Jamais, depuis 1981, un président de la République n'était tombé aussi bas en popularité, six mois après son élection, que François Hollande. Avec 36% de cote de confiance en novembre, le chef de l'État est le premier, depuis François Mitterrand, à être aussi impopulaire en si peu de temps. Seul le Chirac de 1995 (37 %) était au même niveau.
Mitterrand I et II restaient aux alentours de 63 %, Sarkozy se maintenait à 53% et Chirac, en 2002, réussissait l'exploit de remonter jusqu'à 49 %. La situation de Jean-Marc Ayrault n'est pas meilleure puisque, six mois après son arrivée à Matignon, avec une cote de confiance de 34%, il se retrouve juste au-dessus d'Alain Juppé (1995) et d'Édith Cresson (1992).
Deux premiers ministres dont le bail a été écourté brutalement par le président. Au bout de onze mois par Mitterrand, pour remplacer Cresson par Bérégovoy. En mars 1997, une dissolution ratée conduit Jospin à remplacer Juppé. C'est dire si la pression est énorme sur les épaules des deux hommes, six mois après la victoire de Hollande à la présidentielle. La séquence qui s'ouvre est déjà une séquence décisive pour le couple exécutif, avec la remise du rapport Gallois sur la compétitivité le 5 novembre, suivie des décisions du gouvernement à cet égard le lendemain, et la première conférence de presse du président de la République mi-novembre, qui devra montrer qu'il n'est pas l'homme décrit par ses détracteurs. Le congrès de Toulouse du PS, le week-end dernier, a certes permis à Jean-Marc Ayrault de ressouder les rangs socialistes autour de lui. Mais il a aussi montré que deux rivaux se tenaient prêts: Manuel Valls et Martine Aubry.
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