Sur les marches de l’Élysée, il a perdu de sa superbe et son propos est plutôt celui de la France des préfets que celui d’un homme d’État porteur de la pertinence de son réformisme sociétal. Nicolas Sarkozy est sombre mais il ne peut que s’en prendre à lui-même et aux courtisans de sa communication dont le défaut d’intuition symbolise l’autisme de l’incompétence.
La défaite n’est pas digérée. En attendant des eaux plus sereines, le président se cramponne à la barre des réformes annoncées. Il s’emploie à rassurer les agriculteurs décontenancés ainsi que tous les salariés traumatisés par l’avenir incertain des retraites, et dont les mines tristes illustrent le blues français. Terminés les propos verveine-menthe servis en tisane à l’oligarchie verte et aux bobos des prés. Désormais, il s’adresse d’abord à ceux qui trient leurs déchets et en ont ras la poubelle de voir leur taxe sur les ordures ménagères grimper comme une fièvre de cheval.
Il ignore la logorrhée des bassets sous amphétamines qui lui jappent dessus pour qu’il dépasse Le Pen sur le podium des délits de sale gueule. Bref, il cherche à faire ce travail pour lequel il a été élu et dont les citoyens dans le brouillard de la crise ne discernent pas de signes positifs. Ce retour aux fondamentaux qui exige une présidence plus modeste et une prise de distance avec les partis, même le sien, est un impératif si l’on veut éviter une crispation insupportable de l’espace public jusqu’à la prochaine présidentielle.
Hervé CHABAUD
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