TOUT EST DIT

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samedi 17 novembre 2012

Conférence de presse de Hollande: le tournant, quel tournant?

François Hollande ne veut avouer aucun virage. Ce qu'il fait serait en cohérence avec sa campagne. En réalité, les deux piliers de sa politique économique, la baisse des charges fiscales des entreprises et la négociation sur l'emploi n'étaient pas à son menu.
Le but de la conférence de presse n'était pas d'annoncer des mesures nouvelles, mais de mettre en cohérence celles qui sont déjà connues. Le président était très attendu car les sujets désormais au centre de son action n'étaient pas à son programme. Cette évidence, François Hollande n'a pas voulu l'assumer. Pas de tournant, pas de virage. La réorientation de l'Europe, le redressement des finances publiques et celui de l'appareil productif, tel était son projet; telle est son action, a-t-il dit en substance.

C'est vrai, sauf que le troisième volet, le redressement productif, a pris un contenu qu'il n'avait pas durant la campagne. Alors qu'il avait nié l'existence d'un problème de coût du travail, François Hollande le reconnaît aujourd'hui. Avec cette drôle de formule: "Le coût du travail, qui n'est pas tout, mais qui est tout sauf rien."
Tournant dans l'analyse, tournant dans les solutions. Quand, en juillet, le président de la République commence à poser le problème, il pense qu'il y répondra par une hausse de la CSG, venant compenser la baisse des charges des entreprises. Il a fini par adopter le même remède que Nicolas Sarkozy, la hausse de la TVA. Il a beau parler de "refonte des taux", le résultat que les Français ressentiront à partir du 1er janvier 2014, c'est que la TVA va s'alourdir de plus de 6 milliards d'euros.
Le deuxième sujet, la négociation sur l'emploi n'était pas, elle non plus, au programme du candidat. Donner plus de flexibilité aux employeurs n'est pas un thème très porté par la gauche, mais François Hollande la rend plus digeste pour son camp en choisissant une méthode valorisante pour la social-démocratie, celle du dialogue social. C'est par la négociation que patronat et syndicats devraient aboutir au résultat souhaité. François Hollande a fortement prié les intéressés de s'entendre sur ce point. Un échec l'obligerait à légiférer et à affronter sa majorité sur ce thème.

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