"Le candidat sortant s'est lancé dans une course à bride abattue. Il n'a d'ailleurs pas de bilan. A peine sait-il qu'il a présidé la France depuis cinq ans", a raillé le candidat socialiste qui, juché sur un kiosque à musique installé dans le jardin du Champ de Mars, a tapé fort. "La France ne peut se faire abuser cinq ans de plus", a attaqué M. Hollande, qui a pourtant fait mine de ne pas prendre au sérieux la première étude d'opinion attestant de l'inversion des courbes tant attendue par le camp présidentiel.
"Ne vous laissez pas impressionner par le déferlement de l'argent, le cortège des images, l'accumulation des sondages, a-t-il plaidé. L'un ne serait pas aussi favorable que les autres ? Ce qui importe pour moi, c'est le vote des Français."
Le staff Hollande, à l'évidence bousculé par cette première indication sondagière négative, a pourtant tenté de convaincre de l'effet positif et remobilisateur de celle-ci. "Il y a dans l'électorat de gauche, celui de François Hollande, l'idée que c'est gagné, qu'on peut aller voter ailleurs, indique Manuel Valls. Ce qui explique ce point et demi en moins au profit de Mélenchon." Pour le directeur de la communication de M. Hollande, qui accompagnait ce dernier dans la Drôme, "ce sondage a un effet pédagogique : il sonne comme un signal de remobilisation."
Façon de contrer sans le dire la montée de Jean-Luc Mélenchon, qui atteint désormais les dix points dans les sondages. "Rien n'est acquis, rien n'est gagné et encore moins rien n'est perdu", a-t-il estimé, une manière de maintenir sous tension sa clientèle électorale.
Paradoxe : François Hollande n'a pu néanmoins s'empêcher de livrer quelques signe extérieurs d'optimisme. "Le printemps est arrivé ici, le vent se lève, il est dans la bonne direction. Il va nous porter", a-t-il clamé sous un soleil printanier. "Nous, nous sommes dans l'opposition depuis dix ans. Ça ne va pas durer", a-t-il ensuite lâché avant de condamner d'avance Nicolas Sarkozy : "Il n'est plus qu'un candidat et bientôt plus un président". En réalité, l'ancien premier secrétaire, qui s'est affirmé à la fois "serein, tranquille, mobilisé, décidé, ambitieux pour mon pays", le sent bien, et a du mal à le cacher : "Ça vient ! Ça arrive! C'est proche !"
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