TOUT EST DIT

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mardi 22 janvier 2013

Un lourd héritage

Un lourd héritage


Charles de Gaulle et Konrad Adenauer ont dessiné un futur commun à leurs deux pays. L’homme du 18 Juin et le résistant allemand étaient seuls capables de sceller la réconciliation entre leurs deux nations après tant de bains de sang.
L’Histoire est friande de ces dates symboliques qui rythment nos civilisations. Tant pis si l’héritage est lourd à porter pour les successeurs. Les relations franco-allemandes ne sont pas aussi domestiquées que le fleuve qui a déchiré les deux États. Pour les décrire, on utilise souvent un vocabulaire affectif. Il est communément fait état du « couple » franco-allemand, de ses brouilles et de ses réconciliations. Si Paris se rapproche de Londres, les Allemands se braquent. Que Berlin revendique son ancrage nordique, c’est la France qui crie à la trahison.
Les relations passionnelles sont compliquées par les liens entre le président français et le chancelier allemand. Chaque geste, chaque sourire ou grimace sont commentés comme s’il s’agissait du couple princier de Monaco. À chaque duo son lot de psychodrames, de banalités ou de moments de génie. François Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main à Verdun, ce sont les morts de 14-18 qui reposent enfin en paix. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, complices devant les caméras, réinventent la lune de miel après un épisode Chirac-Schroeder plus « popote » qu’enthousiasmant.
Sur ta kaush pauffre krétin
François Hollande et Angela Merkel travaillent ensemble. Il n’y a pas de sentiments. La crise économique a fait jaillir des étincelles, puis, insensiblement, les deux dirigeants se sont rapprochés. La raison l’emporte sur le sentiment. Il a bien fallu s’entendre pour sauver l’Europe.
En cinquante ans, la France et l’Allemagne, plutôt que de se faire la guerre, ont appris à se faire la gueule. Ce n’est pas si mal. Les Allemands n’osent pas nous dire que notre grandeur a fondu. Nous ne voulons pas leur avouer que leur côté « premier de la classe » est énervant. Berlin lorgne toujours vers l’Est. Paris regarde vers le sud. La France part en guerre. L’Allemagne, toujours traumatisée, laisse les autres la défendre.
Et tous deux agacent les autres Européens, quelque peu écrasés par ce duo qui a, enfin, compris qu’on est plus fort à deux.

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