TOUT EST DIT

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jeudi 5 août 2010

LES ÉTRANGERS DE RETOUR

A la faveur de la reprise mondiale, les touristes étrangers sont de retour en France. Notamment les plus riches venus du Moyen-Orient et de Chine, ou les Américains qui profitent de la baisse de l'euro.

C'est le constat fait par le secrétaire d'Etat au Tourisme Hervé Novelli : « la progression de la fréquentation dans l'hôtellerie haut de gamme laisse penser que la clientèle américaine, russe, asiatique fait son retour ».
Les premières tendances de juillet sont en effet univoques, après un redémarrage déjà constaté au printemps. Elles montrent ainsi une croissance « de 5 à 7% » du revenu moyen par chambre disponible - un indicateur clef du secteur - pour les trois étoiles, estime Jacques Barré, président du Groupement national des chaînes (GNC).
«Plus on monte en gamme, plus les progressions sont importantes»

« Plus on monte en gamme, plus les progressions sont importantes. C'est la clientèle internationale qui est revenue », selon lui.
A Paris et sur la côte d'Azur, les étrangers fortunés font de nouveau le bonheur des palaces et loueurs de yachts. « Le panier de dépenses moyen du touriste chinois, russe ou indien est près de 10 fois plus élevé que le touriste français, 100 € contre 1 000 », selon Hervé Novelli.
Or, constate Eveline Brusa-Priebe, directrice générale du Comité régional du tourisme (CRT) Riviera-Côte d'Azur, « on voit un retour de presque tous les marchés étrangers, à part les Britanniques ». « La clientèle russe a bondi de 30 % en mai et juin, c'est très fort aussi pour le Moyen-Orient, les Brésiliens ou l'Asie. Pour les Américains, c'est une hausse de 20 % », détaille-t-elle.
Même chose à Paris où, selon Thomas Deschamps, responsable de l'Observatoire de l'Office du tourisme de la capitale, la clientèle chinoise et du Moyen-Orient a bondi d'environ 30% sur un an, en nombre de nuitées, au premier semestre. « Pour les nationalités européennes, il y a une croissance, mais beaucoup plus lente ».
Ces variations, spectaculaires, reposent cependant sur les données très mauvaises de 2009, quand le tourisme, surtout de luxe, avait été frappé par la récession. « L'an dernier, quand l'activité avait baissé, le haut de gamme avait beaucoup plus souffert que l'économique. Le secteur est beaucoup plus volatile », rappelle M. Barré.
Ces tendances ne doivent pas non plus faire oublier que si la fréquentation est repartie à la hausse, les prix restent mesurés, les hôteliers continuant d'attirer les touristes à coup de promotions.
Il reste que la plupart des voyants sont au vert, à commencer par la reprise économique. « Les plus fortes hausses sont celles de touristes venus de pays ayant les plus fortes croissances », estime Edouard Lefebvre, délégué du Comité Champs Elysées, qui a constaté une progression de 10 % des ventes de produits détaxés au premier semestre. « Surtout au deuxième trimestre », selon lui.
Vient ensuite l'effet de changes favorable, avec la dépréciation de l'euro face au dollar qui rend moins onéreuses les vacances des Américains en Europe. « Ils viennent quand le dollar est plus fort. Ils s'arrêtent quand la parité est mauvaise », explique Mme Brusa-Priebe.
Seule ombre au tableau : l'absence attendue des Moyen-Orientaux en août, alors que le jeûne du ramadan doit commencer le 11 août. « Cela risque de faire un trou d'air. Mais ils ont peut-être décalé leur venue plus tôt dans l'été », selon M. Deschamps.

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