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dimanche 20 mai 2012

Hollande estime avoir mis la croissance au coeur du débat au G8

CAMP DAVID, Maryland (Reuters) - Dirigeant inexpérimenté à l'international, François Hollande a participé à son premier G8, où le nouveau président français estime avoir réussi à imposer le mot-clé de "croissance", unique porte de sortie pour un monde en crise.
Celui qui qualifiait en 2003 le G8 de "club de riches et de puissants" pense être resté fidèle à ses promesses de campagne en convainquant ses interlocuteurs de la nécessité de s'écarter d'une politique marquée du sceau de l'austérité -sans toutefois convaincre tout à fait le Britannique David Cameron ou l'Allemande Angela Merkel sur les moyens d'y parvenir.
"Il apparaît d'évidence que la croissance a été le grand sujet de ce G8", a-t-il souligné lors de la conférence de presse finale, réitérant son message selon lequel "il n'y aura pas de croissance sans confiance, et il n'y aura pas de confiance sans croissance".
On voit bien Hollande imposer la croissance à ses "partenaires" !!!
Aux dires de ses conseillers, François Hollande a insisté sur ce point auprès de tous ses interlocuteurs, qu'il s'agisse de Barack Obama vendredi à la Maison blanche, des dirigeants italien, britannique, japonais et canadien rencontrés en particulier, ou des autres participants.
"Que tous se retrouvent autour du thème de la croissance, c'est déjà en soi un succès politique notable", pense ainsi un diplomate français.
Plus nuancé pour prévenir les susceptibilités, notamment allemandes, le communiqué final du G8 plaide pour une zone euro "forte et unie" conservant la Grèce en son sein, déterminée à "encourager la croissance" et à lutter contre les déficits. Mais reconnaît que les mesures à prendre "ne sont pas les mêmes pour chacun".
MAINTIEN DE LA GRÈCE DANS L'EUROZONE
En matière de croissance, "la France et l'Allemagne n'ont pas de divergences, sinon nous n'aurions pas pu nous mettre d'accord sur le communiqué", a déclaré Angela Merkel, que François Hollande est allée rencontrer à Berlin mardi, quelques heures après son entrée en fonctions.
Pas question pour autant d'isoler Angela Merkel, qui a demandé à rencontrer Barack Obama en fin de journée. "Si elle se sent mise en cause, cela ne facilitera pas les choses", dit une source française, selon laquelle Barack Obama a tout intérêt à s'engager lui aussi pour la croissance.
A l'orée de sa campagne électorale, le président américain "ne veut pas qu'il y ait une difficulté en Europe, que l'austérité se poursuive, qu'une difficulté liée à la Grèce se répercute ici", dit cette source.
Pour François Hollande, l'objectif est atteint.
"J'avais au nom de la France l'objectif de mettre la croissance au coeur des débats et de faire que cette dimension de croissance, ajoutée à la consolidation budgétaire et aux efforts de redressement des comptes publics, puisse trouver sa place dans toutes les réunions", a-t-il fait valoir.
Prochaine étape: le conseil européen informel de mercredi à Bruxelles, où les dirigeants tenteront de s'entendre sur l'évolution du traité de discipline budgétaire à l'heure où les menaces planent sur la Grèce, mais aussi l'Espagne et l'Italie.
RELANCER LA CROISSANCE
François Hollande y fera des propositions pour la croissance, et les eurobonds en feront partie, a-t-il précisé à Camp David, où il a aussi plaidé pour une recapitalisation des banques "par des mécanismes de solidarité européenne".
Quant au cas de la Grèce, le chef de l'Etat a de nouveau demandé que le pays conserve l'euro, "respecte ses engagements mais soit appuyé, accompagné par l'Europe pour stimuler la croissance".
Observé à la loupe à Camp David où les médias du monde entier découvraient ce dirigeant jusqu'ici méconnu, François Hollande s'est montré à l'aise, multipliant les signes de bonne humeur comme lors de la photo de famille en plein air qui l'a vu saluer de la main et désigner la presse française à son voisin Barack Obama.
"Bonjour", a dit en français le président américain, ajoutant à propos de son voisin: "He's my translator" ("C'est mon interprète").
En coulisses néanmoins, le chef de l'exécutif américain n'a pas manqué de faire part de ses inquiétudes sur le choix de François Hollande de retirer d'Afghanistan les troupes combattantes françaises d'ici la fin 2012.
Le sujet dominera le sommet de l'Otan de dimanche et lundi à Chicago, où François Hollande sera accompagné par son nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

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