TOUT EST DIT

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mardi 21 août 2012

Quand les enfants financeront les parents


Après Manuel Valls et son discours de fermeté, c'est le ministre de la Ville François Lamy qui est venu à Amiens pour tenter d'apporter un message d'espoir. L'espoir que l'horizon peut se dégager même quand on vit dans des quartiers difficiles. Or au même moment, les syndicats étudiants publient leurs enquêtes sur le coût de la vie quand on suit des études. Hallucinantes ! Elles révèlent d'ailleurs bien plus sur l'état de crise de notre société que les seules augmentations des loyers et de tous les coûts de la vie quotidienne - que le Courrier picard va ausculter en Picardie à l'occasion d'une série régionale à partir d'aujourd'hui (lire en page 3). Les jeunes sont de plus en plus obligés de travailler pour financer leur statut d'étudiant. Et hypothèquent du coup leurs chances de réussite. Ils empruntent pour étudier ou pour se déplacer. S'ils ont la chance de décrocher un emploi, leur premier boulot remboursera ces prêts bancaires. Cela retardera d'autant le démarrage de leur vie d'adulte : acheter un logement, fonder une famille, etc. On fonce tout droit vers un modèle de société à l'Américaine où l'on vit à crédit, et où ce sont les générations suivantes qui doivent rembourser nos emprunts ! Jusqu'au crash… Jusqu'à présent, les parents qui le pouvaient payaient les études des enfants qui avaient la chance d'y accéder. C'est bientôt l'inverse qui se produira : les étudiants feront prendre en charge leurs études par leur progéniture pas encore conçue ! On marche sur la tête. Et ce n'est pas une politique de la ville timide qui inversera la tendance. L'espoir doit venir de changements plus radicaux de la société.

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