mercredi 31 octobre 2012
Tourner sept fois...
Tourner sept fois...
Son incroyable constance à nous
faire la démonstration qu'il n'est pas un professionnel de la
profession, comme l'aurait persiflé Jean-Luc Godard, finira peut-être un
jour par le rendre sympathique. Trop tard, sans doute aucun, pour sa
carrière de Premier ministre. Il se sera d'ici là « Édith-cressonnisé »
et François Hollande l'aura renvoyé à la gestion de sa ville de Nantes.
Quels que soient leurs liens et ses indulgences, le président de la
République va devoir prendre sa décision rapidement pour interrompre le
torpillage de son image, de son autorité et de la crédibilité des
mesures du gouvernement. Certes, comme le disait volontiers Mitterrand, «
la politique c'est dire des choses aux gens », mais est-ce une raison
pour dire n'importe quoi et rendre illisible l'action que l'on mène par
des pas de clerc quasi quotidiens ?
On croyait le sommet atteint
avec l'annonce prématurée du rejet de la loi Duflot, signe d'une
impréparation et d'un manque de discours global impardonnables. Or voilà
que c'est l'arbitre chargé de siffler la fin de la cacophonie qui remet
la sienne. Et le chef du gouvernement ne fait pas dans l'inoffensif en
envisageant carrément le retour aux 39 heures.
On imagine sans peine la tête
de Martine Aubry, touchée dans « ses » 35 heures qu'elle défend bec et
ongles à chaque attaque. À l'évidence, quelque chose ne tourne pas rond
dans la coordination entre l'Élysée et Matignon. Le manque d'expérience
de l'action publique au plus haut niveau fait des dégâts et l'absence
des poids lourds est de plus en plus criante. On ne peut plus se
contenter de détricoter ce qui a été fait, il faut proposer et faire en
n'oubliant pas que la donne est nouvelle et que la crise raccourcit le
calendrier. François Hollande doit rapidement taper du poing sur la
table, redonner une vision politique et ne plus tolérer que les
déclarations ministérielles désordonnées et les reculades donnent
l'impression que l'opposition a toujours raison.
Jean-Marc Ayrault
n'est pas dans le personnage et son discours de notable n'a pas
l'indispensable pugnacité face à ceux qui, à droite, veulent rétablir la
lutte des classes. On ne voit pas dès lors comment il pourrait
interrompre sa spirale négative vers l'échec et la sortie.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire