Vincent Peillon est une sorte de M. Homais avec un physique de gendre
idéal ! Il a parfois des phrases colériques, des mouvements de révolte
sociale, alors il s’empourpre : on pourrait presque, dans ces moments
intenses, le confondre avec une manière de Saint-Just pour musée Grévy1. S’il soutient un peu son effort, ce philosophe pour stade terminal, on le prendra pour un révolutionnaire.
Bref, M. Peillon y est allé de ses commentaires, à la télévision
(TF1), en compagnie de l’ineffable Jean-Pierre Jouyet, naguère encore
secrétaire d’État d’« ouverture », sous Sarkozy. Ils ne l’appelleront
plus François, c’est fini ! Ils diront M. le Président, car il ne leur
appartient plus, sa charge l’isole définitivement. M. Peillon sera-t-il
ministre de l’éducation nationale ? Sa famille l’espère secrètement, lui
le croit, car « le changement, c’est maintenant » ! Jean-Michel Ribes,
le grand résistant du rond-point des Champs-Élysées, trouve à François
Hollande « un sourire d’enfant » et, précise-t-il, « quelqu’un qui a un
sourire d’enfant trouvera un chemin ! ».
La très jolie Delphine Batho semblait aux anges : son avenir s’ouvre
sous les meilleurs auspices. Rendra-t-elle prochainement, au profit
d’une famille moins favorisée qu’elle, son appartement de 108 m2,
appartenant à la ville de Paris ? Son loyer mensuel est de 1 524 euros
par mois, soit plus de 37 % inférieur au tarif du secteur privé, selon
la chambre régionale des comptes. Une jeune députée qui gagne 7 100
euros brut mensuels, augmentés de 6 412 euros brut de frais de
représentation et de 9 138 euros destinés à la rémunération de ses
collaborateurs, a les moyens de s’offrir un logement au moins ajusté au
prix du m2 de la location parisienne !
M. Hollande a eu des propos de réconciliation nationale. Il a rendu
un bel hommage à tous les présidents de la Ve république – Charles De
Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand,
Jacques Chirac. À chacun d’eux, il a accordé, fort élégamment, une
vertu dont a bénéficié la nation entière. Mais Nicolas Sarkozy ne fut
gratifié d’aucune qualité ; il lui adressa de simples et froid voeux «
pour la nouvelle vie qui s’ouvre à lui ». Eh bien, cette manière de
congédier son immédiat prédécesseur fut d’une insigne mesquinerie ! M.
Hollande n’est pas juge des hommes d’État, M. Hollande n’est pas
l’Histoire. Il vient à peine d’y entrer, dans quel état en sortira-t-il ?
- Jules Grévy (1807-1891), élu par deux fois président de la République. ↩
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