Les dépenses de personnel de l'État et certaines prestations sociales coûteront plus cher que prévu. Mais ces surcharges seront compensées.
Principaux responsables de ce dérapage: la Défense (pour 280 millions) et l'Éducation nationale (pour 161 millions). Les primes accordées aux militaires en opération extérieure (en mission à l'étranger) ont été sous-évaluées dans le budget initial. «À l'Éducation, l'erreur de prévision est faible comparée aux 40 milliards des dépenses de personnel. Les écarts sont inévitables car il est impossible de prévoir les jours de grève ou d'absence», se défend-on dans l'entourage de Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au Budget. Où l'on ajoute: «Pour l'ensemble de l'État, corriger de 582 millions une masse salariale de plus de 80 milliards n'a rien d'extraordinaire. L'erreur est d'à peine 0,7%.»
Une chose est certaine: le gouvernement Fillon avait fait pire. En 2010, la masse salariale avait été supérieure de 760 millions à la programmation initiale! À l'époque, l'exécutif avait notamment mal évalué le nombre de départs à la retraite.
Réserve de précaution
Le projet de loi de finances rectificative pour 2012, qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, prendra acte de cette charge supplémentaire de personnel. Il accordera également des rallonges pour financer certains budgets sociaux: 313 millions pour l'allocation adulte handicapé, 259 millions pour les aides au logement, 146 millions pour les bourses étudiantes. Autant de postes systématiquement sous-budgétés année après année. S'y ajouteront 300 millions pour les contrats aidés, le gouvernement Ayrault ayant décidé d'en accroître le nombre.Toutefois, tout ceci n'accroîtra pas le déficit de l'État en 2012. En début d'année, chaque gouvernement met de côté certaines sommes. Les nouvelles dépenses de 2012 seront financées sur cette réserve de précaution. C'est la recapitalisation de Dexia qui augmentera le déficit budgétaire de 2012, le faisant passer de 83,6 milliards à 86,2 milliards.
Cette année, les dépenses de l'État, hors charge de la dette et pensions, devraient même être inférieures de 1,7 milliard à celles de 2011. Une rupture dans la longue tradition française de hausse des dépenses! En prenant en compte la charge de la dette et le coût des pensions de retraite (en nette hausse), la hausse des dépenses ne sera que de 700 millions entre 2011 et 2012.
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