On croyait le connaître. Et pourtant... Pour Le Point, "Nanar" se confie à Anna Cabana. Il parle du pouvoir, des juges, de Dieu, du sexe et de l'amour.
jeudi 26 septembre 2013
Tapie : "Hollande est plus pervers que vous ne le pensez"
On le savait hâbleur, flambeur. Pour Le Point, Bernard Tapiedécrit ses "monomanies" et son "autoanalyse", les avocats qu'il appelle en pleine nuit et sa fidélité à sa femme (la tromper reviendrait, dit-il, à "quitter le château de Versailles pour aller avec [s]a pelle et [s]es rateaux construire une nouvelle maison"). Au passage, l'homme d'affaires décoche un coup de pied à Hollande, un autre à Borloo, et jure qu'il va se refaire en "six mois". Extraits.
(...) Tapie ne plaisante pas avec Dieu. "J'y crois à mort ! tonitrue-t-il devant nous. Je suis complètement sûr. C'est fou comme on est sûr quand on y croit. Je lui parle tous les jours." Sans intermédiaire ? "Non ! Le clergé est là pour accompagner ceux qui ont besoin que Dieu ressemble à leur grand-père ou à leur grand-mère. Moi, je suis dans un rapport direct avec Dieu." (...) Pas question de dépendre d'un prêtre. Pas question de dépendre de qui que ce soit ou de quoi que ce soit, d'ailleurs. Tapie voudrait tout contrôler, et d'abord lui-même. Il faut l'entendre vous raconter comment il s'est "entraîné" avant d'aller en prison. "Je m'enfermais deux jours et deux nuits dans la cave. Ça n'a servi à rien. Quand on m'a emmené, j'étais par terre et en larmes dans le fourgon. Quand on te prend ta liberté, ce n'est pas comme quand tu imagines qu'on te la prend." (...)
Ce jour-là, il trône dans un grand canapé en velours rouge sang au rez-de-chaussée de son cher hôtel particulier, celui de la rue des Saints-Pères, dans le 6e arrondissement de Paris. (...) Pas peu fier, le maître de céans précise : "Cet hôtel a été fait par Louis XIV pour sa maîtresse préférée." Ce disant, il bat des cils, qu'il a longs et comme plantés de travers. "Je ne suis pas vraiment la maîtresse préférée du roi actuel." Il rit. Lâche : "Hollande fait tout pour que je n'existe plus." Se reprend : "Il est beaucoup plus pervers que vous ne le pensez. Contrairement à Moscovici, il a compris qu'il n'avait rien à gagner à m'accabler publiquement. Hollande, c'est une personnalité redoutable et importante. Faut pas sous-estimer le mec !" Se console : "J'étais la maîtresse préférée de Mitterrand. Souvent, à la fin du conseil des ministres, il m'appelait : "Monsieur le ministre de la Ville", et on cassait la croûte tous les deux. Cela avait le don d'exaspérer mes collègues."
Tonton a cru et fait croire à Tapie qu'il pouvait faire de la politique. La démission forcée lui a coupé les jarrets. "Même après, ils ne m'ont pas lâché. J'ai compris ça en voyant la une de France Soir, "Tapie : la chute" [NDLR, le 25 mai 1992]. Là, je me suis dit : "Ils veulent que je meure, ils veulent que je mette fin à mes jours." D'un seul coup, je suis rentré dans une déprime monstrueuse, je suis allé chercher mon revolver dans le tiroir de la commode, je voulais que ma famille arrête de souffrir. Le pétard n'était plus là. Ma femme l'avait planqué."
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