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mardi 13 novembre 2012

L’ombre embarrassante

L’ombre embarrassante 


Ici l’ombre ! Celle de Nicolas Sarkozy continue de se projeter sur sa famille politique. Selon un sondage publié hier (IFOP/ Journal du Dimanche), 64 % des sympathisants de l’UMP souhaitent que l’ancien président se porte à nouveau candidat en 2017.
2017 ? Autant dire des années-lumière : une enquête d’opinion sur le futur de l’ex n’a donc aucune valeur prédictive. Elle éclaire en revanche la compétition actuelle, qui oppose Jean-François Copé et François Fillon, pour prendre, dimanche prochain, la tête de leur mouvement.
Si la Sarko-nostalgie reste aussi forte, c’est avant tout parce que l’UMP se souvient avec émotion du temps où elle occupait une position dominante. Aujourd’hui, malgré les difficultés que rencontre la gauche – à cause de la crise et en raison de ses propres erreurs – le mouvement est en proie au doute. La situation est habituelle au lendemain d’un échec électoral, mais elle est ici d’une acuité particulière. Aux classiques inimitiés personnelles s’ajoute une interrogation stratégique. Dans le sillage de l’ancien chef de l’État, Jean-François Copé se veut le porte-parole d’une « droite décomplexée », un peu comme les républicains ont tenté de le faire aux États-Unis, sous la houlette de Mitt Romney. Au bout du compte : la défaite, même si elle fut, à chaque fois, de justesse.
Rester malgré tout sur cette ligne ou se recentrer : c’est une question clef que devra trancher le futur patron de l’UMP. Il n’aura pas la tâche facile. Mais s’il préserve l’unité interne et externe – en parvenant à garder un lien constructif avec l’UDI naissante, de Jean-Louis Borloo – son avantage sera déterminant pour aborder la bataille suprême de 2017.
Voici pourquoi leur confrontation actuelle est aussi rugueuse, voici pourquoi, également, les duellistes proclament, chacun à sa manière, leur fidélité à Nicolas Sarkozy. La confrontation à ce stade serait inutile, puisque prématurée. Mais, secrètement, tous deux espèrent être en position assez forte pour que la résurrection de l’ex-président soit impossible demain, faute d’espace.
Leur antagonisme est manifeste. Mais plus secrètement, Jean-François Copé et François Fillon se rejoignent, sans doute, sur un objectif : 
effacer une ombre embarrassante.

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