Les mots de Hollande me rendent en revanche plus perplexe. Il cautionne sans état d’âme ("Les moyens étaient adaptés à la situation") la méthode expéditive algérienne lors de la prise d’otages d’In Anemas, qui s’est soldée par la mort d’une cinquantaine d’otages occidentaux et de 32 islamistes. Lors de son récent voyage à Dubaï, il déclare, commentant son offensive au Mali : "Vous demandez ce qu’on va faire des terroristes si on les retrouvait. Les détruire, les faire prisonniers si c’est possible (…)". Je n’ai aucune commisération pour ces djihadistes qui nous détestent et veulent notre perte. Mais la déshumanisation qu’induit le verbe "détruire", qui s’emploie pour les choses voire des animaux, me fait souvenir de ce même terme employé par Saint Just devant la Convention en 1794 et déjà cité ici: "Ce qui constitue une république, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé". Dans un débat télévisé récent, un de mes contradicteurs louait avec raison la fermeté du chef de l’Etat face aux islamistes du Mali, mais en la comparant à son même refus de reculer devant les opposants au mariage homosexuel, considérés de fait comme politiquement inexistants. Le gentil Hollande dissimulerait-il un de ces implacables "humanistes" que la France a déjà eu à subir ?
mardi 22 janvier 2013
Question sur la brutalité cachée de Hollande
Question sur la brutalité cachée de Hollande
Il y a en François Hollande une brutalité cachée qui se laisse voir dans sa guerre au Mali. Cette violence froide, surprenante chez une personnalité apparemment bonhomme et indécise, est liée probablement à un fond de caractère, entraperçu lors de son ultime et très offensif face-à-face avec Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Mais j’y vois aussi, en ce 21 janvier qui commémore la mort de Louis XVI, la possible trace de cette idéologie des Lumières qui, parce qu’elle représentait l’homme nouveau, s’est aussi perdue dans la négation de l’adversaire. Je m’explique : j’approuve le parler vrai de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, quand il reconnaît mener une "guerre" au Mali, théâtre d’une offensive islamiste qui n’est en revanche pas clairement nommée par la France. J’ai en mémoire les pudeurs de son prédécesseur, Hervé Morin, qui déclarait en 2009 : "Je conteste le mot de guerre, je le conteste totalement", tandis qu'il s’agissait de qualifier l’offensive militaire de la France contre les talibans, en Afghanistan. J’approuve aussi Le Drian lorsque, dimanche, il affirme que "l’objectif c’est la reconquête totale du Mali". Voilà donc un ministre de la Défense, économe de ses paroles, qui assume son rôle sans se cacher derrière son petit doigt.
Les mots de Hollande me rendent en revanche plus perplexe. Il cautionne sans état d’âme ("Les moyens étaient adaptés à la situation") la méthode expéditive algérienne lors de la prise d’otages d’In Anemas, qui s’est soldée par la mort d’une cinquantaine d’otages occidentaux et de 32 islamistes. Lors de son récent voyage à Dubaï, il déclare, commentant son offensive au Mali : "Vous demandez ce qu’on va faire des terroristes si on les retrouvait. Les détruire, les faire prisonniers si c’est possible (…)". Je n’ai aucune commisération pour ces djihadistes qui nous détestent et veulent notre perte. Mais la déshumanisation qu’induit le verbe "détruire", qui s’emploie pour les choses voire des animaux, me fait souvenir de ce même terme employé par Saint Just devant la Convention en 1794 et déjà cité ici: "Ce qui constitue une république, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé". Dans un débat télévisé récent, un de mes contradicteurs louait avec raison la fermeté du chef de l’Etat face aux islamistes du Mali, mais en la comparant à son même refus de reculer devant les opposants au mariage homosexuel, considérés de fait comme politiquement inexistants. Le gentil Hollande dissimulerait-il un de ces implacables "humanistes" que la France a déjà eu à subir ?
Les mots de Hollande me rendent en revanche plus perplexe. Il cautionne sans état d’âme ("Les moyens étaient adaptés à la situation") la méthode expéditive algérienne lors de la prise d’otages d’In Anemas, qui s’est soldée par la mort d’une cinquantaine d’otages occidentaux et de 32 islamistes. Lors de son récent voyage à Dubaï, il déclare, commentant son offensive au Mali : "Vous demandez ce qu’on va faire des terroristes si on les retrouvait. Les détruire, les faire prisonniers si c’est possible (…)". Je n’ai aucune commisération pour ces djihadistes qui nous détestent et veulent notre perte. Mais la déshumanisation qu’induit le verbe "détruire", qui s’emploie pour les choses voire des animaux, me fait souvenir de ce même terme employé par Saint Just devant la Convention en 1794 et déjà cité ici: "Ce qui constitue une république, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé". Dans un débat télévisé récent, un de mes contradicteurs louait avec raison la fermeté du chef de l’Etat face aux islamistes du Mali, mais en la comparant à son même refus de reculer devant les opposants au mariage homosexuel, considérés de fait comme politiquement inexistants. Le gentil Hollande dissimulerait-il un de ces implacables "humanistes" que la France a déjà eu à subir ?
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