vendredi 3 mai 2013
Restaurer le débat d’idées
Restaurer le débat d’idées
Quand la vie politique se réduit à une succession de polémiques, de scandales, d’accusations, de propos haineux, de sondages bidonnés, de petites phrases cruelles, de querelles de politiciens nombrilistes, les citoyens finissent par ne plus croire en la politique et se replier sur eux-mêmes. Il me semble urgent de restaurer le débat d’idées et la réflexion autour des projets, qui font cruellement défaut aujourd’hui. Je ne prétends évidemment pas détenir de solutions miracle mais pense qu’il faut combattre l’idée selon laquelle il n’y aurait plus rien à faire dans un contexte mondialisé ou tout serait joué d’avance. Sans verser dans la surenchère démagogique autour de propositions irréalistes, il me semble que la parole doit revenir à l’imagination et à la volonté politique. D’où ces quelques lignes d’un programme, lancées pour tenter d’ouvrir un débat.
1/ Rétablir l’autorité et l’efficacité de l’Etat. La première tâche d’un futur gouvernement devrait être, me semble-t-il, de lancer une profonde réforme constitutionnelle permettant de sortir de l’impuissance politique chronique dans laquelle nous nous débattons depuis des décennies. Il faudra alors faciliter le recours à la démocratie directe, imposer le référendum sur les grands sujets engageant l’avenir du pays, permettre le référendum d’initiative populaire, et rendre beaucoup plus simple les révisions constitutionnelles de manière à surmonter les blocages du Conseil constitutionnel qui correspondent à une logique de montée des pouvoirs juridictionnels mais finissent par réduire comme peau de chagrin les marges de manœuvre du pouvoir politique et annihiler la notion de volonté générale, au cœur de la démocratie. La révision constitutionnelle passerait ainsi par le vote à la majorité absolue du Sénat et de l’Assemblée réunis en Congrès.
2/ Rendre l’Europe aux Européens: la question n’est pas de « sortir » de l’Union européenne, espace de solidarité unique entre Etats aux liens de solidarité extrêmement profonds, ancrés dans l’histoire, une civilisation commune, des intérêts stratégiques partagés. D’ailleurs, le sujet est passionnel et une « sortie » déclencherait un séisme sur le continent mais aurait aussi pour effet de déchirer la société française qui n’a pas besoin de cette nouvelle guerre civile. L’Union européenne est une institution bien trop lourde, rigide et bureaucratique pour espérer la changer d’un coup de baguette magique. Cependant, un futur gouvernement français devra prendre l’initiative de rouvrir le dossier de l’avenir de l’Europe, une Europe incluant bien entendu le Royaume-Uni et pourquoi pas, à terme, la Russie. Pour sortir du poison de la bureaucratisation, les institutions de Bruxelles devront se soumettre au pouvoir politique incarné par le conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement et à la recherche d’un équilibre entre les intérêts nationaux et communautaires. Cette grande réforme passe par un courage politique et une ténacité hors du commun.
3/ Libérer les forces de la croissance: mettre fin aux contraintes qui pèsent sur l’entreprise, les règles du droit social, temps de travail, congés, salaire minimal, règles de licenciement doivent être renvoyées à des négociations entre les partenaires sociaux. L’impôt sur les sociétés serait fortement réduit en fonction du taux le plus favorable dans d’autre pays. Les charges sociales ne doivent pas représenter plus d’un certain pourcentage, à définir sur la base de comparaisons internationales, de la masse salariale. L’Etat se fixerait pour objectif de ramener les prélèvements obligatoires de 47 à 40% du PIB en 5 ans. Le principe de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux doit s’appliquer non seulement à l’Etat – comme sous le quinquennat précédent – mais aussi aux collectivités locales.
4/Assainir le climat politique: un principe d’impartialité absolue doit s’imposer à l’ensemble des institutions ou corps de métier qui bénéficient de fonds publics : justice, administration, service public de l’audiovisuel et de la radio, éducation nationale, milieu associatif touchant des subventions. Les prises de positions idéologiques dans l’exercice de la mission financée par les contribuables seraient strictement interdites. Un collège de hautes personnalités indépendantes pourvu de pouvoir de sanction pouvant aller jusqu’à la destitution ou le retrait de financement, serait chargé de veiller à ce principe, valable évidemment aussi bien pour un camp politique que pour l’autre.
5/ Le relancer l’éducation nationale sur des bases nouvelles : Cela passe par une réforme globale de bon sens : renforcement du pouvoir des chefs d’établissement sur le choix des enseignants et sur le plan disciplinaire, autonomie des établissement, recentrage des programme sur les matières fondamentales, français, mathématiques, langues étrangères, histoire, adaptation des cursus au rythme des élèves, développement des partenariat avec le monde de l’entreprise, valorisation de l’apprentissages tout en dépassant le clivage « manuel »/ « intellectuel » (choisir le beau et noble métier de menuisier par exemple, ne doit pas impliquer un renoncement aux formations de base et à la culture générale).
6/ Assurer l’ordre républicain : la prévention et la répression des atteintes aux biens et aux personnes en particulier les actes de violence et de barbarie, de même que le plafonnement de l’immigration au niveau des capacités d’accueil de la Nation doivent s’imposer comme des priorités absolues à l’ensemble des autorités de l’Etat : gouvernement, justice, administration. Le respect de la loi, de l’ordre républicain, ne doit plus se concevoir comme une obligation de moyens, mais comme une obligation de résultats, engageant les responsabilités individuelles: ministre, préfets, magistrats, policiers et gendarmes de haut rang.
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