sert plus à rien..., sauf à soutenir Jean-Marc Ayrault.
Le Premier ministre a eu droit à plusieurs ovations et tous les ténors socialistes lui ont rendu hommage. C'était une mise en scène ?
Ce type est dangereux |
L'expression qu'on a remarquée, dans le discours de Jean-Marc Ayrault, c'est "le nouveau modèle français" : sa version d'un mode de gouvernement apaisé, fondé sur la consultation et la négociation. Est-ce que ça peut être l'atout de Jean-Marc Ayrault ?
C'est tout le mal qu'on lui souhaite. C'est vrai qu'il y a une rupture de style avec Nicolas Sarkozy : plus d'attention, de dialogue, moins de décisions expéditives. Mais du coup, Jean-Marc Ayrault et François Hollande laissent s'installer l'impression que les discussions s'éternisent pour pas grand-chose. Pendant ce temps-là, les patrons, les médecins, les enseignants grognent. Et l'affaire du rapport Gallois sur la compétitivité risque d'alimenter ce malaise. En fait de négociation, le gouvernement a surtout l'air de négocier avec Louis Gallois pour que le contenu du rapport ne le mette pas en difficulté... Ou qu'il ne soit pas appliqué.
Vous croyez que le PS est condamné à avaler la potion amère de la rigueur jusqu'à la fin du quinquennat ?
Il n'y a pas de crise de régime, mais c'est bien un régime de crise qui est imposé à la majorité. Et il est douloureux. D'où la nécessité d'en appeler aussi aux sujets qui flattent les militants : le vote des étrangers, le mariage gay, les attaques contre la droite... À part cela, on a vu aussi Ségolène Royal se pousser du col et Martine Aubry se positionner en réserve pour Matignon. Effet positif garanti pour Jean-Marc Ayrault : on peut le trouver brouillon et atone, personne n'est pressé de revoir le duel des deux dames du PS - comme à Reims, en 2008. Mieux vaut sans doute un congrès ennuyeux qu'un congrès meurtrier... et trafiqué.
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