Ce service de paiement sécurisé permet d'acheter, de vendre ou de transférer de l'argent sans faire transiter en ligne ses données bancaires.
En France, la Toile s'est convertie à PayPal : un cyberacheteur sur trois environ utilise ce moyen de paiement en ligne, et plus de 18 000 sites d'e-commerce l'acceptent, dont la plupart des grandes enseignes (Fnac, Darty, 3 Suisses, Cdiscount, etc.). Cette popularité (210 millions de comptes dans le monde) n'a pas échappé à eBay, qui a racheté la société de San José en 2002 pour 1,1 milliard d'euros.
S'appuyant sur le protocole Web standard TSL, qui crypte les données bancaires et sécurise les transactions, PayPal introduit un niveau intermédiaire lors des achats. L'acheteur crée un compte virtuel gratuit en enregistrant ses données bancaires, et l'entreprise les stocke, après codage, sur des serveurs ultraprotégés. Il suffit ensuite d'utiliser son courriel et son mot de passe pour valider des transactions, ce qui évite de faire transiter en ligne son numéro de carte bancaire lors de chaque paiement, comme sur Amazon ou sur Voyages-sncf.
Un remboursement intégral en cas de piratage
Celui qui paie via PayPal n'acquitte pas de frais supplémentaires : c'est le vendeur qui verse une commission, dégressive, sur le montant mensuel des ventes réalisées (3,4 % plus 0,25 euro pour une facturation allant jusqu'à 2 500 euros, par exemple).
PayPal ayant le statut de banque dans l'Union européenne depuis 2007, il est soumis à certaines règles en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. La firme a en particulier l'obligation de vérifier que l'utilisateur d'un compte bancaire en est bien le détenteur dès que 2 500 euros de paiements ont été réalisés par le biais de PayPal. Pour éviter le blocage du compte de l'acheteur le temps de la vérification, PayPal alerte l'utilisateur dès qu'il atteint 1 800 euros de paiements. Deux minivirements (moins de 1 euro) sont alors effectués sur son compte bancaire, dans un délai de six à huit jours ouvrés. L'utilisateur doit consulter son relevé bancaire et copier sur PayPal les quatre derniers chiffres correspondant à ces virements. Sa limite de paiement est alors levée.
Outre le stockage de leurs données bancaires, PayPal s'engage à rembourser ses utilisateurs à 100 % en cas de piratage de leurs comptes, ou si des transactions ont été effectuées à leur insu. Il propose aussi sur eBay une exclusivité qui ne concerne pas les autres moyens de paiement (chèques, cartes...) : la garantie intégrale des cyberacheteurs en cas de non-livraison ou de non-conformité d'un produit, via un mécanisme de réclamation à faire sous quarante-cinq jours. Si eBay fait office de laboratoire expérimental, PayPal compte étendre cette couverture à tous les sites qui l'utilisent.
Axel Tessier : expert en sécurité informatique de Qualys
Paiements en ligne : ayez les bons réflexes
"Internet est comme la vie réelle, on y trouve toutes sortes d'escrocs. Quand on est chez soi, derrière son PC, on a le sentiment d'être protégé, et l'on devient plus facilement crédule. Sans tomber dans la paranoïa, il faut être vigilant et privilégier les achats sur les sites connus (Fnac, Amazon, etc.), sur lesquels on risque moins d'être arnaqué. Il faut ensuite vérifier que l'on est bien sur le bon site : certains escrocs créent de faux sites pour collecter frauduleusement vos données. Si l'orthographe du site est vraiment mauvaise, ou bien si son URL (dans la barre d'adresse) est anormalement longue ou ne finit pas par .fr ou par .com, méfiez-vous. Un réflexe à avoir : vérifier qu'un cadenas jaune apparaît en bas à droite de la page Web, et que l'URL commence par "https", ce qui prouve que la page est protégée. Un autre piège est le phishing. Par courriel, les cybercriminels se font passer pour votre banque ou pour un site de vente en ligne, et vous réclament vos données bancaires. Sachez qu'aucune banque, qu'aucun site ne demande ce type d'information par courriel."
vendredi 30 avril 2010
Comprendre PayPal
Rachida Dati : "L'entourage de Sarkozy cherche à me détruire"
Dans un portrait qui lui est consacré par le quotidien espagnol El Pais, l'ancienne ministre de la justice Rachida Dati revient sur la rumeur qui a entouré le couple Sarkozy au début du mois d'avril. (Lire : Itinéraire d'une rumeur devenue affaire d'Etat)
Accusée par une partie de l'entourage du président de la République d'avoir été à l'origine de ces rumeurs, elle précise : "Je fais la différence entre le président et son entourage. Je ne sais pas ce qui a conduit son entourage à vouloir me détruire. Mais il y a eu une véritable opération de destruction. Elle a échoué."
Visant le conseiller présidentiel Pierre Charron, l'eurodéputée UMP avait déjà assuré sur RTL, début avril, qu'il fallait distinguer le président de la République et son entourage.
Au quotidien espagnol, elle précise par ailleurs qu'elle "représente, à [elle] seule, beaucoup de choses : je suis une femme, mes parents sont étrangers, je suis moderne, je suis partie de rien et je suis arrivé très haut, très vite. Tout cela peut crisper certains. Cela m'est égal."
Steve Jobs justifie l'absence de Flash sur l'iPhone, l'iPod et l'iPad
Le PDG d'Apple, Steve Jobs, a pris la plume jeudi pour s'exprimer longuement sur l'absence du programme de vidéos Flash d'Adobe sur ses appareils portables, le jugeant démodé et l'accusant de brider les innovations apportées par Apple. "Flash a été créé à l'ère des ordinateurs — pour les ordinateurs et les souris (..), mais à l'ère du portable il faut des appareils consommant peu de batterie, des interfaces tactiles et des standards ouvert, et Flash est déficient dans tous ces domaines", accuse M. Jobs.
Alors que la question taraude les internautes incapables de visionner sur leur iPhone, leur iPod Touch ou leur iPad des vidéos exigeant le programme Flash Player (75 % de l'offre de vidéos sur internet, selon Adobe), M. Jobs assure que Flash, qui est développé pour plusieurs systèmes d'exploitation, impose "le plus petit dénominateur commun" aux développeurs. Selon lui, "le but d'Adobe, ce n'est pas d'aider les développeurs à créer les meilleures applications pour l'iPhone, l'iPod et l'iPad" et Adobe "a été désespérément lent à adopter les améliorations apportées aux systèmes Apple".
Le patron d'Apple accuse aussi le système Flash d'être "fermé", une critique pourtant souvent adressée à Apple. Il lui reproche aussi d'entraîner des pannes à répétition, d'être gourmand en batterie et d'être mal adapté à la technologie des écrans tactiles. "Les programmes proposés par une avalanche de médias sur les appareils Apple montrent que Flash n'est plus nécessaire pour regarder des vidéos", conclut-il.
EXPOSITION UNIVERSELLE – Pour quoi faire ?
L'inauguration officielle de l'Exposition Universelle 2010 aura lieu ce soir, vendredi, en plein centre de Shanghai. Les représentants du monde entier seront reçus par Hu Jintao, président chinois, pour célébrer cette rencontre internationale. Mais qu'attendent les différents participants d'une telle manifestation ?
Un lapin, une oasis avec des palmiers et des dunes de sables, un hérisson, un îlot blanc, et pour la Chine, une pyramide inversée. Plus haute que toutes les autres infrastructures, la construction chinoise dominera les quelque 190 pays représentés.
''Meilleure ville, meilleure vie''
Coup d'envoi demain, samedi 1er mai pour l'exposition universelle de Shanghai. Le thème de cette année repose sur la conception écologique ''meilleure ville, meilleure vie''. Le site s'étend sur 5,2 km², une ville à part entière, qui réunit les bâtiments de 192 pays différents, un chiffre record malgré le désistement du Koweït, du Bhoutan et du Burkina Faso. Shanghai prévoit d'accueillir entre 70 et 100 millions de visiteurs, dont 90% de Chinois. Chaque pays a donc son pavillon et explore le thème du développement durable et de la vie urbaine à sa façon. On estime que 55% de la population mondiale vivra dans des villes en 2010. Le défi lancé aux pays du monde entier par les organisateurs de l'exposition universelle est donc d'actualité : comment permettre à l’homme de vivre mieux dans son environnement urbain ?
Shanghai sous les projecteurs
Après Paris, Londres, Osaka, Milan ou encore New-York, la Chine a choisi de se lancer dans un projet d'envergure, et compte bien en tirer profit. Réunir des constructions du monde entier sur son territoire est avant tout symbolique. Pour cela, Shanghai a dépensé 40 milliards d'euros, soit deux fois plus que pour l'organisation des Jeux Olympiques de Pékin. L'objectif est le même pour tous les pays présents : donner une image de grandeur et de puissance de son pays, qui fera le tour du globe. L'ambition est donc encore plus grande pour la Chine, en plein cœur de tensions politiques, sociales et ethniques, qui s'ouvre actuellement au monde et s'enrichit de la mondialisation à une vitesse impressionnante. Alors pour séduire tout son monde, Shanghai n'a pas hésité à mettre le paquet. Cela fait déjà vingt ans qu'elle détruit, reconstruit, déplace des centaines de milliers de Shanghaiens d'un bout à l'autre de la ville. Avec l'exposition universelle, la ville a gagné dix ans d'urbanisation. Dix lignes de métro ont été construites en cinq ans, les rues et les trottoirs ont été refaits, la ville renaît sous un nouveau visage, une face tournée vers la modernité, censée devenir une place financière et un centre de transports internationaux d'ici à 2020 comme l'avait annoncé le Conseil d'Etat. En concurrence avec Hongkong, Shanghai espère bien développer son attraction et devenir la vitrine de cette nouvelle Chine.
De 1851 à 2010
La première exposition universelle s' est déroulée à Londres en 1851. C'est l'occasion d'un rassemblement de progrès, d'innovations, finalement une espèce de marché où les investisseurs viennent montrer leurs produits, dans l'intention de se faire connaître, de signer des contrats, et de s'enrichir. Ce qui fut le cas d'ailleurs pour Mr Eiffel, qui vendit son œuvre à l'Etat français. L'exposition universelle se déroule aujourd'hui à peu près tous les quatre ans, mais a connu de grosses périodes de creux, pendant la Seconde Guerre Mondiale ou lors de la crise des années 70 par exemple. Finalement, l'exposition universelle a souvent été un prétexte pour remodeler le paysage urbain, redynamiser une ancienne zone industrielle comme c'est le cas pour Shanghai, et prouver quelque chose au monde à travers ses innovations.
On doit s'y faire, c'est comme ça, les 1er Mai ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient. Ah ! nostalgie quand tu nous tiens ... Chaque aube du temps des cerises empruntait jadis des airs de matin du grand soir et dans le plus humble défilé, mines rougeaudes et fronts populaires, tous les éternels grands enfants chaussaient encore du 36. L'utopie se portait alors en bandoulière, façon musette prolo, et la casquette de Gabin flottait sur "La Belle équipe". Vieille affaire... Désormais, plus personne ne croit en rien et même ce fameux jour-là le travail n'est pas à la Fête.
À l'époque, il est vrai,
les occasions de rassemblement n'étaient pas si nombreuses et le moindre calicot flottant
au vent des idéaux faisait figure d'emblème national. Plus la peine, par les temps qui courent, de déployer les banderoles. C'est Twitter et Facebook qui sonnent le rappel, à l'heure des réseaux sociaux communautaires et des "apéros géants" qui font peur aux préfets.
L'année dernière, pourtant, on s'y serait presque cru. Les rues de la France de Jean Ferrat avaient joyeusement fait le plein
et le "Tous ensemble" retrouvé des cortèges anti-crise résonnait déjà dans les futurs livres d'histoire. Vive la sociale ! comme disait l'autre. Le miracle
se reproduira-t-il demain ?
Les syndicats, la main sur le cœur, le jurent bien haut. Pas question pour eux de battre en retraite devant
la future réforme du même nom. Quoi qu'il en soit, ce 1er Mai 2010 sera une fois de plus un baromètre. Temps variable avec éclaircies ? Le muguet, lui, s'en fiche. Loin du petit bois de Trousse-Chemise, on s'offre, paraît-il, de nos jours, des clochettes virtuelles toutes fraîches cueillies, en ordre dispersé, sous les frondaisons d'Internet.
On dira ce qu'on voudra, mais l'époque déconne
un brin.
En agriculture comme ailleurs, c'est la guerre des images fortes. Il y a quelques mois, on s'en souvient, les producteurs de lait avaient eu recours à un très dérangeant symbole. L'épandage répété du précieux liquide nourricier créait le malaise et finalement donnait raison aux manifestants en lutte pour la sauvegarde de leurs revenus. Les céréaliers ont choisi, eux, un tout autre type d'action ce mardi. C'est en un imposant cortège de tracteurs qu'ils vont défiler dans une capitale où il faut s'attendre à des embarras qui feraient les délices d'un Boileau moderne mais qui ne manqueront pas de perturber la circulation. Toute la question est de savoir si cette façon d'attirer l'attention sera aussi éloquente - et efficace - que la précédente. Certes, le recours à une armada de Massey-Ferguson géants et autres puissants John-Deere a le mérite de ne pas passer inaperçu. Mais il peut également, on le sait bien, jouer a contrario. L'exhibition d'un matériel particulièrement impressionnant présente en effet le risque de conforter l'image de nantis qui colle plus ou moins à la peau des grands exploitants de la Beauce, du Poitou ou du Lauragais. Car telle est bien la problématique de ceux dont Michel Barnier, en 2007, lorsqu'il était ministre, souhaitait, "ponctionner" les aides au profit de secteurs moins favorisés, dans le cadre d'une Pac "plus juste". Non, les géants au pied d'argile de nos plus emblématiques régions n'ont, pour la plupart, rien à voir avec les "Crésus" du fameux sketch de Fernand Raynaud. Et beaucoup d'entre eux ne sont aussi souvent, sous la chape des emprunts et des injonctions de Bruxelles, que de "pauv' paysans". Voilà, en tout cas, ce qu'ils entendent faire résonner bien haut aujourd'hui, de la Nation à la Bastille, via la République. Avec leurs tracteurs. Et contre leurs détracteurs.
Steve Jobs s'en prend personnellement au Flash
Dans une lettre ouverte, le PDG d'Apple énumère les raisons pour lesquelles les animations et vidéos au format Flash, pourtant très répandues sur Internet, n'ont pas droit de cité sur l'iPhone et l'iPad.
Le différend entre Apple et Adobe au sujet du format Flash s'invite au plus haut niveau. Dans une longue lettre ouverte publiée jeudi, le PDG d'Apple, Steve Jobs, a détaillé les raisons qui l'ont conduit à interdire les animations et les vidéos en Flash sur l'iPhone, l'iPod touch et l'iPad. Alors que des représentants d'Adobe ont manifesté à plusieurs reprises leur incompréhension et critiqué les barrières hérissées par Apple autour de ses produits, Steve Jobs affirme que cette décision a été prise uniquement sur des critères techniques, et non commerciaux.
Le co-fondateur d'Apple fournit ainsi pas moins de six motivations à ce refus. Largement utilisé sur Internet, Flash reste un plugin «100% propriétaire» qu'Apple ne peut pas améliorer. Or, il serait lent et peu sécurisé. Il réduirait l'autonomie des appareils nomades et ne tirerait pas partie des gestes tactiles. Il ne serait pas, non plus, si indispensable pour profiter d'Internet, puisque les vidéos de YouTube et d'autres sites ont déjà été converties dans un format lisible par les appareils d'Apple, le H.264. Enfin, la création d'applications et de jeux en Flash, conçus pour fonctionner sur plusieurs plateformes, n'exploiterait pas au mieux les spécificités de l'iPhone.
«Flash a été créé durant l'ère des PC pour les PC et les souris», résume donc Steve Jobs, qui recommande à Adobe de se concentrer davantage sur le futur «au lieu de critiquer Apple pour avoir tiré un trait sur le passé». L'avenir, explique-t-il, serait aux formats ouverts sur Internet, et notamment au HTML5. Au grand dam d'Adobe, ces nouveaux outils permettent d'inclure des vidéos sur les pages Internet sans avoir besoin d'installer le plugin Flash sur son ordinateur ou son mobile. Déjà, des médias américains ont modifié leur site pour inclure de la vidéo en HTML 5, rappelle encore Steve Jobs.
Une communication de crise
Malgré tout, l'absence de Flash dans la navigation Internet figure toujours parmi les défauts les plus souvent associés à l'iPad et à l'iPhone. Elle vaut aussi à Apple des critiques répétées sur Internet. Courant avril, un salarié d'Adobe a publiquement recommandé à Apple d'«aller se faire voir». Ses concurrents en profitent aussi. En début de semaine, le responsable du développement d'Android, Andy Rubin, a comparé les restrictions d'Apple à la politique de la Corée du Nord et annoncé que les futurs téléphones Google intégreront Flash. Dans la Silicon Valley, des rumeurs suggèrent que l'affaire pourrait être portée devant la justice.
La lettre ouverte publiée jeudi montre que ces péripéties sont prises très au sérieux chez Apple. Steve Jobs avait déjà eu recours au même procédé pour sortir Apple d'autres situations de crise. Il avait répondu à Greenpeace, qui accusait les Mac d'être trop peu écologiques, s'était prononcé sur la fin des verrous sur les morceaux de musique (DRM) et avait annoncé sa maladie et son retrait temporaire. Dans cette bataille aussi technique que médiatique, Steve Jobs a toutefois évité de s'appuyer sur un allié inattendu, Microsoft, dont le nouveau système d'exploitation mobile, Windows Phone 7, ne sera pas compatible avec Flash.
Faisons-le nous-mêmes ! Quoi donc ? Eh bien tout ce qui est possible : bricoler, réparer, réhabiliter son logement, jardiner, coudre, cuisiner... Faisons-le nous-mêmes et faisons-le ensemble. Eh oui, nous le pouvons et cela nous rapproche des autres. On apprend par eux, on leur apprend aussi nos petits trucs, nos tours de mains. En effet, tout le monde n'est pas doué de la même façon pour les mêmes choses. Beaucoup ne savent pas s'y prendre et s'imaginent à tort qu'ils ne pourront jamais s'y mettre. Alors, souvent, on laisse aller et le logement se dégrade. On achète du tout fait pour se nourrir au lieu de cuisiner. On jette au lieu de réparer.
Faire soi-même et faire ensemble rend heureux, améliore les relations de voisinage, de quartier et l'on a la satisfaction d'avoir accompli quelque chose. C'est ce qu'expliquent Daniel Cérézuelle et Guy Roustang dans leur livre L'autoproduction accompagnée, un levier de changement (1).
Certaines municipalités ont créé, par exemple, des jardins familiaux, comme on avait fait, jadis, des jardins ouvriers. Il s'agit de petits terrains mis à la disposition des particuliers pour qu'ils y plantent et y cultivent ce qu'ils souhaitent : fruits, légumes ou simplement des fleurs. Ceux qui s'adonnent à cette activité s'expriment ainsi par exemple : « J'ai un jardin pour faire des économies et pour être dehors » ; « Oui, le jardin fait faire des économies. Maintenant, on n'achète plus de légumes, cela permet de boucler les fins de mois et puis les légumes sont meilleurs » ; « Quand il y en a trop, on en donne aux autres » ; « Quand on part en vacances, c'est le voisin qui vient arroser... »
Favoriser l'autoproduction accompagnée
Il en va de même pour la réhabilitation du logement. Ainsi cette mère qui vit seule avec ses huit enfants. Son fils de 17 ans traînait dans les escaliers. Une action de réhabilitation a été entreprise. Le garçon a étonné tout le monde en s'y mettant lui aussi. Il a refait la douche, posé le carrelage, etc. Il n'a plus maille à partir avec la police et la justice. Il a repris une formation. Dans Ouest-France, nous avons cité de beaux exemples de ce genre, pratiqués dans l'Ouest. Chaque fois, ils témoignent de l'amélioration des rapports sociaux. Ce qui est aussi important que les effets techniques et doit inciter à les soutenir.
« En produisant des biens et des services pour notre propre consommation et celle de notre entourage, nous apprenons l'autonomie au quotidien. Ces pratiques sont une occasion de coopérer, d'échanger, de donner. Elles ont un rôle de construction de la personne et de socialisation. » (1).
On attribue souvent le « déficit éducatif » au manque d'emploi, mais des spécialistes estiment qu'il est aussi le résultat du manque de faire, du manque de réalisations concrètes personnelles. En ce 1er mai, fête du travail, il est bon d'évoquer le travail aussi sous ces aspects. Il y a en effet des gestes qui parlent et du travail personnel qui forme celui qui le pratique. Un de nos grands généraux disait à ses soldats : « Fais-le ! Ça se fera et ça te fera ! ».
Encore faut-il aider à l'autoproduction, c'est-à-dire l'accompagner, la soutenir, orienter ceux qui désirent se lancer dans des savoir-faire de la vie quotidienne. Là, nous ne sommes pas impuissants. Les personnes en difficultés sociales, il faut le répéter, ont des capacités. Elles sont détentrices d'un potentiel qui a pu se trouver bloqué et qui peut être libéré et développé.
Pour toutes ces raisons, il est important et urgent de faire connaître et de diffuser cette démarche d'accompagnement à l'autoproduction. Il faut pour cela des « politiques appropriées associant acteurs privés et institutions publiques » (1).
La Belgique, premier pays européen à interdire le voile intégral musulman
Sans gouvernement et plongée dans une grave crise politique, la Belgique est néanmoins devenue jeudi le premier pays occidental à interdire le port du voile islamique intégral dans tout l'espace public, avant la France qui prévoit de présenter un texte en mai.
L'unanimité, pour une fois
Pour une fois unanimes, quelle que soit leur couleur politique ou leur appartenance linguistique, les députés belges ont voté par 136 voix sur 138 députés présents un texte interdisant le port du voile, non seulement dans tous les services publics, mais aussi dans l'intégralité de l'espace public y compris la rue. « L'image de notre pays à l'étranger est de plus en plus incompréhensible mais, au moins, par rapport à l'unanimité qui va s'exprimer au sein de ce Parlement sur ce vote interdisant la burqa et le niqab dans notre pays, il y a un élément de fierté à être Belge », s'était félicité avant le vote le député libéral Denis Ducarme.
« Nous espérons être suivis par la France »
« Nous sommes le premier pays à faire sauter le verrou qui a mis bon nombre de femmes en esclavage et nous espérons être suivis par la France, la Suisse, l'Italie, les Pays-Bas, les pays qui réfléchissent », a-t-il ajouté. Seule une toute petite partie de la communauté musulmane est concernée, le port du voile intégral étant un phénomène marginal en Belgique.
Le texte ne parle pas explicitement de burqa ou de niqab; il prévoit que les personnes qui « se présenteront dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu'ils ne soient plus identifiables » seront punis d'une amende et/ou d'une peine de prison de un à sept jours. Des exceptions sont toutefois prévues pour les événements festifs comme les carnavals, s'ils ont été autorisés par décision municipale.
Doutes sur l'utilité de la loi
Certains experts ont émis des doutes sur l'utilité de cette loi. Ils ont fait remarquer que des règlements de police interdisant de cacher son visage sont déjà en vigueur dans la plupart des communes belges concernées. Depuis un an et demi, des femmes portant un voile intégral sont régulièrement verbalisées. En 2009, 29 procès-verbaux ont été dressés par la police sur l'ensemble de la région de Bruxelles-Capitale pour port de la burqa dans un lieu public.
POUR INTERDIRE LE PORT DU VOILE.
jeudi 29 avril 2010
Crise de la dette : "L'Europe est menacée de déclassement"
Jean-François Jamet est économiste à la Fondation Robert-Schuman. Il enseigne l'économie politique de l'Union européenne (UE) à Sciences-Po. Selon lui, la crise qui frappe la Grèce et menace d'autres Etats européen est un test de crédibilité pour l'UE. Faute de s'attaquer rapidement au problème de sa dette, la France pourrait à son tour être en danger dans quelques années. A terme, c'est l'Europe tout entière qui est menacée de déclassement.
Après la Grèce (BB+), c'est au tour du Portugal (A-) et de l'Espagne (AA) de voir leur note abaissée. La situation dans ces trois pays est-elle comparable ?
Donner une note à la dette publique d'un pays revient à définir la probabilité que cet Etat fasse faillite. Les pays considérés comme sans risque sont notés entre A et AAA. C'est le cas de tous les pays de la zone euro en dehors de la Grèce. Sa note a atteint un niveau BB, qui correspond aux obligations "pourries", c'est-à-dire que son risque de faillite est jugé extrêmement élevé.
Les notes de l'Espagne et du Portugal ont été baissées mais restent dans les A : les agences de notation ne considèrent pas qu'il y a un risque élevé de faillite, mais que la situation des finances publiques se détériorent rapidement. La crainte est que ces pays, confrontés à une croissance faible dans les années qui viennent, voient leur dette publique augmenter substantiellement.
Quelles sont les conséquences pour ces Etats ?
A mesure que la note de la Grèce se dégrade, les taux d'intérêt demandés à l'Etat augmentent. Ils sont aujourd'hui autour de 15 % pour des emprunts à trois ans, ce qui est extrêmement élevé. Ces taux d'intérêt rendent la charge de la dette plus lourde, et précipite in fine le risque de faillite. La seule solution pour la Grèce est alors de recourir à des prêt d'autres Etats ou du FMI. La situation est loin d'être aussi dramatique pour l'Espagne ou le Portugal, mais les taux d'intérêt qu'ils doivent payer sur leur dette publique augmentent également.
Comment ces trois pays en sont-ils arrivés là ?
La Grèce, qui connaît depuis les années 90 une dette proche de 100 % du PIB, n'a pas fait les efforts pour faire baisser cette dette, et a menti sur l'Etat de ses finances. On s'aperçoit aujourd'hui que son déficit public est de 15 % par an, avec une croissance négative, et que la dette publique va exploser de façon exponentielle de 15 points par an environ. C'est une situation tragique.
Le cas de l'Espagne est tout à fait différent. Avant la crise, ce pays avait une dette publique faible, en dessous de 60 % du PIB, avec un excédent budgétaire. Le problème, c'est qu'elle a enregistré un fort recul de son PIB et une explosion des déficits avec la crise. La dette espagnole était en 2009 de 54 %, et les prévisions de la Commission européenne pour 2010 sont de 66 % et de 74 % en 2011. On est loin du niveau de la Grèce, et même de certains autres pays de la zone euro. La crainte des agences de notation est que le prix de cette dette soit très élevé pour l'Espagne, ce qui entraînerait une stagnation de l'économie pour les dix prochaines années.
Si la dette espagnole est inférieure à celles d'autres pays européens, pourquoi est-elle visée par les marchés ?
Une forme de panique s'est emparé des marchés. Si la Grèce peut faire faillite sans obtenir une aide rapide de l'Europe, que se passera-t-il si l'Espagne, qui ne représente non pas 2 % du PIB de la zone euro comme la Grèce, mais environ 10 %, entre en faillite ? En outre, les marchés sont très conscients de l'effet "boule de neige" : si la panique s'installait, les taux d'intérêts augmenteraient en Espagne et rendraient sa dette insoutenable. On voit là le rôle des agences de notation qu'on dit "pro-cyclique" : quand tout va bien, elles ont tendance à ne pas voir les risques, et quand tout va mal, elles ont tendance à les amplifier.
Un pays comme la France est-il menacé de contagion ?
La France avait une dette publique relativement faible, de l'ordre de 20 %, lorsque la croissance a commencé à ralentir au début des années 80. A la fin des années 80, elle était déjà autour de 35 % et à la fin des années 2000 elle atteignait en gros 60 %. Avec la crise, elle a fait un bond en avant : 77 % en 2009 (1 489 milliards d'euros), et on estime qu'elle atteindra 82 % en 2010. Ce que voient les observateurs, c'est que la dette publique ne cesse d'augmenter. Cette situation réclamerait une certaine forme de rigueur. Or ce n'est visiblement pas le chemin que prend le gouvernement. La France est d'autant moins crédible qu'elle n'a pas connu un seul excédent budgétaire depuis le début des années 80. Le problème, c'est que le déficit public français est aujourd'hui considérable, autour de 8 % du PIB. S'il reste à ce niveau encore quelques années, les marchés commenceront à s'inquiéter sérieusement et on pourrait se retrouver dans deux ou trois ans avec une crise de la dette en France. On n'en est pas encore là.
Est-il envisageable que les marchés s'attaquent à la cinquième économie mondiale ?
Pas à court terme. A moins qu'il y ait une propagation générale de la crise de la dette en Europe, ce qui supposerait qu'avant la France, d'autres pays soient touchés. Dans ce cas, l'ensemble des Etats européens verrait ses taux d'intérêt augmenter, et la France aurait encore plus de mal à réduire ses déficits. Ce qui se joue actuellement dans les Etats du sud de l'Europe, c'est justement la crédibilité de l'ensemble des Etats européens. Cette crédibilité repose sur deux aspects : réduire les déficits rapidement en sortie de crise et, en cas de risque de faillite, être capable d'une forme de solidarité européenne, dont la démonstration n'a pas encore été faite.
Pourquoi la zone euro est-elle l'espace économique le plus attaqué par les marchés ?
L'Europe n'est pas la zone géographique la plus touchée par la crise, car sa croissance était déjà faible. Mais c'est précisément son problème. Dans les pays à croissance forte, on peut se permettre des déficits, car la croissance de demain permettra de réduire la dette. Or l'Europe part d'une croissance structurelle faible. La question qui se pose est celle-ci : l'Europe sera-t-elle capable de résoudre le problème de la dette sans tomber dans une croissance atone avec les conséquences sociales que cela peut comporter ?
L'Europe est-elle menacée de déclassement ?
Oui. C'est une question qui se pose, au-delà de cette crise, depuis une petite dizaine d'années. L'Europe est-elle capable de retrouver un leadership dans le monde et une cohérence économique sur le plan continental ? C'est une question qui n'a pas été résolue, et l'Europe va en payer le prix. La crise a simplement fait apparaître ce problème plus vite que prévu. Il est évident qu'en l'absence de gouvernement économique consensuel et réactif, on peut craindre un déclassement de l'Europe. Si le chacun pour soi continue de régner, certains pays vont être confrontés à des difficultés considérables. Dans un espace aussi intégré que la zone euro, l'ensemble des Etats européens en pâtira.
Propos recueillis par Soren Seelow
Le scepticisme à l'encontre de l'Europe est de retour dans le débat politique
L'"euro-inquiétude" gagne du terrain en France. Chez les responsables de la majorité comme de l'opposition, la première préoccupation est d'éviter la propagation de la crise grecque et de répondre à l'exigence de solidarité européenne. Les uns et les autres, cependant, mesurent que la crise risque d'alimenter le scepticisme à l'encontre de l'Europe.
Intervenant, mercredi 28 avril, devant le "Club des 27" - les représentants des groupes parlementaires de droite des 27 Etats membres de l'Union européenne, réunis à Paris -, le secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, Pierre Lellouche, s'est fait l'écho de ces craintes. "La crise et l'incapacité de ses institutions à y répondre accélèrent l'éloignement du peuple", a-t-il estimé, constatant "une montée des courants xénophobes et de la tentation du chacun pour soi". "Ce printemps est le printemps de tous les dangers", a jugé M. Lellouche.
Pour le gouvernement, l'exercice est délicat. Il entend prendre part au plan de "sauvetage" de la Grèce, tout en prenant garde de ne pas paraître se porter au secours d'institutions européennes que certains, à droite comme à gauche, accusent d'avoir contribué à la crise actuelle.
Les tenants du non au référendum sur la Constitution européenne et au traité de Lisbonne donnent de la voix. "Il faut d'urgence apporter un secours au peuple grec et faire plier la Banque centrale européenne (BCE), dont la responsabilité et l'action doivent être mises en cause", estime la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet. Selon elle, "la recherche permanente de convergence des politiques mises en oeuvre sur les règles de la BCE, les critères de Maastricht et du pacte de stabilité aboutit à des déséquilibres qui permettent aux spéculateurs de mettre des pays au bord d'une situation de faillite".
"TIRER LES LEÇONS DE LA CRISE"
Lors d'un rassemblement devant l'Association française des banques, à Paris, le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'est dit convaincu que "le tour de la France viendra", en s'élevant contre l'"impunité des banques et des spéculateurs". Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, accuse le gouvernement français de "jeter 6,3 milliards d'euros (le montant du plan français d'aide à la Grèce) par la fenêtre". "On ferait mieux d'acter avant qu'il ne soit trop tard que ce système est suicidaire", estime le député de l'Essonne.
Le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, à l'initiative de la réunion du "Club des 27", appelle pour sa part à un renforcement de la "gouvernance économique" de l'Europe. "Laisser la Grèce à ses problèmes serait la victoire des spéculateurs. La politique, c'est aussi la solidarité dans les moments difficiles", a-t-il répondu indirectement à ceux qui critiquent le plan de soutien à la Grèce. Il a cependant estimé "vital pour l'Europe de tirer les leçons de cette crise", plaidant notamment pour une convergence des stratégies de politique économique de la France et de l'Allemagne.
"Le moment est grave", a également reconnu Michel Barnier, vice-président du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen, mettant lui aussi en garde contre "le retour au protectionnisme, aux réflexes nationaux et au populisme". "L'Europe n'est pas une option, elle est une nécessité vitale, s'est exclamé le député européen. Ou nous sommes ensemble ou nous ne sommes plus."
Pourtant, même dans les rangs de l'UMP, certains redoutent une fuite en avant. Constance Le Grip, nouvelle élue au Parlement européen, a appelé l'attention sur "le déficit démocratique qui peut menacer un gouvernement économique européen". "Faisons attention à ne pas construire une usine à gaz que nos concitoyens et les élus nationaux rejetteraient, à juste titre, comme des entraves à la souveraineté nationale", a souligné l'ancienne conseillère de l'Elysée auprès des parlementaires.
Le Parti socialiste, pour sa part, presse la France et les gouvernements européens d'agir au plus vite pour prévenir les risques de contagion. A l'Assemblée, il a approuvé en commission le plan d'aide à la Grèce, tout en jugeant le taux d'intérêt (5 %) fixé par l'accord européen trop élevé. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a jugé "urgent" que "l'Europe force pour réguler le système financier, sinon nous aurons d'autres Grèce".
Patrick Roger
Ces musulmanes qui acceptent la polygamie
Selon le secrétariat général de l’immigration, en 2008, 180 000 personnes vivaient en France dans des familles polygames
L’affaire de l’homme accusé d’entretenir des femmes vivant d’aides sociales a relancé le débat sur la polygamie Interdite par la loi et strictement encadrée par l'islam, la polygamie perdure chez certains musulmans de France. Les femmes l'acceptent, parfois pour des motifs religieux, mais aussi pour échapper à la tutelle familiale.
En se mariant, le musulman « a complété la moitié de sa religion », proclame une citation attribuée au prophète. Le Coran comprend aussi de nombreux versets exhortant au mariage. Pour y satisfaire, nombre de musulmanes en France
sont prêtes à des concessions comme l'acceptation du statut de « co-épouse » grâce à un mariage religieux, célébré discrètement par un imam, en présence d'un tuteur de la femme et de deux témoins. « Nous savons que la pratique existe dans la communauté », avoue-t-on à la Grande mosquée de Paris.
Evoquant le conjoint de la femme voilée verbalisée pour niqab au volant, la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, a pressé les imams pour que cette situation « ne se reproduise pas, parce que ce n'est pas une situation acceptable dans notre pays ».
Avant de célébrer un mariage religieux, l'imam, comme le prêtre, le pasteur et le rabbin, doit exiger un certificat de mariage civil sous peine de se mettre hors la loi, avec le risque d'une peine de 2 ans de prison. Mais des imams autoproclamés n'hésitent pas à ignorer cette disposition d'autant que la transgression est difficile à prouver puisque le mariage n'est pas « sacralisé » dans une mosquée mais n'importe où, avec une dot symbolique et un repas.
C'est le désir de se libérer de sa famille qui a conduit Meriem à sacrifier à cette pratique : « A plus de 30 ans, je vivais encore chez mes parents qui sont conservateurs. Il était hors de question de sortir sans leur permission. »
Grâce à une amie, elle a connu un commerçant marié prêt à lui payer un logement. « Comme croyante, je suis dans les règles et, comme femme, je peux avoir une vie intime sans craindre d'offenser mes parents », explique-t-elle.
Par moments, le fonctionnement de l’Union européenne fait vraiment penser à cette boutade que lâcha un jour Winston Churchill à propos des États-Unis : « Vous pouvez toujours compter sur les Américains pour agir comme il faut, une fois qu’ils ont épuisé toutes les autres possibilités. » Voilà désormais trois bons mois que la zone euro traverse une période de turbulences qui va croissant. Trois mois au cours desquels les 16 États partageant cette monnaie ont tergiversé autour d’une question qui paraissait, au départ, raisonnablement simple : comme gérer les difficultés d’un des membres du club, de taille très modeste, la Grèce.
Péripéties et palinodies se sont succédé. Aux deux bouts de la chaîne, la Grèce, cigale passablement récidiviste, et l’Allemagne, fourmi quelque peu butée. Entre les deux : des pays (comme la France) affichant la vertu mais rêvant de voir céder Berlin, des institutions communautaires s’exprimant de manière d’autant plus solennelle qu’elles n’ont guère de prise sur les événements. Du coup, les tensions se sont exacerbées sur les marchés financiers. Aujourd’hui, la Grèce subit des taux d’intérêt deux fois plus élevés qu’en février, et un pays comme le Portugal se trouve désormais soumis à une forte pression des marchés financiers. L’incendie va-t-il en rester là ?
Espérons que oui. L’orage vécu sur les places financières ces derniers jours semble avoir provoqué une sorte d’électrochoc conduisant à resserrer les rangs. Un sommet de la zone euro a été convoqué pour le 10 mai (date soigneusement choisie pour se situer après un scrutin régional délicat en Allemagne) et, en coulisse, on travaille activement pour bâtir un plan enfin crédible. Fait encourageant : au Portugal, le gouvernement et l’opposition ont annoncé leur volonté de « travailler ensemble » afin de renforcer « la confiance en l’économie portugaise », ce qui a interrompu le plongeon de la Bourse de Lisbonne. Voilà un exemple à méditer pour tous les pays confrontés à des impasses, qu’elles soient financières ou politiques.
Guillaume Goubert
Angela Merkel au centre des critiques
Après l’avoir freiné des quatre fers, la chancelière se dit favorable à une aide à la Grèce
« Isolée en Europe, isolée à la maison », titrait mardi 7 avril un grand quotidien allemand, le Süddeutsche Zeitung, pour dépeindre la situation dans laquelle se retrouve Angela Merkel depuis lundi. La chancelière expliquait alors dans une déclaration précipitée devant la presse, que Berlin était prêt à « voter en urgence » l’aide à Athènes, estimée à 8,4 milliards d’euros pour 2010, dès la semaine prochaine.
Le feu vert ne dépendait plus que du « programme crédible et réaliste » qu’Athènes doit s’engager à mettre en œuvre et que le gouvernement de Georges Papandréou négocie actuellement avec les représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la commission de Bruxelles.
L’aide sera planifiée sur trois ans précisait la chancelière. Elle soulignait s’être entretenue à ce propos avec Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, qui était invité mercredi 28 avril à Berlin pour répondre aux questions des ministres et des dirigeants des groupes parlementaires au Bundestag, aux côtés de Jean Claude Trichet, le président de la BCE, invité lui par le ministre des finances, Wolfgang Schäuble. Angela Merkel soulignait certes dès lundi qu’il s’agit avant tout de « défendre l’euro ». Elle se félicitait également de la participation du FMI aux négociations en cours, une présence due à ses exigences.
Le tournant d’Angela Merkel a déjà semé le désarroi
Il n’empêche ! Pour l’opinion publique, la chancelière paraît avoir « tourné casaque ». Elle avait freiné des quatre fers pendant des semaines l’aide européenne à la Grèce, ce qui lui a valu le surnom de « Madame non » chez ses principaux partenaires de la zone euro, exaspérés. Chez elle, la « chancelière de fer » tirait profit de son attitude intransigeante, jusqu’à lundi. Depuis, c’est le chaos.
Les trois quarts des Allemands restent en effet hostiles à l’aide à la Grèce. Et Angela Merkel a flatté cette tendance, à la veille des élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le premier Land d’Allemagne, le 9 mai, un scrutin qui a valeur de « petites élections fédérales ».
Le tournant d’Angela Merkel a déjà semé le désarroi dans les rangs de sa coalition avec le parti libéral et les députés de base de l’Union chrétienne CDU/CSU, sont abreuvés depuis lundi de mails d’électeurs furieux. Les médias multiplient les attaques contre une politique « incompréhensible ». L’opposition, sociaux-démocrates en tête, fait feu de tout bois sur « le mensonge » démasqué de la chancelière.
Michel VERRIER, à Berlin
Les agences de notation ont-elles trop de pouvoir ?
La Commission européenne a appelé mercredi 28 avril les agences de notation à agir de manière « responsable », après la décision de Standard & Poor’s de diminuer la note de la Grèce. Cette annonce a provoqué une forte baisse de l’euro. Jean-Paul Gauzès, député français (UMP-PPE) au Parlement européen et rapporteur d’un projet de loi pour réglementer le secteur, s’interroge sur leur influence néfaste sur l’économie mondiale
« Les marchés et les décideurs accordent aux agences de notation beaucoup plus d’influence qu’elles n’en méritent. Elles ne sont que des indicateurs parmi d’autres, avec leurs risques d’erreur et d’incompétence. Or, tout le monde constate leur impact sur les marchés. Une mauvaise appréciation de leur part, et les investisseurs perdent leur confiance dans le pays concerné.
Ces agences réagissent beaucoup trop dans l’instant. Un jour une bonne note, le lendemain une mauvaise. C’est de nature à perturber les marchés. Et ce n’est pas raisonnable. La question de la dette de la Grèce ne date pas d’aujourd’hui, alors que tous les problèmes semblent surgir d’un coup et menacent de déclencher une vague de panique. Comment ne pas soutenir l’appel de la Commission européenne à un peu plus de retenue ?
Tant que les investisseurs n’utiliseront qu’un seul critère d’évaluation, il y aura un risque d’erreur
Pendant des années, les trois grosses agences du secteur, Mood’ys, Standard & Poor’s et Fitch ont surnoté des produits financiers toxiques, ce qui a joué un rôle dans le déclenchement de la crise financière. Aujourd’hui, elles se montrent très sévères avec les États par un retour de balancier.
Leur prudence peut déboucher sur un autre type de crise… À certains égards, on peut considérer que le monde se porterait mieux sans elles. C’est le problème du thermomètre. Quand votre instrument n’est pas très fiable, vous pouvez être amené à prendre de mauvaises mesures.
Pour leur défense, les agences précisent qu’elles se bornent “à donner des indications”, que “c’est aux investisseurs de vérifier et qu’ils en ont les moyens”. Lors de ses discussions pour réglementer la profession, le Parlement européen avait évoqué la création d’une agence européenne de notation parapublique. Pas sûr que cela règle la question de l’objectivité. Tant que les investisseurs n’utiliseront qu’un seul critère d’évaluation, il y aura un risque d’erreur. »
Recueilli par Olivier TALLÈS
Action des agriculteurs. Question de blé...
Partager ? Jamais. À eux le gâteau, aux autres agriculteurs des miettes. Les céréaliers ont longtemps fait des jaloux à l'intérieur même du monde agricole. Et pour cause, ils étaient les principaux bénéficiaires des aides agricoles européennes. Dans les couloirs mêmes de la FNSEA, le syndicat majoritaire, on les appelle alors méchamment, et sans doute injustement, « boursorama.com ». En référence à leurs placements boursiers.
Ce trésor de guerre, les céréaliers le considéraient comme un avantage acquis. C'était compter sans la fronde des éleveurs et le travail de lobbying mené auprès du gouvernement. En 2008, lors du congrès de la FNSEA à Nantes, éleveurs et céréaliers mettent pour la première fois leur différend sur la place publique.
Convaincu de la nécessité de mettre fin à cette injustice, Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, impose l'année suivante un revirement brutal. Dans la douleur. Et oblige les céréaliers à partager avec les autres filières. Au plus mauvais moment, alors que les cours des céréales se replient. En deux ans, les exploitants de Champagne, du Bassin parisien ou de la plaine de Caen ont vu leurs revenus chuter de 61 %.
Difficile d'encaisser une chute aussi brutale sans réagir. Sont-ils pour autant « fauchés comme les blés » pour reprendre leur slogan ? C'est sans doute vrai pour certains. Ceux qui ne bénéficient pas des meilleures terres, sont à la tête d'exploitations modestes. Ou traînent des charges d'endettement trop élevées. Mais le désastre demande à être nuancé. En 2006, avant la flambée du cours des céréales, selon Agreste, le service statistiques du ministère de l'Agriculture, le revenu net annuel par actif agricole était de 11 600 € en Bretagne et de 57 800 € en Ile-de-France.
Pour Jean-François Guitton, militant de la Confédération paysanne, « certains céréaliers sont à plaindre. Mais ils ont aussi été les grands gagnants de la Politique agricole commune depuis 1992, et ont globalement refusé tout type de régulation quand les cours étaient bons ».
Les manifestants d'hier ont-ils eu raison de crier au loup ? Oui, car même si les cours repartent demain à la hausse, plus rien ne sera comme avant. Sur les riches terres ukrainiennes, longtemps sous-exploitées par les autorités soviétiques, germent de nouvelles concurrences.
C'est là qu'il faut être. Les plus puissants l'ont bien compris. Champagne céréales (8 354 agriculteurs), première coopérative céréalière française, dispose ainsi déjà d'une filiale en Ukraine. Elle a pris des parts dans AgroGénération, la société montée par Charles Beigbeder pour y acheter des terres. Et cultiver en Europe de l'Est 100 000 hectares d'ici à 2012.
Patrice MOYON.
La loi sur le voile intégral votée dès septembre ?
Présenté en Conseil des ministres, le 19 mai, le texte sera examiné par les députés en juillet.Le PS serait prêt à le voter si le gouvernement suit l'avis réservé du Conseil d'Etat. Peu probable.
A l'Assemblée en juillet. François Fillon a confirmé, hier, que le projet de loi sur l'interdiction du port du voile intégral serait présenté en conseil des ministres le 19 mai. Il sera inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale au début de la session extraordinaire, début juillet. Objectif affiché : une adoption à la mi-septembre. Pour tenir ce calendrier, le texte devrait être adopté courant juillet à l'Assemblée nationale et début septembre au Sénat, ce qui serait très rapide. Le Premier ministre n'exclut pas de demander l'urgence (une seule lecture par assemblée), mais n'annoncera son choix que le 19 mai.
Un texte simple. Le texte sera « simple, court, basé sur le respect de la dignité de la personne, de l'égalité hommes-femmes et en dernier lieu sur les motifs de sécurité qui peuvent solidifier juridiquement le dispositif mais qui ne sont pas le coeur du débat », a précisé le chef du gouvernement. Il s'agira du second volet législatif sur ce dossier après l'examen, le 11 mai, d'une résolution, acte symbolique fort mais sans pouvoir contraignant.
Consultations. Fillon veut aller vite. Mais il compte aussi consulter les dirigeants religieux et politiques. Après les représentants des communautés juive et musulmane de France, il recevra dans la semaine le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, et le président de la Fédération protestante de France, le pasteur Claude Baty. Il demandera leur avis, la semaine prochaine, aux dirigeants des partis politiques. Hier, soucieux d'apaiser le débat, il a invité les députés UMP à « éviter tout amalgame et toute stigmatisation » des Français musulmans.
Le PS partagé. Les socialistes demandent au gouvernement de rechercher « la concorde républicaine ». Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, indique que ses députés pourraient voter la loi si la procédure d'urgence n'était pas enclenchée. Martine Aubry demande au gouvernement de se conformer aux réserves du Conseil d'État. Ce qui est peu probable. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, assure que les socialistes voteraient « contre une loi d'interdiction générale », qui serait « inapplicable ». Certains élus PS (Manuel Valls, Aurélie Filippetti...) sont toutefois prêts à suivre le gouvernement, même s'il prend le « risque juridique » de ne pas suivre le Conseil d'État.
La droite aussi. François Goulard, député UMP (Morbihan), envisage de ne pas voter le texte. Il veut ainsi manifester son « refus d'entrer dans cette conception de la politique qui consister à agiter des chiffons ». Le Nouveau Centre souhaite de son côté qu'on recherche « un très large consensus » sur ce dossier. L'allié centriste de l'UMP a prévenu qu'il « s'opposerait à toute procédure d'urgence ». Partisan d'aller vite, Jean-François Copé, patron des députés UMP, a regretté que certains aient soulevé des « querelles de procédure ».
Le plus dur de la crise « grecque » (voir mon blog) est, hélas, loin d'être passé. À leur manière, débridée et moutonnière, hystérique et spéculative, les marchés rappellent, cyniquement, que le match entre eux et les États de la zone euro ne fait peut-être que commencer. Autrement dit, les scénarios du pire reprennent vigueur : contagion de la crise grecque, éclatement de l'euro, déflagration sociale. Scénarios largement favorisés, il est vrai, par les failles de la solidarité européenne et le laxisme gestionnaire et budgétaire de certains pays.
Hier, on pouvait se rassurer à bon compte en se disant que la Grèce, c'est moins de 3 % de la production de richesse de l'Union. Marginal, epsilonesque. Aujourd'hui, avec la pression mise sur le Portugal ¯ et demain pourquoi pas l'Espagne ¯, ce n'est plus un maillon faible de l'Union qui est en jeu. C'est l'Union elle-même qui se retrouve au centre de l'offensive, à portée de fusil des spéculateurs.
Mais le Portugal et l'Espagne, voire l'Irlande, ça n'a rien à voir avec la Grèce, diront les esprits cartésiens. Certes . Leur endettement reste moins élevé. Apparemment, ils ne maquillent pas leurs comptes. À l'évidence, ils ne pratiquent pas l'indiscipline budgétaire comme sport national. Assurément aussi, ils ont une vraie administration des impôts.
Soit, mais les marchés, dans leur aveuglement panurgique, spéculatif et amoral, ne s'embarrassent pas de ce genre de considération. Ils attaquent là où ils sentent que c'est fragile et où ça peut rapporter gros. La Grèce d'abord, puis le Portugal, puis... En provoquant l'envolée des taux d'intérêts et le risque d'asphyxie financière, le message agressif des marchés est clair. La pérennité de l'Europe et de l'euro, c'est le cadet de leurs soucis. Bref, la sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus tout à fait un fantasme, l'éclatement de l'euro n'est plus une simple prévision d'eurosceptique à tous crins.
Le scénario catastrophe n'est pourtant pas une fatalité. À court terme, une fois passées les élections régionales allemandes (le 9 mai), on peut même espérer que les politiques européens feront, aux côtés du FMI, le minimum vital pour cimenter la solidarité autour du maillon faible grec et bloquer l'effet domino.
Pour peu que Angela Merkel y mette un peu du sien ¯ et cela se dessine dans ses déclarations ¯ la résolution de la crise de liquidités immédiate est à portée de bourse. C'est en tout cas son intérêt économique bien compris. Puisque l'Europe reste le principal débouché de l'Allemagne, mieux vaut qu'elle reste stable et en bonne santé, en mesure d'acheter allemand pour tout dire. C'est aussi l'intérêt de la France dont les deux tiers des exportations sont concentrées sur l'Union... Et dont les banques sont les premiers prêteurs de l'État grec.
La Grèce, et le cas échéant, le Portugal, peuvent être sauvés de l'étranglement financier. Mais aucun chèque de soutien massif de l'Europe ou du FMI ne saurait les guérir de leurs maux structurels et les rendre solvables comme par miracle. Tant que la Grèce vivra au-dessus de ses moyens et ne donnera pas de gages solides sur sa capacité à restaurer durablement et de façon autonome son économie ¯ sa compétitivité pour employer le gros mot qui fâche à Athènes ¯ elle restera le boulet et le « paria » de l'Europe, la cible toute désignée des spéculateurs.
Disons-le aussi nettement, tant que l'Europe n'aura pas de politique économique coordonnée digne de ce nom, c'est toute l'Union qui demeurera dans l'oeil du cyclone.
Crise grecque : le Crédit agricole exposé à hauteur de 850 millions d'euros
Le Crédit agricole est exposé à hauteur de 850 millions d'euros à la dette d'Etat de la Grèce, dont 600 millions pour sa filiale grecque Emporiki, a annoncé mercredi 28 avril la banque française.
Alors que la note de la Grèce a été reléguée mardi dans la catégorie des investissements spéculatifs par l'agence de notation Standard & Poor's, les banques françaises, en raison de leurs engagements dans le pays, sont confrontées à la défiance des marchés. Les investisseurs redoutent les conséquences que pourraient entraîner sur ces banques un défaut de paiement ou une restructuration de la dette de la Grèce.
Le titre du Crédit agricole a ainsi chuté mardi de 3,41 % à 11,05 euros à la Bourse de Paris, après avoir dégringolé de plus de 7,6 % en cours de séance, la Société générale limitant quant à elle son repli à 0,33 %.
Début avril, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait cherché à rassurer les marchés, expliquant que l'exposition des établissements français en Grèce ne suscitait "pas d'inquiétude particulière".
mercredi 28 avril 2010
Une étude met en avant le "syndrome du stress informatique"
Les ordinateurs sont devenus les compagnons de notre quotidien, que ce soit pour notre travail ou dans notre vie personnelle. Mais lorsque la machine fait des siennes, la crise de nerfs n'est jamais bien loin ... Une étude américaine du Chief Marketing Officer Council (CMOC), une organisation qui regroupe 4 500 directeurs marketing de 70 pays, s'est penchée sur ce qu'elle nomme le "syndrome du stress informatique".
"Les ordinateurs sont devenus tellement importants qu'ils sont devenus une épée à double tranchant", souligne Murray Feingold, un médecin cité dans cette étude. "Quand ils fonctionnent bien, (les ordinateurs) sont formidables. Mais quand quelque chose ne va pas, nous paniquons tout de suite – c'est ce que j'appelle le syndrome du stress informatique."
Sur le panel de 1 000 personnes interrogées, 64 % affirment que leur "ordinateur a déjà été source d'angoisse ou d'anxiété". Les causes principale sont les ralentissements du système (51 %), la lenteur au démarrage (36 %), les infections par des virus (16 %), l'impossibilité de se connecter à Internet (15 %), ou un Wi Fi instable (14 %).
HOTLINES INSATISFAISANTES
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec l'affirmation de 78 % des sondés d'être bons en informatique, et capables de résoudre seuls les problèmes que leur ordinateur peut leur poser. Une confiance ébranlée lorsque la machine devient capricieuse, génératrice de stress.
Lorsque le problème survient, 64 % des personnes interrogées se passent de professionnels, en tentant de réparer seules (37 %), en demandant de l'aide à un ami ou un membre de la famille (18 %), ou... en ne faisant rien (9 %). Seules 15 % en appellent à leur hotline (Internet ou fabricant de leur ordinateur), ou se rendent dans une société de réparation informatique (7 %). Ce faible score est dû aux performances jugées insatisfaisantes de ces centres d'aide, couplé à la longueur de l'attente avant d'avoir un technicien au téléphone et au coût du service.
L'étude appelle à trouver un moyen pour rendre les machines moins frustrantes, et à l'amélioration des services d'aide techniques.
Le Monde.fr
Les fondamentalistes musulmans sont ravis de la dramatisation qui grandit autour du voile intégral. Ils l'entretiennent à coups de déclarations destinées à mettre la République en contradiction avec son attachement aux libertés individuelles.
C'est pourquoi ils se sont empressés de donner la meilleure publicité à la modeste contravention -22 euros- visant une Nantaise qui tenait un volant emballée dans ses draperies. La stratégie est établie : les fanatiques crient à la discrimination pour mieux solliciter la sympathie des musulmans modérés, lesquels n'ont pourtant pas envie d'être amenés à cautionner, par solidarité communautaire, des pratiques obscurantistes venues d'Arabie saoudite.
Même au nom du droit des femmes, cause prioritaire et irréfutable, députés et sénateurs sont confrontés à un choix hautement sensible maintenant que le débat parlementaire est fixé à juillet. Ils doivent avant tout veiller à ne pas se faire éjecter de la ligne de crête de la constitutionnalité alors qu'en mars le Conseil d'Etat a déjà estimé qu'une interdiction globale du voile intégral manquerait de « fondement juridique incontestable ».
Sous couvert de joutes parlementaires, l'opinion publique est prise à témoin : le bon peuple sera invité à dire ultérieurement, dans le silence des urnes, tout le bien qu'il pense des partisans de l'interdiction du voile intégral même si celle-ci est contestée par les juristes, dont on ne manquera pas, le moment venu, de dire qu'ils chipotent à l'excès.
Le vrai enjeu est la représentation que le civisme républicain va donner de lui-même. Méfions-nous des dérives possibles. Autant il est évident que les fanatiques d'une religion, quelle qu'elle soit, ne méritent pas la moindre sollicitude, autant la place de l'islam en France doit être défendue. Le profil du musulman polygame et fraudeur brandi par le ministre Hortefeux est un repoussoir commode. Mais il ne correspond pas à la réalité. Le musulman établi en France renonce à la polygamie qui lui serait permise sur d'autres terres. Il s'engage à respecter les lois de la République, à ne pas les ramener aux usages contestables de la théocratie, à ne pas s'offusquer d'autres convictions, y compris athées ou agnostiques. Ces tolérances sont une révolution conceptuelle par rapport aux usages antiques du monde musulman. C'est cette révolution qu'il faut consolider afin d'élargir l'ouverture de l'islam à la modernité. La paix civile est à ce prix.
Ce débat-là est riche et vaste. Raison de plus pour ne pas le compromettre par le zèle maladroit, excessif et contre-productif des quêteurs de voix prompts à confondre les buts et les moyens.
Le Modem, trois ans après
Le charismatique président du Modem, qui avait obtenu 18,5 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, a perdu son pari. Turnover important, impossibilité d'intégrer et de fusionner les équipes, problème financier, stratégie peu lisible et électorat hétéroclite : à l'image d'une entreprise en panne de stratégie, son parti est aujourd'hui dans la tourmente.
C'était il y a trois ans, c'était il y a un siècle. François Bayrou venait d'obtenir 18,5 % au premier tour de l'élection présidentielle. Ce 28 avril 2007, six jours après avoir rassemblé sur son nom près de 7 millions de Français, RMC télé avait accepté de le confronter à Ségolène Royal. Un débat avec la candidate du Parti socialiste, arrivée en numéro deux, mais pas avec Nicolas Sarkozy. « Je ne voterai pas pour lui », devait déclarer le champion de l'hypercentre, entre les deux tours. Tout était là : le dialogue avec la gauche, la virulence assumée face au leader de l'UMP. Trois ans plus tard, François Bayrou continue d'irriter le président Sarkozy. Mais il ne lui fait plus peur. Le mois dernier, aux élections régionales, le Modem a recueilli moins de 5 % des voix au plan national, laissant K-O debout les derniers soutiens du leader centriste. Une seule région a échappé au carnage.
Pourtant, les circonstances dont François Bayrou a toujours rêvé sont enfin réunies : un président de la République affaibli et au plus bas dans les sondages et un Parti socialiste qui n'est pas encore sorti de sa crise de leadership et de ses ambiguïtés. Même le débat sur les retraites, sur les déficits publics, « ses » sujets, sont au coeur de l'actualité. Mais rien ne marche. C'est la dégringolade pour le Modem : 7,6 % aux législatives, 15 % aux municipales, 8,4 % aux européennes, 4,2 % aux régionales. « On a fait une fusion et on a collectionné les fautes… », philosophe un des derniers soutiens de François Bayrou. « Le Modem n'incarne plus rien. En tant que structure, tout est à refaire », admet Jean-Luc Bennahmias, vice-président du mouvement. Tout se passe comme si le passage d'un gros conglomérat de notables, comme l'était son ancêtre l'UDF, à une start-up centrée autour d'un patron charismatique avait échoué. Turnover important, impossibilité d'intégrer et de fusionner les équipes, problème financier : à l'instar d'un groupe en panne de positionnement stratégique, la petite entreprise de François Bayrou connaît tous les symptômes de la crise.
ne mauvaise adaptation à la structure du marché
Si l'on en croit les politologues, « historiquement il y a une résistance forte à l'implantation d'un centre en France ». La vie politique s'est structurée en deux grands pôles, gauche-droite, que l'évolution institutionnelle récente (quinquennat notamment) a amplifiés. Alors, « toute l'histoire de la Ve République c'est un ralliement du centre », note Florence Haegel, chercheur au Cevipof et spécialiste des partis politiques. François Bayrou, en fermant violemment la porte à la droite, a désarçonné nombre de ses soutiens traditionnels. Ceux que le leader centriste appelait ses « bédouins », restés à ses côtés en 2002 lors de la création de l'UMP, ont jeté l'éponge et ont rejoint Nicolas Sarkozy en créant le Nouveau Centre (NC). « Bayrou a confondu indépendance et isolement », soupire un de ses ex-lieutenants, Jean-Christophe Lagarde. Plus dur, Maurice Leroy, député Nouveau Centre, ironise : « Pour Mitterrand, le centre n'était ni à gauche ni à gauche, François Bayrou nous avait vendu un ni droite ni gauche, et puis le Modem est devenu ni à droite ni à droite ! » Pour eux, il y a une contradiction fondamentale entre le noyau de son électorat globalement de droite non sarkozyste et l'opposition systématique de François Bayrou au président de la République, qui a vite tourné en combat personnel entre les deux hommes. Dévastateur pour le centre.
Si l'on en croit les politologues, « historiquement il y a une résistance forte à l'implantation d'un centre en France ». La vie politique s'est structurée en deux grands pôles, gauche-droite, que l'évolution institutionnelle récente (quinquennat notamment) a amplifiés. Alors, « toute l'histoire de la Ve République c'est un ralliement du centre », note Florence Haegel, chercheur au Cevipof et spécialiste des partis politiques. François Bayrou, en fermant violemment la porte à la droite, a désarçonné nombre de ses soutiens traditionnels. Ceux que le leader centriste appelait ses « bédouins », restés à ses côtés en 2002 lors de la création de l'UMP, ont jeté l'éponge et ont rejoint Nicolas Sarkozy en créant le Nouveau Centre (NC). « Bayrou a confondu indépendance et isolement », soupire un de ses ex-lieutenants, Jean-Christophe Lagarde. Plus dur, Maurice Leroy, député Nouveau Centre, ironise : « Pour Mitterrand, le centre n'était ni à gauche ni à gauche, François Bayrou nous avait vendu un ni droite ni gauche, et puis le Modem est devenu ni à droite ni à droite ! » Pour eux, il y a une contradiction fondamentale entre le noyau de son électorat globalement de droite non sarkozyste et l'opposition systématique de François Bayrou au président de la République, qui a vite tourné en combat personnel entre les deux hommes. Dévastateur pour le centre.
ne organisation interne inadaptée
« Le Modem a réuni des Verts, des électeurs du centre et des personnes qui n'avaient jamais milité avant. Tous ces gens n'avaient pas l'habitude de travailler ensemble », note Philippe Lapousterle, ancien journaliste et conseiller de François Bayrou. Le président du Modem a eu beau déclarer dès le début qu' « il n'accepterait pas le bazar », l'organisation interne du nouveau parti n'a pas su apporter l'homogénéité nécessaire à cette nouvelle entreprise. Dans plusieurs départements, afin de tenir compte de chaque sensibilité, le Modem a laissé s'implanter des présidences collégiales : un président, deux, voire trois vice-présidents, qui adoptaient chacun une posture différente et rêvaient de prendre la place de l'autre. Résultat : « une belle cacophonie » sur le terrain, admet Robert Rochefort, vice-président du Modem et élu européen, qui rappelle la démission pendant les régionales de la chef de file de Cap 21, Corinne Lepage. Cacophonie amplifiée par la personnalité même des nouveaux militants qui étaient entrés au Modem « comme dans un nouveau PSU », note un militant déconfit. Jean-Luc Bennahmias, qui vient des Verts, sait de quoi il parle : « Plusieurs centaines de vice-présidents, c'est ingérable », tout en admettant que « le système de prise de décision est un peu spécial, c'est une entreprise familiale ». Ceux qui sont partis dénoncent un hiatus entre cette floraison à la base et le mode de prise de décision au sommet. Un exemple : avant les municipales de 2008, une centaine de militants sont réunis dans une salle. Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou arrive : « Je viens de mettre le point final à mon programme municipal. » Les militants, qui avaient passé leur week-end à travailler pour rien sur un programme que la direction n'avait même pas lu, se sont sentis floués. Dès 2007, Jean Arthuis avait critiqué dans une tribune au « Monde » un Bayrou qui devait « sortir de sa vision messianique et comprendre qu'on ne gère pas un parti comme une secte ». Beaucoup racontent aujourd'hui, que les réunions du bureau viraient souvent au cauchemar : « C'est simple, la méthode, c'était : si tu n'es pas content, tu te barres », se souvient un dirigeant. Depuis 2007, après la défection des ex-députés UDF partis créer le Nouveau Centre, allié à l'UMP, le Modem a perdu la quasi-totalité de ses cadres.
« Le Modem a réuni des Verts, des électeurs du centre et des personnes qui n'avaient jamais milité avant. Tous ces gens n'avaient pas l'habitude de travailler ensemble », note Philippe Lapousterle, ancien journaliste et conseiller de François Bayrou. Le président du Modem a eu beau déclarer dès le début qu' « il n'accepterait pas le bazar », l'organisation interne du nouveau parti n'a pas su apporter l'homogénéité nécessaire à cette nouvelle entreprise. Dans plusieurs départements, afin de tenir compte de chaque sensibilité, le Modem a laissé s'implanter des présidences collégiales : un président, deux, voire trois vice-présidents, qui adoptaient chacun une posture différente et rêvaient de prendre la place de l'autre. Résultat : « une belle cacophonie » sur le terrain, admet Robert Rochefort, vice-président du Modem et élu européen, qui rappelle la démission pendant les régionales de la chef de file de Cap 21, Corinne Lepage. Cacophonie amplifiée par la personnalité même des nouveaux militants qui étaient entrés au Modem « comme dans un nouveau PSU », note un militant déconfit. Jean-Luc Bennahmias, qui vient des Verts, sait de quoi il parle : « Plusieurs centaines de vice-présidents, c'est ingérable », tout en admettant que « le système de prise de décision est un peu spécial, c'est une entreprise familiale ». Ceux qui sont partis dénoncent un hiatus entre cette floraison à la base et le mode de prise de décision au sommet. Un exemple : avant les municipales de 2008, une centaine de militants sont réunis dans une salle. Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou arrive : « Je viens de mettre le point final à mon programme municipal. » Les militants, qui avaient passé leur week-end à travailler pour rien sur un programme que la direction n'avait même pas lu, se sont sentis floués. Dès 2007, Jean Arthuis avait critiqué dans une tribune au « Monde » un Bayrou qui devait « sortir de sa vision messianique et comprendre qu'on ne gère pas un parti comme une secte ». Beaucoup racontent aujourd'hui, que les réunions du bureau viraient souvent au cauchemar : « C'est simple, la méthode, c'était : si tu n'es pas content, tu te barres », se souvient un dirigeant. Depuis 2007, après la défection des ex-députés UDF partis créer le Nouveau Centre, allié à l'UMP, le Modem a perdu la quasi-totalité de ses cadres.
'incapacité à fidéliser les clients
Faute de stratégie claire, le Modem n'a pas réussi à coaliser un électorat hétérogène. Dans les intentions de vote de ceux qui ont apporté leur voix à François Bayrou en 2007, 29 % venaient du PS, 20 % d'Europe Ecologie, 11 % de l'UMP et 26 % du Centre. Un mariage difficile à réaliser, d'autant plus que cet électorat, capable de recueillir les frustrations et les déceptions, est fragile et très volatil. Pour continuer à le séduire, le Modem, aux municipales, a opté, en vain, pour un système d'alliances à géométrie variable, « illisible », admet Marc Fesneau, le jeune secrétaire général du Modem. Aux élections européennes, « Bayrou, obnubilé par son ambition présidentielle, tellement polarisé contre Sarkozy, a gâché sa chance, il n'a parlé que de 2012. Une partie de ses électeurs s'est mécaniquement reportée sur la gauche », analyse Gaël Sliman de l'institut BVA. Quant aux électeurs du centre démocrate-chrétien, ils ont été affolés par l'alliance assumée avec la gauche : « La photo de Marielle de Sarnez sur l'estrade aux côtés de Vincent Peillon et de Robert Hue nous a fait beaucoup de mal », admet un élu Modem.
Faute de stratégie claire, le Modem n'a pas réussi à coaliser un électorat hétérogène. Dans les intentions de vote de ceux qui ont apporté leur voix à François Bayrou en 2007, 29 % venaient du PS, 20 % d'Europe Ecologie, 11 % de l'UMP et 26 % du Centre. Un mariage difficile à réaliser, d'autant plus que cet électorat, capable de recueillir les frustrations et les déceptions, est fragile et très volatil. Pour continuer à le séduire, le Modem, aux municipales, a opté, en vain, pour un système d'alliances à géométrie variable, « illisible », admet Marc Fesneau, le jeune secrétaire général du Modem. Aux élections européennes, « Bayrou, obnubilé par son ambition présidentielle, tellement polarisé contre Sarkozy, a gâché sa chance, il n'a parlé que de 2012. Une partie de ses électeurs s'est mécaniquement reportée sur la gauche », analyse Gaël Sliman de l'institut BVA. Quant aux électeurs du centre démocrate-chrétien, ils ont été affolés par l'alliance assumée avec la gauche : « La photo de Marielle de Sarnez sur l'estrade aux côtés de Vincent Peillon et de Robert Hue nous a fait beaucoup de mal », admet un élu Modem.
es finances à restaurer
Les deux dernières campagnes ont coûté très cher. Après le score calamiteux des régionales, la plupart des candidats n'ont pas été remboursés de leurs frais de campagne. Au final, une ardoise de 1,5 à 2 millions d'euros à assumer. « Mais on ne laissera tomber personne. Nous allons resserrer la gestion, peut-être se séparer de certains collaborateurs », promet le sénateur centriste Jean-Jacques Jegou, trésorier du Modem. Il ne faudra pas non plus que le parti compte de nouvelles défections d'élus. Outre les 2,7 millions d'euros calculés sur le nombre de voix obtenues à l'élection présidentielle, le Modem doit pouvoir aussi compter sur la seconde partie du financement public calculée, elle, sur le nombre de parlementaires déclarés. En 2007, le Modem a touché 1,2 million d'euros, mais 968.000 en 2008. Les comptes 2009 ne sont pas encore publiés. Un sénateur est parti entre-temps. Et, parmi les 5 qui restent, 4 seront bientôt soumis au renouvellement. Reste aussi l'immeuble du 133, rue de l'Université. Il appartient encore à l'UDF, qui ne perçoit plus d'aide publique mais existe toujours en tant qu'association. Elle a passé une convention de mise à disposition avec le Modem en 2008. Les deux organisations avaient alors le même président, François Bayrou.
Les deux dernières campagnes ont coûté très cher. Après le score calamiteux des régionales, la plupart des candidats n'ont pas été remboursés de leurs frais de campagne. Au final, une ardoise de 1,5 à 2 millions d'euros à assumer. « Mais on ne laissera tomber personne. Nous allons resserrer la gestion, peut-être se séparer de certains collaborateurs », promet le sénateur centriste Jean-Jacques Jegou, trésorier du Modem. Il ne faudra pas non plus que le parti compte de nouvelles défections d'élus. Outre les 2,7 millions d'euros calculés sur le nombre de voix obtenues à l'élection présidentielle, le Modem doit pouvoir aussi compter sur la seconde partie du financement public calculée, elle, sur le nombre de parlementaires déclarés. En 2007, le Modem a touché 1,2 million d'euros, mais 968.000 en 2008. Les comptes 2009 ne sont pas encore publiés. Un sénateur est parti entre-temps. Et, parmi les 5 qui restent, 4 seront bientôt soumis au renouvellement. Reste aussi l'immeuble du 133, rue de l'Université. Il appartient encore à l'UDF, qui ne perçoit plus d'aide publique mais existe toujours en tant qu'association. Elle a passé une convention de mise à disposition avec le Modem en 2008. Les deux organisations avaient alors le même président, François Bayrou.
ne marque mais pas de produit
« Le Modem n'est pas une maison vide », assure Robert Rochefort. Le parti compte aujourd'hui 5 sénateurs actifs, 5 députés européens, 3 députés nationaux, 10 conseillers régionaux (103 en 2004) et à peine une dizaine de maires. Tout est encore à construire ou à reconstruire. « Il faut resserrer l'organisation, repérer 300, 400 cadres et les former. Le centre, c'est une question de méthode, mais ce n'est pas assez théorisé », analyse l'élu européen. Ceux qui ont quitté le mouvement n'y croient plus. « J'ai fait des notes pendant des années, le problème, c'est que François ne veut pas réellement d'un parti, il considère qu'avec deux élastiques et un trombone il va être élu président de République », ironise Maurice Leroy. Mais même les plus sévères le pensent, « la marque Bayrou, ça existe ». « Le Modem c'est Bayrou, mais Bayrou ce n'est pas le Modem, il reste une équation personnelle même si elle est fortement abîmée », analyse Frédéric Dabi de l'Ifop. Ce que reconnaissent aujourd'hui peu ou prou les partisans du leader centriste : « On n'arrive pas à faire monter d'autres têtes, nous sommes face au piège d'identification », admet Robert Rochefort. Mais François Bayrou s'en soucie peu. En enfant de la V e République, il a compris que la présidentielle était la mère de toutes les élections et que le premier tour de celle-ci est un vrai scrutin proportionnel. Son score, là, lui importe.
« Le Modem n'est pas une maison vide », assure Robert Rochefort. Le parti compte aujourd'hui 5 sénateurs actifs, 5 députés européens, 3 députés nationaux, 10 conseillers régionaux (103 en 2004) et à peine une dizaine de maires. Tout est encore à construire ou à reconstruire. « Il faut resserrer l'organisation, repérer 300, 400 cadres et les former. Le centre, c'est une question de méthode, mais ce n'est pas assez théorisé », analyse l'élu européen. Ceux qui ont quitté le mouvement n'y croient plus. « J'ai fait des notes pendant des années, le problème, c'est que François ne veut pas réellement d'un parti, il considère qu'avec deux élastiques et un trombone il va être élu président de République », ironise Maurice Leroy. Mais même les plus sévères le pensent, « la marque Bayrou, ça existe ». « Le Modem c'est Bayrou, mais Bayrou ce n'est pas le Modem, il reste une équation personnelle même si elle est fortement abîmée », analyse Frédéric Dabi de l'Ifop. Ce que reconnaissent aujourd'hui peu ou prou les partisans du leader centriste : « On n'arrive pas à faire monter d'autres têtes, nous sommes face au piège d'identification », admet Robert Rochefort. Mais François Bayrou s'en soucie peu. En enfant de la V e République, il a compris que la présidentielle était la mère de toutes les élections et que le premier tour de celle-ci est un vrai scrutin proportionnel. Son score, là, lui importe.
L'iPad sera vendu chez Darty et à la FNAC, pas chez les opérateurs
Orange, SFR et Bouygues Telecom ne pourront vendre la tablette dans leurs boutiques. Ils proposeront des forfaits spécifiques à l'iPad, et ils enverront les cartes SIM aux abonnés via Apple et les distributeurs.
Apple va faire des mécontents. Sa tablette, le fameux iPad, qui doit être commercialisée fin mai en Europe, sera vendue en ligne, dans certains Darty et certaines FNAC de France qui ont un espace spécifique pour les produits de la marque californienne, ainsi que dans les deux seuls Apple Store de l'Hexagone, à Paris et à Montpellier. En revanche, selon nos informations, le nouvel appareil de la marque à la pomme ne sera pas vendu dans les boutiques des trois opérateurs mobiles, Orange, SFR et Bouygues Telecom. Ces derniers ont bien tenté de l'avoir dans leurs magasins, espérant ainsi générer du trafic avec la curiosité qu'est susceptible d'engendrer l'iPad. Mais, non. Rien à faire. Steve Jobs leur a opposé une fin de non-recevoir, et le mode de commercialisation sera semblable à celui retenu aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, où l'iPad est disponible dans les 287 Apple Stores disséminés à travers tout le pays, en ligne et dans les magasins de la firme Best Buy, l'équivalent américain de Darty. Apparemment, Apple positionne l'iPad comme un produit plus proche de ses iMac - sa gamme d'ordinateurs -que de ses iPhone, son « smartphone » vedette. Pourtant, chacun des trois opérateurs mobiles français vendra un abonnement spécifique à l'iPad, comme ils l'avaient déjà fait pour l'iPhone… même si l'ardoise électronique américaine ne sera pas subventionnée par les opérateurs, Apple l'ayant constamment refusé. Orange a créé une page spéciale sur le Web (ipad.orange.fr) indiquant que l'opérateur « proposera très bientôt des forfaits tout spécialement conçus et adaptés à l'utilisation de l'iPad en version Wi-Fi et 3G ». SFR a fait de même (sfr.fr/mobile/ipad.jspe). Avec ces forfaits, l'utilisateur pourra surfer en mobilité sur Internet en utilisant l'iPad via un réseau cellulaire lorsque la vesion 3G sera disponible. La connexion en Wi-Fi n'exige, elle, aucun abonnement particulier, si ce n'est de disposer d'une antenne Wi-Fi, présente dans les box ADSL ou alors dans les aéroports, les gares, certains hôtels… Pour l'instant, les détails de l'abonnement 3G ne sont pas connus. Mais le prix et les caractéristiques de ces forfaits seront différents des clefs 3G classiques. « Le problème, c'est que, pour obtenir une bonne résolution sur l'écran de l'iPad, la tablette consomme 10 fois plus de bande passante qu'un iPhone. Or on ne peut pas faire payer les forfaits de l'iPad 10 fois plus cher que ceux de l'iPhone… », résume-t-on chez un opérateur mobile.
« Usine à gaz »
Les industriels des télécoms sont aussi confrontés à une seconde problématique. C'est Apple qui gérera la relation avec les opérateurs, qui ne verront pas les clients. Le consommateur qui achètera son iPad dans un magasin FNAC, Darty ou Apple Store devra indiquer à son vendeur le nom et le type du forfait 3G qu'il choisit. En clair, il devra cocher une case : Orange, SFR ou Bouygues. Ensuite, Apple se chargera de contacter l'opérateur concerné pour lui commander la carte SIM correspondante - qui doit permettre à l'appareil de se connecter au réseau 3G -et lui donner les coordonnées bancaires de son client afin de le débiter du montant mensuel correspondant au forfait souhaité. « Une véritable usine à gaz », prévoit déjà un opérateur, visiblement très énervé par la tactique d'Apple. Le géant américain veut s'affranchir le plus possible des opérateurs, ce qui n'est bien évidemment pas du goût de ces derniers. Toujours est-il que les opérateurs mobiles ne s'attendent pas à une véritable déferlante. Selon les premiers chiffres disponibles, 500.000 iPad auraient été livrés au cours des deux semaines suivant son lancement aux Etats-Unis, ce qui constitue un bon démarrage mais par encore l'assurance d'un incontestable succès. Il faut dire qu'à 499 dollars pour un iPad Wi-Fi sans puce 3G, le prix n'est pas particulièrement abordable. En outre, d'ATT à Orange, en passant par SFR, on s'attend à ce que les consommateurs utilisent principalement l'iPad en Wi-Fi, bien moins cher que la 3G. Si tel est réellement le cas, alors l'appareil d'Apple n'apportera pas un surplus de chiffre d'affaires considérable aux opérateurs. Cela dit, Apple a montré par le passé qu'il savait être pragmatique et s'adapter. Ainsi, en novembre 2007, le premier modèle de l'iPhone coûtait 399 euros et n'était pas subventionné. Depuis, la marque à la pomme a revu de fond en comble sa stratégie de distribution.
Le ton est prudent. La confiance mesurée. Mais l'avis est général, à Pékin comme à Paris. La relation franco-chinoise est enfin sortie du climat extrêmement tendu qui la caractérisait depuis deux ans. La visite que Nicolas Sarkozy entreprend, à partir d'aujourd'hui, à Xian, Pékin et Shanghai, est censée clore la brouille déclenchée par la question tibétaine en 2008. C'est sa quatrième visite depuis son élection, sa deuxième visite d'État en trois ans. Inédit pour un président français. Inhabituel pour le protocole. C'est dire combien un surplus de diplomatie était nécessaire.
Certes, la Chine a tout intérêt à convier les principaux leaders du monde à l'exposition universelle de Shanghai. Les Jeux olympiques de Pékin, il y a deux ans, étaient avant tout une remarquable vitrine de respectabilité qu'aucun désagrément ne devait perturber. L'expo de Shanghai est plus encore. Une vitrine de puissance. La présence du monde lui est nécessaire.
Néanmoins, c'est surtout la France qui a dû oeuvrer à la réconciliation. Plusieurs missions officieuses ont été menées avant la visite remarquée, et décisive, en décembre, de François Fillon. Sans que, pour autant, la Chine ne recule le moins du monde sur le Tibet ni sur ce qu'elle considère, sans concession possible, comme ses intérêts vitaux.
Trois sujets vont dominer la visite du président français. D'abord, le rôle de Pékin dans le jeu politique international, notamment vis-à-vis de l'Iran. Membre du Conseil de sécurité, la Chine est décisive pour faire adopter une résolution. Elle a, jusqu'ici, freiné l'adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran. Les récents signaux d'ouverture, fruits de l'irritation des responsables chinois (et russes) face à l'intransigeance iranienne, ne doivent pas faire oublier l'essentiel. Pékin peut donner son accord, mais ne franchira pas le pas de sanctions contre les intérêts pétroliers iraniens, pour la bonne raison qu'elle lui achète une partie du brut nécessaire à sa croissance.
Plus globalement, l'espoir de la délégation française, c'est que ce voyage contribue à faire de la Chine un partenaire assumant son nouveau rôle mondial au moment où Paris s'apprête à présider le G 20, à la fin de l'année. Finies les diatribes contre la monnaie chinoise, pourtant bien pénalisante pour les exportateurs européens. L'heure est au dialogue sur l'architecture monétaire mondiale.
Le troisième volet concernera l'environnement. Un comble, à première vue, compte tenu de la responsabilité de la Chine dans l'échec du sommet de Copenhague. Une coopération franco-chinoise est pourtant en route dans le domaine du développement durable. L' enjeu des nouvelles énergies n'échappe pas aux stratèges de l'Empire du Milieu. Encore ivre de sa première révolution industrielle, la Chine prépare déjà la seconde d'arrache-pied. Un chiffre en atteste : Pékin vient de dépasser les États-Unis en matière d'investissements dans les énergies propres.
Sur le plan commercial, si les négociations vont être poursuivies, l'annonce de contrats est renvoyée à l'automne, lors de la visite en France de Hu Jintao. L'enjeu d'aujourd'hui est plus politique. Comment impliquer la Chine dans la nouvelle gouvernance mondiale sans se soumettre à ses raideurs de puissance émergée ? Comment commercer avec elle (nucléaire, TGV, aviation) sans y laisser son propre savoir-faire ? C'est la mission difficile qui attend le président français.