On doit s'y faire, c'est comme ça, les 1er Mai ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient. Ah ! nostalgie quand tu nous tiens ... Chaque aube du temps des cerises empruntait jadis des airs de matin du grand soir et dans le plus humble défilé, mines rougeaudes et fronts populaires, tous les éternels grands enfants chaussaient encore du 36. L'utopie se portait alors en bandoulière, façon musette prolo, et la casquette de Gabin flottait sur "La Belle équipe". Vieille affaire... Désormais, plus personne ne croit en rien et même ce fameux jour-là le travail n'est pas à la Fête.
À l'époque, il est vrai,
les occasions de rassemblement n'étaient pas si nombreuses et le moindre calicot flottant
au vent des idéaux faisait figure d'emblème national. Plus la peine, par les temps qui courent, de déployer les banderoles. C'est Twitter et Facebook qui sonnent le rappel, à l'heure des réseaux sociaux communautaires et des "apéros géants" qui font peur aux préfets.
L'année dernière, pourtant, on s'y serait presque cru. Les rues de la France de Jean Ferrat avaient joyeusement fait le plein
et le "Tous ensemble" retrouvé des cortèges anti-crise résonnait déjà dans les futurs livres d'histoire. Vive la sociale ! comme disait l'autre. Le miracle
se reproduira-t-il demain ?
Les syndicats, la main sur le cœur, le jurent bien haut. Pas question pour eux de battre en retraite devant
la future réforme du même nom. Quoi qu'il en soit, ce 1er Mai 2010 sera une fois de plus un baromètre. Temps variable avec éclaircies ? Le muguet, lui, s'en fiche. Loin du petit bois de Trousse-Chemise, on s'offre, paraît-il, de nos jours, des clochettes virtuelles toutes fraîches cueillies, en ordre dispersé, sous les frondaisons d'Internet.
On dira ce qu'on voudra, mais l'époque déconne
un brin.
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