Alors que le nombre d'inscrits diminue fortement, le nombre de radiations a explosé et beaucoup de chômeurs de longue durée sont sortis des statistiques .
Le nombre de chômeurs en France vient de reculer pour la première fois en deux ans. Pôle Emploi a enregistré 50.000 demandeurs d'emploi en moins au mois d'août pour la catégorie A. En prenant en compte les données concernant les catégories B et C, autrement dit les chômeurs en activité réduite, ce sont même 62.700 inscrits en moins en 31 jours (-1,3%). Le président François Hollande serait-il sur le point de réussir son pari d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année ?
A l'annonce de ces chiffres, le ministère du Travail s'est bien gardé de tout triomphalisme hâtif. Et pour cause. Derrière cette baisse apparente du nombre de chômeurs, on note quelques contradictions dans les chiffres.
Recul du chômage chez les jeunes
Du côté des bonnes nouvelles, trois catégories sur cinq sont concernées par le mouvement de repli. Le nombre de demandeurs d'emploi recule de 1,5% sur un mois dans la catégorie A pour atteindre 3,236 millions d'inscrits. De même pour la catégorie B, qui concerne les personnes qui ont une activité réduite de moins de 78h par mois (-2,6% par rapport à juillet). Même les inscrits dispensés de recherche d'emploi sans être immédiatement disponibles (la catégorie D) sont moins nombreux (-0,9%). Alors que les données pour ceux qui sont pourvus d'un emploi (catégorie E) augmentent très légèrement (+0,1%). Enfin, le nombre d'inscrits en catégorie C (c'est-à-dire ayant eu une activité de plus de 78h dans le mois) progresse un peu (+0,5%).
Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d'emploi diminue de 1,2% sur un mois pour atteindre 5,397 millions. Autre point positif, le chômage des jeunes de moins de 25 ans est en recul pour la catégorie A (-3,6%) et celui des seniors de plus de 50 ans stagne. Pôle emploi a multiplié les radiations Mais derrière ces données plutôt encourageantes, quelques chiffres feront tiquer plus d'un analyste. Le premier qui saute aux yeux, c'est l'explosion du nombre de radiations pour défaut d'actualisation. Tous les mois, les chômeurs doivent déclarer leur situation auprès de Pôle Emploi. S'ils ne le font pas, ils sont automatiquement radiés. Mais difficile d'interpréter ces données puisque derrière cette définition se cachent à la fois des gens qui abandonnent la recherche d'un job, les étourdis ou ceux qui ont retrouvé un CDD ou un CDI sans le mentionner à Pôle Emploi. Reste que, sur le mois d'août, il y a eu 277.500 radiations de ce type, alors qu'il y en a 200.000 au maximum en temps normal. Soit environ 77.000 de plus qu'en moyenne. Contrats d'avenir et ancienneté Ensuite, le système des contrats d'avenir est en train de monter en régime. Le ministère indique que le cap des 60.000 contrats signés a été franchi. Or, ce sont des emplois aidés dans le secteur non marchand. Ils peuvent donner la fausse impression que l'économie du secteur privé s'améliore (en faisant baisser les chiffres du chômage). Enfin, élément inquiétant, les chômeurs qui sont sortis des catégories A, B et C ont tendance à rester au chômage de plus en plus longtemps. L'ancienneté des "sortants" était de 287 jours (soit 9 mois et demi) en moyenne en août, contre 263 jours un mois plus tôt et 253 jours il y a un an. En parallèle, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an a reculé au cours du même mois (-0,2%). Cela pourrait indiquer que les personnes qui sont sorties des statistiques étaient des chômeurs de longue durée. Ceux qui sont généralement les moins susceptibles de retrouver un travail mais qui, au contraire, auraient pu abandonner leurs recherches. Là encore, il faut prendre ces données avec des pincettes et attendre les prochains mois pour voir si cette tendance se confirme avant d'en tirer d'éventuelles conclusions.
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