TOUT EST DIT

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jeudi 26 septembre 2013

L'État à la diète, vraiment ?

Un budget sur fond de ras-le-bol fiscal. À l'arrivée, c'est urticant et sans surprise tant l'élaboration du projet a déjà fait couler beaucoup d'encre. Alors que les avis d'imposition tombent dans leurs boîtes aux lettres, les Français découvrent la note pour 2014. Forcément salée. D'autant que la nouvelle douloureuse présentée, hier, par le gouvernement s'annonce plus sévère pour les ménages que les entreprises.

Pas question de se réjouir du malheur des uns, ces contribuables dont les rangs grossissent à vue d'oeil. Ni surtout de l'opposer au bonheur (relatif) des autres en recherche de compétitivité indispensable au rebond de la France. Le piège absolu à éviter quand un pays, en croissance mollassonne et rongé par le chômage, peine collectivement à repartir du bon pied de façon significative et durable.

Pour autant, l'exécutif a beau vendre l'idée qu'il a privilégié « historiquement » les économies plutôt que les hausses d'impôts pour réduire les déficits, le message a du mal à passer à la seule évocation du futur sursaut de la TVA.

La faute aux propos contradictoires de Matignon comme de l'Élysée sur la pause fiscale que tous les contribuables appellent de leurs voeux. Des contribuables prêts, en citoyens responsables, à tous les efforts du monde dès lors que la réduction des dépenses ne relève pas d'une habile construction ou d'une partie de bonneteau.

Or, l'État va-t-il vraiment se serrer la ceinture ? Si les missions prioritaires d'éducation, d'emploi, de justice et de sécurité sont confortées, des ministères, comme la Culture ou l'Agriculture, vont rogner dans leur budget. Mais une grande partie des économies affichées provient plus d'un arrêt de l'augmentation de leurs dépenses que d'une vraie diminution.

Le poison de la dette

Pour ramener le déficit public dans les clous des 3 % du PIB, exigés en 2015 par Bruxelles sur ses gardes, l'exécutif a beau se réjouir de la validation de ses prévisions de croissance par le Haut conseil des finances publiques, il a raté le train de la pédagogie. Et rame pour faire comprendre que, non, l'impôt n'est pas une punition. À condition que son produit soit employé à bon escient par un État providence qui, pour le rester, se doit d'être visionnaire et garant de la solidarité. Sans gâcher le moindre euro.

Certes, le flou persiste sur la question du financement de la branche famille. Cependant, la réindexation sur le coût de la vie du barème de l'impôt sur le revenu ou l'application d'une décote sur les premières tranches visent à garantir aux plus modestes un certain pouvoir d'achat. Et c'est bien.

Mais rien ne saurait faire oublier que notre pays continue de vivre au-dessus de ses moyens. À force d'emprunter à tour de bras à des taux si riquiqui (pourvu que cela dure !), on finirait par penser que c'est « cadeau ».

En dépit des quinze milliards d'économies défendus ici par le gouvernement et jugés par la droite comme un « trompe-l'oeil anti-croissance », la seule charge de la dette (30 000 € par Français, un record !) va continuer d'aggraver la situation. Comment stopper l'engrenage infernal ? Cette dépendance à la dette, créée de toutes pièces par les hommes quelle que soit leur couleur politique, serait-elle plus forte qu'eux ? Non, sérieusement, on refuse de le croire.

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