TOUT EST DIT

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mardi 6 mai 2014

Tais-toi, Bruxelles !

Tais-toi, Bruxelles !


Encore un effort ! Pour Bruxelles, les comptes de la France ne sont pas encore bons… mais il y a des progrès. En vérité, à ce stade, on s'attendait à une certaine indulgence de la Commission européenne même si elle est loin d'être convaincue par l'optimisme de François Hollande. Comme nous, Bruxelles attend, pour se prononcer début juin, les détails du programme de stabilité sans trop croire que nous serons rentrés dans les clous en 2015. Pour la Commission, la croissance française ne devrait pas dépasser 1,5 % en 2015, là où Paris table sur 1,7 %. D'où un déficit de 3,4 % toujours supérieur aux fatidiques 3 %.
Forcément, il est beaucoup d'europhobes qui dénoncent ce pinaillage des eurocrates bruxellois pour une grosseur de trait (c'est tout de même elle qui autorise ou non la baisse du chômage). Ils y voient aussi la marque de la férule teutonne sur cette rigueur budgétaire qui étrangle les pays en difficulté. À trois semaines des élections européennes, ils y décèlent un motif supplémentaire de refuser une Europe austéritaire. Ils seraient prêts à aimer une autre Europe, mais ils détestent la Commission, symbole et source de tous nos maux.
Il n'est donc que temps de mettre un bémol à cette phobie, révélatrice d'une forme d'arrogance française. Ceux qui considèrent comme une humiliation notre soumission aux procédures, oublient que la France ne fait que se plier à une discipline collective à l'élaboration de laquelle elle a participé. Pourquoi nous soustraire encore, après deux sursis, à des règles que nous avons imposées à d'autres ?
Si des correctifs doivent être apportés aux options trop libérales de Bruxelles, il appartient de le faire en passant par la voie souveraine des urnes. Plus doit être fait pour l'harmonisation fiscale et sociale, l'emploi, la croissance. L'occasion nous sera donnée le 25 mai prochain, de conférer plus de légitimité aux députés européens et au président désormais élu de la Commission. Cette avancée démocratique importe plus que les discours racornis sur une « nationalisation » du scrutin. Donc, de l'Europe.

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