mercredi 31 octobre 2012
Harlem et son désir d’Europe : que meure la nation !
Harlem et son désir d’Europe : que meure la nation !
Au congrès du PS qui s’est tenu ce week-end à Toulouse (voir Présent
d’hier) Harlem Désir, intronisé premier secrétaire, a certes insisté,
comme nous l’avons déjà relaté, sur sa volonté de faire aboutir le droit
de vote des étrangers et d’ouvrir le mariage et l’adoption aux couples
homosexuels. Mais il a aussi mis en avant, avec la même insistance, son
intention de faire du PS « le parti le plus européen de France ».
Parti des Français issus de l’immigration (plus de 93 % des musulmans
ont voté pour lui en mai et juin derniers), projetant d’être celui des
immigrés tout court, le parti socialiste devient donc, avec Harlem Désir
à sa tête, plus que jamais « le parti de l’étranger »… C’est ainsi que
Jacques Chirac, à l’époque où il avait Marie-France Garaud comme
souffleur, appelait les centristes giscardiens, adeptes de toujours plus
d’Europe. Avant de devenir lui-même, au milieu des années quatre-vingt,
et sans un mot d’explication à ses électeurs sur ce revirement, un
fervent européen.
L’Europe et rien d’autre
Harlem Désir, lui, est à la manière d’un Cohn-Bendit, totalement
européen. C’est-à-dire partisan d’une union fédérale et supranationale.
Pour Harlem Désir comme pour Daniel Cohn-Bendit, l’Etat-nation « est un
concept stérile », complètement dépassé, et le patriotisme une
« rhétorique pathétique ». Pour Harlem Désir comme pour Cohn-Bendit « seuls existent des êtres humains ayant les mêmes droits fondamentaux ».
Foin des habillages identitaires et nationaux qui, selon eux, relèvent
d’une idéologie mortifère. Le mondialisme ne veut connaître que des
individus nus, dépouillés de tout particularisme. Comme Cohn-Bendit,
l’ex-leader de SOS racisme se réjouit de voir le multiculturalisme, ce babélisme de notre époque, submerger nos sociétés amnésiques.
A l’ère du marxisme-léninisme triomphant, le prolétaire était le
héros de l’Histoire en marche, dont il allait, de façon messianique,
accomplir la finalité. Le mondialisme apatride a remplacé ce héros par
une autre figure : l’immigré, vivant emblème du globalisme. La
Révolution internationaliste change de soldats – elle s’appuie désormais
sur des troupes cosmopolites – mais elle poursuit toujours aussi
implacablement son objectif premier, tendant à instaurer un absolutisme
mondial. Dans cette perspective historique le communisme n’a au fond
constitué qu’un galop d’essai raté, mais dont les tenants de
l’euromondialisme ont toutefois retenu bien des leçons. Et certaines
méthodes…
C’est de cette Europe-là, prônant l’abolition des cadres nationaux,
dont le nouveau premier secrétaire veut faire du PS la tête de proue…
Rappelons que ce parti, dont Harlem Désir est désormais le patron,
détient en France tous les pouvoirs : locaux, régionaux, l’Assemblée
nationale et le Sénat, et depuis juin dernier l’exécutif. Installé au
cœur de ce dispositif tentaculaire, l’ex président de SOS-Racisme, à qui
la presse a récemment attribué la palme d’or de la langue de bois,
n’est peut-être qu’un homme lige de l’Elysée. Mais il a la
caractéristique, sur plan européen, d’être en parfaite symbiose avec le
président de la République et son Premier ministre. Ce qui renforce
considérablement son pouvoir de nuisance.
Dans Debout l’Europe (voir Présent du 13 octobre)
Daniel Cohn-Bendit écrit : « Nous avons besoin d’une véritable
révolution. De créer une grande Union fédérale avec des institutions
européennes supranationales. D’institutions communautaires habilitées à
définir la politique économique, budgétaire, économique et fiscale pour
l’ensemble de la zone euro. D’institutions dotées des outils
permettant d’imposer le respect des règles du jeu, sans que les Etats
membres ne puissent paralyser le processus. Concrètement, cela
implique que nous transformions le plus rapidement possible la
Commission européenne en un véritable gouvernement européen avec des
ministres européens que nous appelons aujourd’hui commissaires. »
Dans la course vers cette Europe supranationale, mortelle pour ce qui
nous reste de souveraineté, le PS de François Hollande et d’Harlem Désir
s’apprête donc, sur un itinéraire tracé par Daniel Cohn-Bendit, à
appuyer de toutes ses forces sur l’accélérateur.
D’une crise l’autre
L’Europe justement, parlons-en… Pas celle des grandes songeries,
mais de l’Europe telle qu’elle existe actuellement, celle des
apparatchiks et technocrates bruxellois. La semaine dernière, un
quotidien du soir, tout à fait européiste lui aussi, prévoyait – pour en
redouter bien sûr les conséquences – trois crises à venir. D’abord une
crise budgétaire avec la prochaine renégociation « des avantages
acquis », concernant essentiellement l’agriculture et les aides aux
régions. Apres discussions en perspective…
« La deuxième crise opposera la zone euro à l’Union européenne à 27. L’intégration
économique de l’union monétaire devient telle qu’elle rend quasi
impossible le maintien d’un marché unique homogène… » Risque, donc, de dislocation ?
La troisième crise ? Elle portera « sur le contrôle économique au
sein de l’Union monétaire (…). Angela Merkel veut désormais contraindre
les pays à engager des réformes structurelles. Elle propose que ceux
qui bénéficient de la solidarité par le biais d’un éventuel budget
réservé à la zone euro, signent des engagements contraignants ». Là où le bât va en blesser plus d’un…
L’UE, bâtiment mal conçu, avec dans son architecture plusieurs vices
de construction initiaux, va donc traverser trois ouragans, qui
risquent de la désarticuler. La deuxième crise en perpective s’annonce
sur le plan économique aussi massivement perturbatrice que l’ouragan
Sandy. C’est pourtant sur ce navire de tous les périls en plein tangage
que les sectateurs de l’Europe supranationale, Parti socialiste français
en tête, veulent, sous l’injonction du quartier-maître Cohn-Bendit,
nous faire monter. Sans canots et sans gilets de sauvetage. Pour un
voyage sans retour.
PS : l’évaporation des courants
Les observateurs politiques l’ont souligné : Harlem Désir, le petit
veinard, s’installe aux manettes d’un PS jadis agité jusqu’au mal de mer
par de forts courants, et où ceux-ci, après la victoire élyséenne de
François Hollande, se sont quasiment évaporés. Faute aussi de
personnalités d’envergure pour les incarner. Selon un apparatchik du PS,
« aux courants ont succédé les mini-chapelles ». Façon élégante de
qualifier les factions et les coteries que l’on a pu déjà voir à
l’œuvre, dans les coulisses du Congrès du PS, intriguant pour s’emparer
des postes de direction. Des coteries représentants les principales
écuries ministérielles. En ce temps de dépolitisation le PS a en quelque
sorte privatisé ses courants. On ne s’affronte plus pour des idées,
mais pour des intérêts carriéristes ou claniques. Et surtout pas de
contre-courant… Ça perturbe trop les moutons de Panurge.
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