jeudi 31 mai 2012
François Hollande croit-il vraiment que l'eurozone et le G8 peuvent se gérer par des motions de synthèse comme au PS ?
Anne
Mansouret, mère de Tristane Banon, a été exclue sans états d’âme du
parti socialiste pour avoir osé se présenter dans une circonscription où
un Vert lui a été opportunément préféré. Il faut dire, qu’ayant dénoncé
publiquement la mansuétude de se sa hiérarchie et notamment celle de
François Hollande face aux frasques et casseroles de DSK, elle s’est
fait beaucoup d’ennemis puissants.
Et pendant ce temps, ledit DSK est toujours membre du parti. Cherchez l’erreur…
Les
médias dociles et l’électorat socialiste satisfait s’extasient devant
le petit père François qui serait en bonne voie pour faire plier
Angela, la méchante teutonne, et imposer des «Eurobonds» ou
«Projectbonds», forme mutualisée de dette européenne censée relancer la
croissance.
Le président de la Bundesbank n’a pas
tardé à doucher cet enthousiasme en leur expliquant qu’on ne confie pas
sa carte de crédit à n’importe qui. Quels projets financer ? Pourquoi
ceux là plutôt que d’autres ? En quoi cet effort garantit-il que les
pays aidés fassent le ménage dans leurs bureaucraties et leurs
réglementations ringardes ? Quand on voit comment l’Euroland, malgré les
engagements pris au moment de la création de la monnaie unique, a
laissé les Etats membres piétiner leurs promesses de limitation des
déficits et de la dette, on comprend que les Allemands soient sceptiques
sur tout troc du type « Eurobond contre discipline budgétaire ». La
seule expérience à laquelle on puisse se référer en ce domaine s’est
traduite par la dérive des finances publiques et le reniement des
traités signés et ratifiés, le tout sous le regard détourné des
institutions communautaires. Ces projets n’ont en réalité qu’un
véritable objectif : spolier les épargnants européens et extra-européens
en forçant un jour ou l’autre la BCE à monétiser cette dette. Qui voudra cautionner cette entourloupe ?
Mais
il y a plus grave. Le principe même des Eurobonds est dangereux car il
risque d’entretenir les difficultés européennes, même en cas de succès à
court terme.
La mutualisation des dettes
abouterait peut-être (car ce n’est pas sûr) à diminuer le taux d’intérêt
payé par les Etats fragilisés. Mais, du coup, elle leur
permettrait de supporter plus longtemps un taux de change surévalué de
l’Euro que leurs économies ne peuvent en réalité plus affronter. Elle
leur permettrait également de continuer à sur-importer des produits
allemands. Toute cette construction n’est donc qu’une fuite en avant. Quant
à l’espoir qu’un véritable Etat européen voit rapidement le jour pour
justifier des transferts financiers massifs entre des Etats fédérés, il
suffit de se référer aux difficultés rencontrées en France pour réformer
les retraites pour mesurer combien cette révolution politique
d’envergure millénaire, qui reviendrait en fait sur le traité de Verdun
de l’an 843 ayant disloqué l’empire carolingien, est un rêve. La grande
réforme que va devoir affronter l’Euro est plus probablement sa
disparition.
Tout cela n’est pas très grave, pour
François Hollande, dès lors que l’opinion française ne s’en aperçoit pas
d’ici le 17 juin au soir, date du deuxième tour des élections
législatives. Ce président des journalistes, élu parce qu’au
moment du démarrage des primaires socialistes les médias ont donné corps
à sa candidature alors ectoplasmique (sans doute grâce à l’action
tenace et efficace de Madame Trierweiler justement), continue à
bénéficier de leur protection. Ils s’extasient sur ses talents de prestidigitateur européen, phénomène dont la magie ne franchit pourtant pas le Rhin.
La
tactique de notre président, nous expliquent en chœur ses
thuriféraires, consiste à tenter d’isoler Angela Merkel, à passer une
sorte de pacte latin pour lui faire cracher ses sous. Hélas, dans une
instance où la majorité ne décide de rien mais où il faut l’unanimité
pour parvenir à ce genre de compromis, ces menaces font petite figure.
D’autant que la personne menacée est celle qui détient fermement les
cordons de la bourse.
François Hollande va devoir
s’y faire, mais sa pratique des motions de synthèse ne lui sera pas de
beaucoup de secours dans la cour des grands.
Soupçonnés
d’avoir grossièrement sous estimé leur patrimoine pour faire plus
« peuple » et/ou échapper à l’ISF, les concubins notoires Hollande et
Trierweiler, ont bénéficié du soutien sans faille de Rue89. Ne disposer
que d’un patrimoine de 330 000 euros après 25 ans d’une carrière de
journaliste en vue ne surprend pas outre mesure le journaliste de Rue 89
qui a enquêté sur le sujet et qui conclut, d’un clair, net et précis :
«Non, Hollande et Trierweiler n’ont pas triché sur l’ISF».
Quand on lit cette prose dans le détail, on constate que, pour
écarter ces interrogations légitimes, ce journaliste prend pour argent
comptant, si l’on peut dire, les démentis du « cabinet » de Valérie
Trierweiler.
Picorons quelques citations
: « Elle possède en commun une maison à l’Isle-Adam (Val-d’Oise) avec
son ex-époux Denis Trierweiler. « Ce n’est pas un château »,
précise-t-on au cabinet de Trierweiler, à l’Elysée. Et la valeur du
bien, divisée par deux (puisqu’elle n’est que propriétaire), se
situerait largement en dessous des 300 000 euros.» Circulez, il n’y a
rien à voir…
Ou encore : «Il se murmure que
Valérie Trierweiler aurait acheté récemment une maison à
Nesles-la-Vallée, dans le Val-d’Oise. Le journal local L’Echo, le Régional a
publié un article jeudi dernier faisant état d’une telle transaction.
Contacté par Rue89, l’auteur de l’article, Nicolas Briard, jure avoir
des sources solides. L’Elysée dément : aucun bien n’aurait été acheté
par la première dame.» Fermez le ban !
On a connu
Rue 89 plus virulent et inquisitorial contre un autre occupant de
l’Elysée qui ne pouvait espérer s’en tirer avec des dénégations
laconiques. A propos, à quel titre exactement madame Trierweiler
dispose-t-elle d’un cabinet à l’Elysée ?
En
écoutant attentivement la chronique d’Eric Zemmour sur RTL, on n’entend
guère de machisme ou de racisme mais une hostilité certes réactionnaire
et radicale à la légitimation de la délinquance dans les banlieues par
la situation sociale et, surtout, une dénonciation du clientélisme
judiciaire qui pointe chez Madame Taubira, accusée de défendre celles et
ceux qui votent le plus à gauche.
Victime
de la France «apaisée», Eric Zemmour serait sanctionné pour avoir le
premier, sur une radio de grande écoute, ouvert les hostilités contre le
gouvernement. Il ne faudrait tout de même pas que Monsieur
Hollande et ses troupes soient privés de la légitime quiétude de ceux
qui cumulent tous les pouvoirs !
A
des journalistes qui lui demandaient de se prononcer sur le maintien
d’Arnaud Montebourg, condamné pour diffamation, au gouvernement, le
président de tous les François a laconiquement répondu : « Il va payer son euro, hein ».
Jurisprudence est faite désormais : pour un euro, le chef de l’Etat est prêt à gracier les diffamateurs de France. C’est une excellente nouvelle : cela va faire rentrer plein d’argent dans les caisses vides de l’Etat.
Ainsi
donc, ce serait l’état de grâce sondagière, notamment pour Monsieur
Ayrault. Moins on agit, mieux on se porte : les méthodes prêtées au père
Queuille vont-elles reprendre du service ? On a connu des
présidents qui s’abritaient derrière leur premier ministre et l’inverse.
Le binôme Hollande-Ayrault inaugurera-t-il la méthode où chacun se
cache derrière l’autre ? On voit ça chez certains zèbres, paraît-il.
La
guerre de succession à l’UMP est donc lancée par un mot de François
Fillon. Pendant ce temps, il suffit de se promener dans les rues de
Paris ou d’aller s’égayer dans la nature provinciale pour constater que
les candidats de ce parti utilisent peu le mot d’ordre national commun
sur leurs affiches, qu’il n’y a aucune doctrine de combat. Tout miser
sur l’enracinement local des sortants : le pari est risqué et
l’abstention des électeurs de droite risque de faire des ravages.
Nous
qui ne sommes pas à l’UMP, voici notre sentiment : peu importe l’un,
l’autre ou un troisième, ce qui compte est que l’opposition à Hollande
et son régime soit intransigeante. Un positionnement tiède et complaisant ne ferait que le lit du Front national, promu adversaire principal du pouvoir.
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