TOUT EST DIT

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mardi 13 novembre 2012

« Je vous comprends »

« Je vous comprends »  


Comme si vous y étiez ! Entendez le président de la République dire aux Français, lors de la si attendue conférence de presse de l'Élysée : « Je vous comprends. » Et enchaînant aussitôt : « Vous accordez plus d'importance que je ne le pensais au contact avec le président que vous avez élu. J'en suis heureux. C'est une des raisons qui m'ont amené à m'exprimer aujourd'hui devant vous pour compenser quelques manques de la chronique, pas toujours porteuse, du travail en profondeur du gouvernement depuis mon élection. Pour vous redire aussi le désastre face auquel nous nous sommes trouvés confrontés à notre arrivée. Un désastre qui a créé bien des troubles et nous a tellement compliqué la tâche. »
« L'impatience populaire est légitime », dira encore François Hollande. « Les Français ressentent dans leur vie de tous les jours les difficultés laissées par la précédente majorité. Je suis solidaire de l'impatience de nos concitoyens, mais on ne peut pas tout entreprendre à la fois. Oui, je suis l'un d'entre vous, mais je suis aussi le président de la République et je ne peux pas aborder les difficultés dans n'importe quel ordre. La priorité était d'entamer la remise à flots des finances de notre pays et d'assumer le prix de cette remise en ordre. Nous devons aujourd'hui payer la facture de nos prédécesseurs, il en va de la dignité de la France. »
« À la suite du rapport Gallois, nous allons nous engager », ajoutera le chef de l'État à l'intention des entrepreneurs, « dans les grandes réformes qui permettront de renouer avec la compétitivité trop longtemps et gravement détruite par des décisions hâtives et inadaptées. Mais les Français doivent aussi ressentir le changement et je veux pour cela ouvrir le grand chantier de l'école, celui du mariage pour tous et, ensuite, celui du vote des étrangers. »
« J'entends bien le reproche qui m'est adressé de ne pas aller assez vite », admettra encore le président. « Je ne veux pas être un hussard qui décide sans prendre le temps de la concertation. Aucune urgence ne justifie la précipitation. Les amplificateurs aboient, la pensée dominante passe. Je n'ai pas de lapin à sortir du chapeau, j'ai seulement besoin de temps pour donner de la cohérence au changement promis. »


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