TOUT EST DIT

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jeudi 26 septembre 2013

Le crédit disparu de François Hollande

Travail le dimanche, impôts, Roms... Le président "normal" met beaucoup d'arrogance à vouloir s'occuper de tout. Pour un résultat tragique selon Tesson.

Comment voulez-vous que les gens simples, les gens de bon sens, honnêtes, vrais, et qui n'ont pas le temps de ne rien faire, et qui paient l'impôt, ceux qui font la majorité silencieuse, ne s'étonnent pas et ne s'indignent pas qu'on empêche ceux qui veulent travailler le dimanche de le faire ? Comment voulez-vous que les mêmes, qui ont l'envie légitime de vivre en paix, comprennent que le gouvernement hésite à démanteler les campements des Roms et à reconduire ces derniers à la frontière, décision conforme à la fois à l'ordre public et à la loi ? Comment voulez-vous qu'ils respectent un président de la République qui jugeait naguère cette mesure immorale, illégale et honteuse, s'il la prend demain, et qui, s'il ne la prend pas, désavouera par là même son ministre de l'Intérieur ?

La loi, la morale et l'idéologie

Comment voulez-vous qu'ils ne se révoltent pas lorsqu'ils apprennent qu'on impose un bracelet électronique à un bijoutier qui, agressé pour la quatorzième fois dans son magasin, tire sur un voyou qui vient le braquer ? Comment voulez-vous qu'à la longue et par voie de conséquence ils ne se défient pas de la justice, puisque ce sont les juges qui prennent ces décisions ? On objecte : les juges prennent celles-ci au nom du droit. Certes, mais ils les prennent également en conscience. Or la conscience vous dicte des jugements de valeur morale. Il n'y a pas que le droit, il y a aussi la morale. 
Et puis le droit est la source de la loi, et la loi est l'émanation de la politique, et la politique est gouvernée par l'idéologie. La loi qui interdit le travail le dimanche est une loi de gauche, que la droite n'a pas eu le courage de remettre en cause, comme les 35 heures. Elle fut votée par des gens qui travaillent le dimanche et qui n'ont pas de problèmes financiers, à une époque où les patrons n'avaient pas pour les salariés les mêmes égards qu'aujourd'hui. À salaire double, il y a plus d'un Français qui serait heureux de travailler le dimanche. Il est assez savoureux d'entendre les syndicats se réjouir d'une décision de justice qui interdit de travailler à des gens qui veulent le faire pour vivre un peu plus décemment. Savoureux d'entendre des gens de gauche défendre l'entrave à la liberté des personnes. Au nom de l'égalité et de la pénibilité du travail ! C'est pénible, le commerce de la parfumerie ?

Les promesses non tenues de Hollande

On finit par utiliser des arguments basiques, voire grossiers, pour exprimer son écoeurement devant ce gâchis dont le FN fait ses choux gras. Mais c'est la gauche qui nous y force, avec son dogmatisme archaïque et démagogique. On a envie d'une gauche allemande. Entre parenthèses, on a également envie d'une droite allemande.
François Hollande et ses amis ont-ils conscience que c'est notamment à cause de cela qu'ils dépérissent ? C'est bien sûr d'abord de leurs promesses non tenues, de leur politique flottante, de leur matraquage fiscal et du mensonge qui l'accompagne - encore hier où ils annonçaient une nouvelle taxation des entreprises après avoir juré une pause. À l'origine, le discrédit que subit François Hollande tient de toute évidence à sa politique économique. Mais le mécontentement que suscite celle-ci crée un climat favorable à la généralisation de la protestation, un climat tel que tout est bon désormais pour enrichir celle-ci sur tous les sujets. L'expulsion des Roms, dont on vient de parler ; le mariage pour tous : était-ce nécessaire, était-ce si urgent ? L'engagement dans l'affaire syrienne : quel besoin avait-il de mettre le doigt dans ce guêpier, et à quel prix ? Et aujourd'hui les affaires de justice...

Tout est de nature à choquer l'opinion !

Hollande a tout fait pour s'embourber dans le piège de la réprobation. Telle est la rançon d'une prétention ridicule à s'occuper de tout, à tout vouloir corriger, jusqu'à nos moeurs, au mépris des priorités, avec une arrogance insensée tout en jouant sur une prétendue normalité. Tout lui retombe aujourd'hui sur le nez, même des décisions de justice dont il est au fond innocent s'il est vrai que la justice est indépendante. Tout, tout ce qui est, en tous domaines, de nature à choquer l'opinion et à la diviser grossit désormais la déception et le mécontentement provoqués par sa politique économique. Non seulement il est déjà la cible des humeurs qu'éveillent les inconséquences de sa politique personnelle, mais il est en passe de devenir le bouc émissaire de la nation, c'est-à-dire celui sur lequel retombent les fautes dont il n'est pas directement comptable.
Cela s'appelle une crise d'autorité. Une ambition démesurée, des engagements non accomplis, des décisions constamment remises en cause, une majorité débraillée, un gouvernement non tenu, un discours confus et enfumeur. Résultat : 23 %, et un pays qui ne cesse de râler, où que l'on se tourne. Beau travail ! Suicidaire ! Marine Le Pen a de quoi se réjouir. Mais comptons sur eux, c'est sur la droite qu'ils rejetteront la responsabilité du désordre qui s'annonce

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