mardi 16 octobre 2012
Encadrer le cannabis ou recadrer un ministre
La crise, de la roupie de sansonnet pour les Français ? On dirait. Il
suffit d'un fait divers - la mise en examen d'une élue écologiste pour
blanchiment d'argent lié à un réseau de drogue - pour se distraire,
mettre la classe politique en transe et la gauche dans tous ses états.
Celle-ci vient de réussir une belle prouesse : en relançant le débat,
vieux comme le shit, sur la dépénalisation du cannabis, non seulement
elle ébranle la cohésion gouvernementale mais elle déroule le tapis à
une droite trop contente de brocarder la gauche « pétard ». Vincent
Peillon a choisi son moment. La question d'assouplir la législation des
drogues douces, de longue date embarrasse son camp. Il n'est pas le
premier socialiste à s'interroger sur les limites du tout répressif. Les
lois passent, s'empilent, force est de constater que le phénomène
d'addiction aux drogues chez les jeunes est problématique au regard des
autres pays européens. Il n'est donc pas interdit de regarder les
expériences hors les murs, ni de réfléchir au-delà des schémas
manichéens qui opposeraient les tenants d'une prohibition inefficace aux
partisans d'un encadrement irresponsable. À peine nommée, Cécile Duflot
avait déclenché un cafouillage. Vincent Peillon a quant à lui commis
une
boulette. Avant d'être militant du PS, il est ministre de
l'Éducation nationale, astreint à un discours d'exemplarité dénué
d'ambiguïté. Sa copie improvisée montre que le brillant intellectuel
doit s'affranchir d'un certain amateurisme. Surtout quand il émet une
doctrine en contradiction avec le Président et oblige le Premier
ministre, déjà en déficit d'autorité, à le recadrer.
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