mardi 22 janvier 2013
Le régime des partis et comment en sortir
Le régime des partis et comment en sortir
Le système politique français actuel n’a plus grand rapport avec la Ve République créée par le Général de Gaulle en 1958 et 1962, pourvue d’un président de la République monarque, incarnant la Nation dans son unité, chargé de définir les grandes orientations de l’avenir, de la protection des intérêts nationaux, déléguant la mise en œuvre de sa politique au Premier ministre sous le contrôle du Parlement. Hélas, la France est retombée dans le régime des partis, aujourd’hui aux mains du PS et de ses alliés. J’ai même le sentiment que le système actuel est bien pire que la IVe République, dans la mesure où il fige les échecs, attise les haines et la division du pays. Sous la IVe, les Gouvernements valsaient en cas d’échec, et on essayait d’autres hommes d’autres combinaisons. La France n’était pas coupée en deux et les uns et les autres pouvaient travailler ensemble. Bien sûr l’instabilité ministérielle était un fléau, mais le carcan actuel, l’immobilisme qui impose aux Français les mêmes dirigeants quels que soient leurs résultats pendant cinq ans, fixe les haines, encourage les déchirements, aggrave le fossé entre le peuple et les élites, ne vaut guère mieux.
Moi, je pense qu’il faut revenir aux fondamentaux de la Ve République en les adaptant à notre époque : un Président élu pour sept ans, arbitre impartial, au dessus des querelles dans lequel tous les Français doivent pouvoir se reconnaître, rompant tout lien avec les partis ; un Premier ministre en charge d’appliquer la politique de la majorité au Parlement et pouvant être remercié à tout moment en cas d’échec ; un Parlement détenteur de la souveraineté, en partie désigné à la proportionnelle afin que chacun se sente représenté, y compris des gens que nous n’aimons pas mais qu’il est malsain de laisser en marge de la République. J’en ai déjà souvent parlé : les révisions constitutionnelles devront être facilitées afin de permettre à la volonté générale, aux élus de la Nation, de surmonter les blocages des juridictions, notamment du Conseil Constitutionnel, sans pour autant remettre en cause la légitimité de celui-ci. Une majorité simple du Parlement – députés et sénateurs – réuni en Congrès par le chef de l’Etat, devrait suffire à réformer la Constitution pour rendre à la République une adaptabilité et une efficacité qu’elle a perdues. De même, tout en renforçant considérablement l’unité politique de l’Europe, il faut faire en sorte que la Constitution de la République prime sur le droit de Bruxelles, sinon cela signifie que la France se soumet au pouvoir de la bureaucratie et des juridictions. Je sais que cela est contraire au droit de Bruxelles, mais existe-t-il dans l’histoire un seul exemple d’une institution supranationale, au sens où l’entendait le Général de Gaulle d’une autorité supérieure aux Nations, qui aurait survécu à l’échec et au désaveu des peuples ? L’Europe, il faudra, non pas évidemment en sortir, mais la réformer et la reconstruire sur des bases confédérales infiniment plus solides, plus fermes, plus démocratiques et plus unitaires que l’actuel tigre de papier bruxellois.
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