jeudi 31 mai 2012
François Hollande : les mauvaises nouvelles, ce sera après les législatives
François Hollande plus impatient que Nicolas Sarkozy ? Mardi soir,
moins de deux semaines après son intronisation, le nouveau chef de
l’Etat intervenait à la télévision. Nicolas Sarkozy, comme n’ont pas
manqué de le souligner plusieurs commentateurs, élu le 6 mai 2007, avait
entendu plus d’un mois, et la fin des législatives, pour se livrer à ce
genre d’exercice d’autosatisfaction. Hollande n’aura pas pu résister si
longtemps à la tentation d’apparaître. Mais attention : comme le
président « normal » l’a lui-même souligné, l’entretien se déroulait sur
le plateau de France 2, et pas à l’Elysée, comme le voulait jusqu’ici
la coutume.
Un « simple » entretien donc, d’une vingtaine de minutes, durant
lequel le président pédagogue a fait en toute simplicité son
auto-promotion. Un président satisfait de son court bilan, et surtout de
ses premiers pas sur la scène mondiale – il n’a d’ailleurs fait que ça
depuis son investiture – qu’il juge « extrêmement positifs ». Que ce
soit sa rencontre avec Barak Obama, ses entretiens à Camp David ou
« l’encerclement diplomatique » d’Angela Merkel sur le terrain de la
croissance. Le président normal est simplement content de lui. « Ce que
j’ai promis je le tiendrai. » Surtout l’augmentation des impôts destinée
à frapper « ceux qui ont le plus ». Une notion dont la barre, comme
dans cette danse caraïbe (le Limbo me souffle Alain Sanders),
s’abaissera de plus en plus, après chaque prestation. Un « Limbo
fiscal » qui risque fort d’amener beaucoup de Français à danser ensuite
devant le buffet.
Parmi les promesses qu’il se targue d’avoir déjà à moitié réalisées
il y a bien sûr le retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Mais,
avant même que celles-ci aient regagné le sol français, Hollande,
président interventionniste, semble prêt à les envoyer en Syrie, où
l’insurrection tourne de plus en plus à la guerre civile. Ce sont en
effet des propos de chef de guerre que le chef de l’Etat a tenus mardi
soir sur France 2, à l’égard du régime de Damas. Une intervention
envisagée bien sûr, comme en Côte-d’Ivoire ou en Libye, au nom de
« l’urgence humanitaire ».
Sur le plan économique aussi il y a urgence. « Il va falloir faire
un effort », a prévenu le président ravi de lui-même, sans insister
davantage et surtout sans apporter plus de détails sur cet « effort » à
fournir. Les mauvaises nouvelles ce sera de toute façon après les
législatives. Inutile de mettre les électeurs de mauvaise humeur…
Président funambule, François Hollande nous a assuré qu’entre ses
promesses et les contraintes budgétaires, il cherchait « un chemin
d’équilibre ». Au risque de mettre les Français sur la corde raide ? Et
si la croissance invoquée faisait défaut ? Pas de problème. « Nous trouverons des économies ailleurs. » Surtout dans la poche des contribuables.
Le président Hollande, il l’a répété, n’est pas chef de parti. Il
« n’entend pas se mêler » de la campagne électorale en cours. Pourtant,
mardi soir, il n’en a pas moins lancé un appel très explicite aux
électeurs de gauche. « Je ne pourrais tenir mes promesses que s’il y a
pour cela une majorité à l’Assemblée nationale. Si les Français veulent
les réformes que je leur propose, ils auront à cœur d’accorder une
majorité large, solide et cohérente au président de la République. »
Le président de la République n’est pas chef du PS. Mais il compte bien
être celui de la majorité socialiste qui, espère-t-il, sortira des
urnes le 17 juin prochain. Pour cela, comme pour le SMIC,
il est prêt à « donner un coup de pouce » aux candidats socialistes.
Tout en assurant qu’il garde les mains dans les poches de sa redingote
présidentielle… Mardi soir, le nouveau chef de l’Etat menait campagne
électorale sur le plateau de France 2, en tenue à peine camouflée…
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