mardi 6 mai 2014
En classe « optimiste »
En classe « optimiste »
N'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, qui l'avait méchamment qualifié de « capitaine de pédalo », François Hollande mérite plutôt l'inscription en classe « optimiste ». À la veille du deuxième anniversaire de son élection à la présidence de la République, il a résolument hissé les voiles de la confiance en déclarant au JDD : « Si le redressement n'est pas terminé, le retournement économique arrive ». Et avec lui, une deuxième phase du quinquennat répondant aux attentes des Français. Le pari est risqué. Trois années suffiront-elles à gommer les ratés des deux années initiales du quinquennat ?
L'audacieuse prophétie du président sur le redressement économique ne va-t-elle pas plutôt l'exposer aux lazzi après d'autres périphrases hardies, mais avortées, sur « l'inversion de la courbe du chômage », « la pause fiscale » ou « la reprise qui se fait sentir » ? Le vrai handicap pour François Hollande, qui en appelle à la confiance des Français, va être de les faire adhérer à un discours dévalué par de nombreuses « corrections ». De quel retournement s'agit-il pour ce Président qui vient de tout remanier sous la contrainte plus que par envie ?
La garde rapprochée élyséenne s'évertue, avec une servilité proche du ridicule, à brosser le portrait d'un Président habité (enfin) par la fonction, s'apercevant au bout de deux ans de mandat qu'il avait sous-estimé la crise et « l'héritage ». Autant d'excuses plus accablantes qu'atténuantes car témoignant d'imprévoyance après les multiples mises en garde de la Cour des comptes, déjà sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Impossible, donc, de souscrire aveuglément à l'optimisme hollandais. Même si nous approchons d'une fin de cycle avec le retour probable de la croissance. Le seul problème est que le salut ne viendra pas seulement des autres et que la France s'y prépare insuffisamment à travers un plan d'économies ne couvrant pas le coût des mesures de relance de l'activité. La crainte réside dans des ponctions supplémentaires qui freineraient la consommation. Le slogan tellement galvaudé – « Le changement, c'est maintenant » – mérite décidément une précision : maintenant, c'est quand ?
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