dimanche 8 septembre 2013
Le pari du faucon
Le pari du faucon
« Mon Général », lance à de Gaulle un certain Christian Jacob, de l'UMP, « nous ne vous soutiendrons pas contre Assad sans avoir le rapport des inspecteurs de l'ONU, une résolution du Conseil de sécurité, le soutien des Européens, un vote du Parlement… » Politique-fiction, mais on imagine la réponse du fondateur de la V e République et de la Constitution, même révisée.
François Hollande, sommé de se soumettre aux conditions d'opportunistes constitutionnels, et, en fait, de renoncer à toute action, n'a nulle intention de diluer le moindre des pouvoirs que lui confie la Constitution de de Gaulle. Savoureux paradoxe. Voilà le président socialiste dans le costume du Général, taillé en pièces par ses héritiers putatifs, à l'exception de Balladur, Juppé et, paraît-il, Sarkozy lui-même.
Droit dans ses guêtres, le président, pris à contre-pied au téléphone par Obama et lâché dans le bus de Saint-Pétersbourg par les Européens, Angela en tête, se trouve contraint de jouer un double rôle de faucon : contre la prolifération chimique à Damas, et pour la Constitution à Paris.
Agir ? Ne pas agir ? Hollande, faucon dans la peau d'Hamlet, posait l'autre jour cette question tragique, révélatrice de doutes et de troubles, ceux des Français. Tapis de bombes ou tapis vert ? Solitude dramatique de celui qui doit choisir le moins mauvais pari pour la Syrie.
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