vendredi 18 mai 2012
La Nation comme recours
Pour tous ceux qui se situent désormais dans l’opposition, l’impasse
politique semble totale. Avec un front national à 15 ou 20%, les
perspectives de reprendre le pouvoir paraissent s’éloigner indéfiniment.
Dans les années qui viennent, l’acuité des problèmes d’immigration, de
cohésion nationale, d’identité, de frontières, de sécurité et de paix
civile, sauf miracle ou excellente surprise, ne peut que s’amplifier,
pour une raison presque mécanique : la France va continuer à recevoir
200 000 migrants chaque année, sinon plus, sans avoir de travail et de
logement à leur proposer pour permettre leur intégration. Les
phénomènes d’exclusion, de ghettoïsation et de révolte des banlieues
vont encore s’aggraver, dans un contexte économique que chacun sait
extrêmement tendu voire explosif. Alors que faire ? Si les forces
politiques qui ont occupé le pouvoir de 2002 à 2012 se réfugient dans la
négation de ces réalités, ce qui est leur tentation naturelle, elles
ouvriront un boulevard au front national et s’enfermeront dans une voie
sans issue. Leur intérêt est au contraire d’assumer sans complexe un
positionnement autour de l’intérêt national, en affrontant avec courage le lynchage et la diabolisation, qui sont les armes favorites de leurs adversaires .
Je n’aime pas parler de « droite » et de « gauche » car cela renvoie à
un clivage entre le parti un peu honteux du conservatisme et celui
honorable du mouvement et du progrès. La vraie différence est entre ceux
qui privilégient la Nation, sa puissance économique, son rayonnement,
son unité, et ceux qui donnent la priorité au social, au partage, à
l’égalité et l’assistance, avec bien entendu des nuances et des
chevauchements. Je pense que les positions nationales adoptées par
Nicolas Sarkozy à la fin de sa campagne – recours au référendum contre
les blocages, remise en cause de Schengen, réduction de moitié du flux
migratoire, rigueur économique à travers la « règle d’or » – étaient
les bonnes, expliquant sa spectaculaire remontée. Si les Républicains
« de l’autre rive », désormais dans l’opposition, veulent espérer
reprendre le pouvoir, il leur faut faire le choix sans ambigüité de la nation, la nation républicaine dans
la tradition de leurs grandes figures historiques, Poincaré,
Clemenceau, Millerand, Tardieu, de Gaulle et Pompidou. Sinon, ils se
condamnent à 10 ou 15 ans d’oisiveté ou de protestation stérile.
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