«Je me suis fixé une ligne de conduite : ne jamais se laisser impressionner, suivre son chemin»,déclarait il y a peu François Hollande.
Il vaut mieux, au regard de la chute vertigineuse de sa popularité dans les enquêtes d'opinion
«François Hollande, quelles que soient les courbes des différents instituts, a connu les baisses les plus brutales qu'a pu connaître unprésident sous la Ve République», confirme Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA.
«Rattrapé par les contingences économiques nationales»
Le chef de l'Etat a notamment payé un «été calamiteux en terme d'opinion», explique le sondeur. «Pendant deux à trois mois, il s'est employé à être le moins visible médiatiquement parce qu'il avait décidé de prendre le contrepied de Nicolas Sarkozy, poursuit-il. Et ça a été un vrai échec parce que les Français ont eu le sentiment que le président de s'intéressait pas aux problèmes qu'ils subissaient, ne s'investissait pas suffisamment pour lutter contre la crise».
INFOGRAPHIE
Les portions entre pointillés indiquent des périodes sans publication de sondages.
A contrario, l'«effet Mali» n'a pas offert de rebond spectaculaire à François Hollande. «Très vite», explique Gaël Sliman, le chef de l'Etat a été «rattrapé par les contingences économiques nationales». «Les Français demandent au président depuis un an de leur prouver qu'il s'attèle à la lutte contre le chômage et à faire repartir la croissance», continue-t-il. Même l'affaire Cahuzac n'a pas eu «d'impact sur la popularité du président». Ce sont bien les questions économiques et sociales qui sont au coeur des préoccupations des Français.
Hollande «peut redevenir populaire»
«Une large part de l'impopularité de François Hollande ne provient tout simplement que d'une chose : une situation économique mauvaise avec une perspective encore plus mauvaise», résume le directeur général adjoint de BVA. «De ce point de vue là, quelle que soit l'équipe au pouvoir aujourd'hui, elle ne pourrait pas être dans la popularité.» «En fait, c'est toujours vers le président que les Français se tournent. C'est au président qu'ils demandent des comptes et c'est légitime», reconnaît de son côté le chef de l'Etat.
Reste qu'une part de cette impopularité est due «au style, à la posture» de François Hollande lui-même, selon Gaël Sliman. «Les Français doutent de ce président, doutent de sa capacité à faire face à la crise», explique le sondeur. Sans cela, «il pourrait peut-être être dix points au-dessus». Cette critique, François Hollande la balaie : «S'il y a un reproche qui m'est apparu totalement inapproprié, c'est celui de ma prétendue indécision. On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France.»
Rien n'est néanmoins perdu pour le président à en croire Gaël Sliman : «François Hollande n'est pas détesté», si bien qu'il «peut espérer dans un an ou dans deux, si la situation économique s'améliore, redevenir populaire».
Le baromètre Ifop/Le JDD est réalisé sur un échantillon de 1 875 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Le baromètre TNS Sofres/Le Figaro magazine est réalisé sur un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. Méthode des quotas.
Le baromètre BVA-Orange-L'express-France Inter est réalisé auprès d’un échantillon de Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus recrutés par téléphone puis interrogés par Internet. Méthode des quotas.
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